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Superprofits, entreprises... l'avertissement de Borne
C dans l'air- 1 h 3 min
- Français
- indisponible
- tous publics
Taxer les "super profits" des entreprises ? Elisabeth Borne a affirmé ne pas "fermer la porte", dans une interview donnée samedi au quotidien Le Parisien. La Première ministre a toutefois indiqué préférer que l'entreprise qui le peut "baisse les prix pour le consommateur et donne du pouvoir d’achat à ses salariés". À gauche, cette imposition exceptionnelle est réclamée depuis de nombreuses semaines. Elle a d'ailleurs été plusieurs fois évoquée lors des universités d'été des différents partis de la NUPES, France insoumise en tête. Le Rassemblement National s'est également prononcé en faveur de cette taxation. L'idée est de redistribuer l'argent des bénéfices record de certaines entreprises à qui l'inflation a profité. Les grands groupes énergétiques, comme Total ou Engie, seraient notamment visés par cette taxe. Face à une demande d'équité qui se fait entendre, la majorité envisage donc désormais des mesures en ce sens. "Personne ne comprendrait que des entreprises dégagent des profits exceptionnels alors même que les Français peuvent être inquiets pour leur pouvoir d'achat", affirmait samedi Elisabeth Borne. Mais cette porte ouverte, le président du Médef Geoffroy Roux de Bézieux, a vite tenté de la refermer. Invité ce matin sur France Inter, il s'est dit opposé à ce que ces bénéfices soient taxés comme le réclame la gauche. Le chef du principal mouvement patronal a pointé un autre "profiteur". C'est l'État qui a, selon lui, engrangé le plus de superprofits cette année : "Qui est le plus grand super profiteur, si j'ose, qui fait les plus grands superprofits : c'est l'État", a-t-il déclaré. "On a une situation économique qui est moins mauvaise qu'ailleurs, n'augmentons pas les impôts", a-t-il encore plaidé. À l'étranger justement, plusieurs gouvernements envisagent également une taxation exceptionnelle des super profits, quand ils ne l'ont pas déjà mis en œuvre. Le Royaume-Uni a ainsi instauré une taxe exceptionnelle de 25 % sur les bénéfices des producteurs de gaz et de pétrole. L'Italie et la Hongrie ont pris des mesures comparables. Mais Elisabeth Borne franchira-t-elle le pas ? Face aux risques de coupure ou de rationnement de l'énergie cet hiver, la Première ministre, a en tout cas appelé chaque entreprise "à établir, en septembre, son propre plan de sobriété". "Chaque entreprise doit se mobiliser et agir", a-t-elle affirmé dans son discours en ouverture de la Rencontre des entrepreneurs de France du Medef. La Première ministre leur a donné "rendez-vous début octobre" pour tirer un "premier bilan" de ces plans d'économies d'énergie. Elle expliquait samedi qu’il y aurait "des contraintes de bon sens" pour les entreprises. Le Conseil d’État examine d'ailleurs deux décrets sur l’extinction des publicités lumineuses la nuit et la fermeture des portes pour les commerces climatisés. Le Medef veut se montrer réceptif. "Les entreprises, madame la Première ministre, feront leur part pour atteindre la sobriété énergétique", a promis Geoffroy Roux de Bézieux en ouverture de cette Rencontre des entrepreneurs de France. Mais pour certains secteurs d'activité, une moindre consommation d'hydrocarbures correspond directement à une perte de productivité. L'énergie étant nécessaire pour produire, l'industrie se trouve face à un dilemme. "Évitons les mesures symboliques, médiatiques, dont l'impact carbone est nul ou en tout cas très faible, et qui pointe les uns et les autres", a par ailleurs demandé le président du Medef, évoquant les golfs ou les jets privés. Ces actes symboliques en faveur de la sobriété ont été au cœur des discussions de l'été. Les membres d'EELV, leur président Julien Bayou en tête, ont en effet mis ces sujets sur la table, alors que le pays était confronté à une exceptionnelle sécheresse. Lors des universités d'été du parti, certains, comme Sandrine Rousseau, ont réaffirmé avec force ces postions. D'autres, comme Yannick Jadot, ont appelé à se garder de trop de radicalité. Une confirmation des deux lignes qui composent le parti. Le gouvernement va-t-il s'écarter de sa ligne libérale pour taxer les super profits des grandes entreprises ? Comment adapter l'économie, et notamment l'industrie, à la sobriété énergétique ? Centrisme ou radicalité, quelle stratégie pour les écologistes ? Invités : - Philippe Dessertine, directeur de l’Institut de Haute Finance - Bruno Jeudy, éditorialiste politique et essayiste - Soazig Quéméner, rédactrice en chef du service politique - Marianne - Bernard Sananès, politologue et président de l’Institut de sondages Elabe
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Taxer les "super profits" des entreprises ? Elisabeth Borne a affirmé ne pas "fermer la porte", dans une interview donnée samedi au quotidien Le Parisien. La Première ministre a toutefois indiqué préférer que l'entreprise qui le peut "baisse les prix pour le consommateur et donne du pouvoir d’achat à ses salariés". À gauche, cette imposition exceptionnelle est réclamée depuis de nombreuses semaines. Elle a d'ailleurs été plusieurs fois évoquée lors des universités d'été des différents partis de la NUPES, France insoumise en tête. Le Rassemblement National s'est également prononcé en faveur de cette taxation. L'idée est de redistribuer l'argent des bénéfices record de certaines entreprises à qui l'inflation a profité. Les grands groupes énergétiques, comme Total ou Engie, seraient notamment visés par cette taxe.
Face à une demande d'équité qui se fait entendre, la majorité envisage donc désormais des mesures en ce sens. "Personne ne comprendrait que des entreprises dégagent des profits exceptionnels alors même que les Français peuvent être inquiets pour leur pouvoir d'achat", affirmait samedi Elisabeth Borne. Mais cette porte ouverte, le président du Médef Geoffroy Roux de Bézieux, a vite tenté de la refermer. Invité ce matin sur France Inter, il s'est dit opposé à ce que ces bénéfices soient taxés comme le réclame la gauche. Le chef du principal mouvement patronal a pointé un autre "profiteur". C'est l'État qui a, selon lui, engrangé le plus de superprofits cette année : "Qui est le plus grand super profiteur, si j'ose, qui fait les plus grands superprofits : c'est l'État", a-t-il déclaré. "On a une situation économique qui est moins mauvaise qu'ailleurs, n'augmentons pas les impôts", a-t-il encore plaidé.
À l'étranger justement, plusieurs gouvernements envisagent également une taxation exceptionnelle des super profits, quand ils ne l'ont pas déjà mis en œuvre. Le Royaume-Uni a ainsi instauré une taxe exceptionnelle de 25 % sur les bénéfices des producteurs de gaz et de pétrole. L'Italie et la Hongrie ont pris des mesures comparables.
Mais Elisabeth Borne franchira-t-elle le pas ? Face aux risques de coupure ou de rationnement de l'énergie cet hiver, la Première ministre, a en tout cas appelé chaque entreprise "à établir, en septembre, son propre plan de sobriété". "Chaque entreprise doit se mobiliser et agir", a-t-elle affirmé dans son discours en ouverture de la Rencontre des entrepreneurs de France du Medef. La Première ministre leur a donné "rendez-vous début octobre" pour tirer un "premier bilan" de ces plans d'économies d'énergie.
Elle expliquait samedi qu’il y aurait "des contraintes de bon sens" pour les entreprises. Le Conseil d’État examine d'ailleurs deux décrets sur l’extinction des publicités lumineuses la nuit et la fermeture des portes pour les commerces climatisés. Le Medef veut se montrer réceptif. "Les entreprises, madame la Première ministre, feront leur part pour atteindre la sobriété énergétique", a promis Geoffroy Roux de Bézieux en ouverture de cette Rencontre des entrepreneurs de France. Mais pour certains secteurs d'activité, une moindre consommation d'hydrocarbures correspond directement à une perte de productivité. L'énergie étant nécessaire pour produire, l'industrie se trouve face à un dilemme. "Évitons les mesures symboliques, médiatiques, dont l'impact carbone est nul ou en tout cas très faible, et qui pointe les uns et les autres", a par ailleurs demandé le président du Medef, évoquant les golfs ou les jets privés.
Ces actes symboliques en faveur de la sobriété ont été au cœur des discussions de l'été. Les membres d'EELV, leur président Julien Bayou en tête, ont en effet mis ces sujets sur la table, alors que le pays était confronté à une exceptionnelle sécheresse. Lors des universités d'été du parti, certains, comme Sandrine Rousseau, ont réaffirmé avec force ces postions. D'autres, comme Yannick Jadot, ont appelé à se garder de trop de radicalité. Une confirmation des deux lignes qui composent le parti.
Le gouvernement va-t-il s'écarter de sa ligne libérale pour taxer les super profits des grandes entreprises ?
Comment adapter l'économie, et notamment l'industrie, à la sobriété énergétique ?
Centrisme ou radicalité, quelle stratégie pour les écologistes ?
Invités :
- Philippe Dessertine, directeur de l’Institut de Haute Finance
- Bruno Jeudy, éditorialiste politique et essayiste
- Soazig Quéméner, rédactrice en chef du service politique - Marianne
- Bernard Sananès, politologue et président de l’Institut de sondages Elabe
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé