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Après la crise énergétique... les faillites ?
C dans l'air- 1 h 6 min
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Vent de panique au Royaume-Uni. L’inflation galope, la livre sterling dévisse et le déficit grimpe. Les signaux d’alerte se multiplient sur l’état de santé de l’économie britannique. Le pays pourrait même basculer dans la récession. Au premier trimestre, la baisse du PIB avait atteint 0,1 %. À moyen terme, l’horizon n'est pas plus clément. La Banque d’Angleterre prévoit "une contraction de la production chaque trimestre" entre fin 2022 et fin 2023. Le Royaume-Uni fait partie des pays du G7 où l’inflation est la plus forte. Elle frôle toujours la barre des 10 % après avoir brièvement franchi ce seuil symbolique en juillet. La progression des prix sur douze mois avait alors atteint 10,1 %, le plus haut niveau enregistré depuis 40 ans. Et les premières mesures prises par le nouveau gouvernement de Liz Truss ne semblent pas avoir amélioré la situation, bien au contraire. Lors de la présentation du budget britannique, les plus importantes réductions d’impôts depuis cinquante ans ont été annoncées. Certaines de ces baisses d'impôt concernent les ménages les plus aisés, au risque d’accroître les inégalités. Dans le même temps, pour tenter de contenir la flambée des prix de l’énergie, le nouveau gouvernement britannique a décidé de renforcer drastiquement son "bouclier tarifaire". La mesure devrait à elle seule coûter près de 60 milliards de livres, environ 67 milliards d’euros, en seulement six mois. Ces annonces font peser sur l'économie du pays le risque du non-remboursement de sa dette. C'est en tout cas la crainte des marchés financiers. Les taux obligataires britanniques se sont donc envolés, obligeant la Banque d’Angleterre à intervenir en urgence ce mercredi. Le gouvernement s’est même fait tancer par le FMI. Critiquant l’ampleur des mesures "non financées" et "non ciblées" l’institution financière a demandé à Londres de revoir sa copie. Liz Truss a réussi le tour de force de voir sa politique contestée à la fois par les marchés financiers, le Fonds monétaire international, l’opposition travailliste et même une partie de son camp conservateur. En Allemagne, la situation est également très compliquée. En septembre, l’inflation a bondi à 10 % sur un an, la valeur la plus élevée enregistrée depuis 1951. Le pays paie au prix fort sa dépendance au gaz russe, qui représentait 55 % de ses importations gazières avant la guerre en Ukraine. Elle doit désormais trouver d’autres sources d’approvisionnement alors que les prix ont explosé. Face à la flambée des prix de l’énergie, le chancelier Olaf Scholz a annoncé ce jeudi que Berlin va débloquer 200 milliards d’euros supplémentaires pour plafonner les prix du gaz et de l’électricité qui plombent son économie et le pouvoir d’achat des ménages. Le chef du gouvernement a également annoncé prolonger la durée d'exploitation des centrales nucléaires et des mines de charbon pour faire face à la crise. D'après les prévisions des économistes, cet ensemble de mesures ne devrait toutefois pas permettre au pays d'éviter la récession l’an prochain. Si en France l'inflation est plus limitée que dans d'autres pays européens, le contexte économique reste tendu. L'exécutif est à la recherche de marges de manœuvre budgétaires. Pour ce faire, Emmanuel Macron veut accélérer sur le projet de réforme des retraites. Mais face à lui, se dresse une forte opposition. Une manifestation a déjà eu lieu ce jeudi, et d'autres sont prévues. Les syndicats veulent bloquer cette réforme. Mais pour Emmanuel Macron, pas question de reculer, il faudra travailler plus longtemps. Le gouvernement veut pousser le curseur de l'âge de départ à la retraite de 62 à 65 ans d'ici à 2031. L'économie du Royaume-Uni peut-elle encore éviter le pire ? L'Allemagne va-t-elle être durablement impactée par son sevrage de gaz russe ? L'automne social sera-t-il agité en France ? Invités : - Nicolas Bouzou, économiste et directeur du cabinet de conseil Asterès - Jade Grandin de l'Éprevier, journaliste à L'Opinion, spécialiste des questions économiques - Céline Antonin, économiste à OFCE et professeur à Sciences Po - Frédéric Says, journaliste à la rédaction internationale Radio France
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Vent de panique au Royaume-Uni. L’inflation galope, la livre sterling dévisse et le déficit grimpe. Les signaux d’alerte se multiplient sur l’état de santé de l’économie britannique. Le pays pourrait même basculer dans la récession. Au premier trimestre, la baisse du PIB avait atteint 0,1 %. À moyen terme, l’horizon n'est pas plus clément. La Banque d’Angleterre prévoit "une contraction de la production chaque trimestre" entre fin 2022 et fin 2023.
Le Royaume-Uni fait partie des pays du G7 où l’inflation est la plus forte. Elle frôle toujours la barre des 10 % après avoir brièvement franchi ce seuil symbolique en juillet. La progression des prix sur douze mois avait alors atteint 10,1 %, le plus haut niveau enregistré depuis 40 ans.
Et les premières mesures prises par le nouveau gouvernement de Liz Truss ne semblent pas avoir amélioré la situation, bien au contraire. Lors de la présentation du budget britannique, les plus importantes réductions d’impôts depuis cinquante ans ont été annoncées. Certaines de ces baisses d'impôt concernent les ménages les plus aisés, au risque d’accroître les inégalités. Dans le même temps, pour tenter de contenir la flambée des prix de l’énergie, le nouveau gouvernement britannique a décidé de renforcer drastiquement son "bouclier tarifaire". La mesure devrait à elle seule coûter près de 60 milliards de livres, environ 67 milliards d’euros, en seulement six mois.
Ces annonces font peser sur l'économie du pays le risque du non-remboursement de sa dette. C'est en tout cas la crainte des marchés financiers. Les taux obligataires britanniques se sont donc envolés, obligeant la Banque d’Angleterre à intervenir en urgence ce mercredi. Le gouvernement s’est même fait tancer par le FMI. Critiquant l’ampleur des mesures "non financées" et "non ciblées" l’institution financière a demandé à Londres de revoir sa copie. Liz Truss a réussi le tour de force de voir sa politique contestée à la fois par les marchés financiers, le Fonds monétaire international, l’opposition travailliste et même une partie de son camp conservateur.
En Allemagne, la situation est également très compliquée. En septembre, l’inflation a bondi à 10 % sur un an, la valeur la plus élevée enregistrée depuis 1951. Le pays paie au prix fort sa dépendance au gaz russe, qui représentait 55 % de ses importations gazières avant la guerre en Ukraine. Elle doit désormais trouver d’autres sources d’approvisionnement alors que les prix ont explosé. Face à la flambée des prix de l’énergie, le chancelier Olaf Scholz a annoncé ce jeudi que Berlin va débloquer 200 milliards d’euros supplémentaires pour plafonner les prix du gaz et de l’électricité qui plombent son économie et le pouvoir d’achat des ménages. Le chef du gouvernement a également annoncé prolonger la durée d'exploitation des centrales nucléaires et des mines de charbon pour faire face à la crise. D'après les prévisions des économistes, cet ensemble de mesures ne devrait toutefois pas permettre au pays d'éviter la récession l’an prochain.
Si en France l'inflation est plus limitée que dans d'autres pays européens, le contexte économique reste tendu. L'exécutif est à la recherche de marges de manœuvre budgétaires. Pour ce faire, Emmanuel Macron veut accélérer sur le projet de réforme des retraites. Mais face à lui, se dresse une forte opposition. Une manifestation a déjà eu lieu ce jeudi, et d'autres sont prévues. Les syndicats veulent bloquer cette réforme. Mais pour Emmanuel Macron, pas question de reculer, il faudra travailler plus longtemps. Le gouvernement veut pousser le curseur de l'âge de départ à la retraite de 62 à 65 ans d'ici à 2031.
L'économie du Royaume-Uni peut-elle encore éviter le pire ?
L'Allemagne va-t-elle être durablement impactée par son sevrage de gaz russe ?
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Invités :
- Nicolas Bouzou, économiste et directeur du cabinet de conseil Asterès
- Jade Grandin de l'Éprevier, journaliste à L'Opinion, spécialiste des questions économiques
- Céline Antonin, économiste à OFCE et professeur à Sciences Po
- Frédéric Says, journaliste à la rédaction internationale Radio France
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé