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Ukraine : l'alerte des services américains
C dans l'air- 1 h 7 min
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C'est une explosion qui a des répercussions jusqu'au Kremlin. Un attentat à la voiture piégée survenu dimanche près de Moscou a couté la vie à Daria Douguina, la fille de l’idéologue ultranationaliste russe Alexandre Douguine. Le FSB, les services secrets russes, attribue cette attaque à l'Ukraine, ce que Kiev dément formellement. La victime était une journaliste et politologue de 29 ans, habituée des plateaux de télévision où elle affichait un soutien ouvert à l'offensive russe en Ukraine. Son père est décrit comme l’une des "éminences grises" de Vladimir Poutine. Pour les proches de cet extrémiste, c’est d’ailleurs lui qui était la principale cible de l’attentat. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a appelé aujourd'hui à n'avoir " aucune pitié " pour les meurtriers. Quel que soit le commanditaire, cet acte pourrait entrainer un durcissement du régime russe, notamment contre les opposants à la guerre en cours en Ukraine. La Russie essuie dans ce conflit des pertes humaines importantes, qu'il est toutefois difficile de chiffrer précisément. Demain, cela fera six mois jour pour jour que l'invasion russe aura commencé. Le pays pourrait à cette occasion "faire quelque chose de particulièrement dégoûtant" et "cruel", a averti samedi soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Car la date du 24 août est un symbole. L'Ukraine célèbrera en effet ce jour-là son indépendance, proclamée en 1991. Indépendance jamais digérée par Vladimir Poutine. Alors que la fin du conflit semble très loin de se profiler, le sort de la centrale nucléaire de Zaporijia, la plus grande d'Europe, toujours occupée par l'armée russe, reste au centre de l'attention des dirigeants occidentaux. Les chefs d'État américain, français, allemand et britannique ont demandé ce dimanche l'envoi "rapide" sur place d'une mission des inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique. Emmanuel Macron a appelé aujourd'hui au cours d'un sommet à n'avoir "aucune faiblesse, aucun esprit de compromission" face à la Russie. En Ukraine, l'enthousiasme et le volontarisme qui existaient au début du conflit autour de la reconstruction des villes et des villages, a perdu de sa vigueur. Après plusieurs mois, il reste tant à faire. Le matériel et l'argent manquent. Une épée de Damoclès pèse sur la population. Même dans les zones libérées, la crainte de l'ennemi russe n'a pas disparu. Comme s'il pouvait toujours resurgir. Les esprits sont fébriles, prisonniers de la guerre, de ses horreurs et de son fracas. Loin des combats mais directement impactée, l'Europe doit faire face à la crise énergétique. L'Allemagne semble plus que jamais être le maillon faible du continent. Le pays est en effet très dépendant du gaz importé de Russie, tant pour la consommation de ses ménages que pour le fonctionnement de son industrie. Or Moscou a fermé les vannes. Et les objectifs de stocks de cette précieuse matière première fixés par Berlin n'ont pas été atteints. Le chancelier Olaf Scholz se retrouve donc plus que jamais sous pression. La semaine dernière, il a même été copieusement chahuté lors d'une réunion publique. Inquiets à l'idée de ne pouvoir se chauffer cet hiver, les Allemands se ruent dans les magasins pour acheter de quoi tenir les prochains mois. D'autant qu'il n'est pas certain que tous les pays de l'Union européenne soient solidaires dans cette épreuve. L'Autriche pourrait céder au repli. Vienne avait en effet décidé fin juillet de raccorder son réservoir à gaz géant de Haidach au réseau énergétique national. Ce réservoir se trouve sur son territoire, mais était jusqu’à présent utilisé par l'Allemagne. Par ailleurs, la Norvège, premier fournisseur d'électricité du continent pourrait également manquer dans cette épreuve. Le royaume scandinave est confronté à l’assèchement des bassins de rétention d’eau de ses centrales hydroélectriques et envisage donc de suspendre ses exportations pour éviter une crise énergétique sur son sol. Quelles sont les conséquences de l'attentat qui a coûté la vie à Daria Douguina ? Combien de temps faudra-t-il pour reconstruire l'Ukraine ? La solidarité européenne sera-t-elle mise à mal par la crise énergétique ? Invités : - Anthony Bellanger, éditorialiste, spécialiste des questions internationales « France Inter » - Isabelle Mandraud, cheffe adjointe du service international - « Le Monde » Auteure de « Poutine, la stratégie du désordre » - Christine Dugoin-Clément, chercheure en géopolitique - Université Paris 1-Sorbonne Auteure de « Influences et manipulations » - Iryna Dmytrchyn, maîtresse de conférences à l’Inalco Institut National des Langues et Civilisations Orientales
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C'est une explosion qui a des répercussions jusqu'au Kremlin. Un attentat à la voiture piégée survenu dimanche près de Moscou a couté la vie à Daria Douguina, la fille de l’idéologue ultranationaliste russe Alexandre Douguine. Le FSB, les services secrets russes, attribue cette attaque à l'Ukraine, ce que Kiev dément formellement. La victime était une journaliste et politologue de 29 ans, habituée des plateaux de télévision où elle affichait un soutien ouvert à l'offensive russe en Ukraine. Son père est décrit comme l’une des "éminences grises" de Vladimir Poutine. Pour les proches de cet extrémiste, c’est d’ailleurs lui qui était la principale cible de l’attentat. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a appelé aujourd'hui à n'avoir " aucune pitié " pour les meurtriers.
Quel que soit le commanditaire, cet acte pourrait entrainer un durcissement du régime russe, notamment contre les opposants à la guerre en cours en Ukraine. La Russie essuie dans ce conflit des pertes humaines importantes, qu'il est toutefois difficile de chiffrer précisément. Demain, cela fera six mois jour pour jour que l'invasion russe aura commencé. Le pays pourrait à cette occasion "faire quelque chose de particulièrement dégoûtant" et "cruel", a averti samedi soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Car la date du 24 août est un symbole. L'Ukraine célèbrera en effet ce jour-là son indépendance, proclamée en 1991. Indépendance jamais digérée par Vladimir Poutine.
Alors que la fin du conflit semble très loin de se profiler, le sort de la centrale nucléaire de Zaporijia, la plus grande d'Europe, toujours occupée par l'armée russe, reste au centre de l'attention des dirigeants occidentaux. Les chefs d'État américain, français, allemand et britannique ont demandé ce dimanche l'envoi "rapide" sur place d'une mission des inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique. Emmanuel Macron a appelé aujourd'hui au cours d'un sommet à n'avoir "aucune faiblesse, aucun esprit de compromission" face à la Russie.
En Ukraine, l'enthousiasme et le volontarisme qui existaient au début du conflit autour de la reconstruction des villes et des villages, a perdu de sa vigueur. Après plusieurs mois, il reste tant à faire. Le matériel et l'argent manquent. Une épée de Damoclès pèse sur la population. Même dans les zones libérées, la crainte de l'ennemi russe n'a pas disparu. Comme s'il pouvait toujours resurgir. Les esprits sont fébriles, prisonniers de la guerre, de ses horreurs et de son fracas.
Loin des combats mais directement impactée, l'Europe doit faire face à la crise énergétique. L'Allemagne semble plus que jamais être le maillon faible du continent. Le pays est en effet très dépendant du gaz importé de Russie, tant pour la consommation de ses ménages que pour le fonctionnement de son industrie. Or Moscou a fermé les vannes. Et les objectifs de stocks de cette précieuse matière première fixés par Berlin n'ont pas été atteints. Le chancelier Olaf Scholz se retrouve donc plus que jamais sous pression. La semaine dernière, il a même été copieusement chahuté lors d'une réunion publique. Inquiets à l'idée de ne pouvoir se chauffer cet hiver, les Allemands se ruent dans les magasins pour acheter de quoi tenir les prochains mois.
D'autant qu'il n'est pas certain que tous les pays de l'Union européenne soient solidaires dans cette épreuve.
L'Autriche pourrait céder au repli. Vienne avait en effet décidé fin juillet de raccorder son réservoir à gaz géant de Haidach au réseau énergétique national. Ce réservoir se trouve sur son territoire, mais était jusqu’à présent utilisé par l'Allemagne. Par ailleurs, la Norvège, premier fournisseur d'électricité du continent pourrait également manquer dans cette épreuve. Le royaume scandinave est confronté à l’assèchement des bassins de rétention d’eau de ses centrales hydroélectriques et envisage donc de suspendre ses exportations pour éviter une crise énergétique sur son sol.
Quelles sont les conséquences de l'attentat qui a coûté la vie à Daria Douguina ?
Combien de temps faudra-t-il pour reconstruire l'Ukraine ?
La solidarité européenne sera-t-elle mise à mal par la crise énergétique ?
Invités :
- Anthony Bellanger, éditorialiste, spécialiste des questions internationales
« France Inter »
- Isabelle Mandraud, cheffe adjointe du service international - « Le Monde »
Auteure de « Poutine, la stratégie du désordre »
- Christine Dugoin-Clément, chercheure en géopolitique - Université Paris 1-Sorbonne
Auteure de « Influences et manipulations »
- Iryna Dmytrchyn, maîtresse de conférences à l’Inalco Institut National des Langues et Civilisations Orientales
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé