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Poutine alerte sur une "catastrophe de grande envergure"
C dans l'air- 1 h 6 min
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Six mois après le début de la guerre en Ukraine, la Crimée est rattrapée par le conflit. Depuis une semaine, plusieurs explosions se sont produites sur la péninsule annexée par la Russie en 2014. La dernière en date a eu lieu mardi 16 août dans une base militaire russe, a annoncé le ministère russe de la Défense. Une semaine plus tôt, des dépôts russes de munitions destinées à l'aviation militaire avaient déjà explosé, dans l'ouest de la péninsule. Si aucune de ces attaques n'a pour l'heure été revendiquée, l'origine serait très certainement ukrainienne. Car ces attaques réinscrivent en effet le conflit en cours dans le récit ukrainien, qui fixe le début de l’agression non pas au 24 février 2022, mais huit ans plus tôt, le 27 février 2014, avec le lancement des opérations militaires russes dans la péninsule. Ces dernières ont débouché sur une annexion unilatérale qu’un référendum controversé a tenté de recouvrir d’un voile de légitimité. Mais l’Organisation des Nations Unies ne l’a jamais reconnue. Ces attaques répondraient donc aussi, en plus de la stratégie militaire, à un objectif politique : montrer que l’Ukraine n’a pas renoncé à la Crimée, malgré huit ans d’occupation russe. En tentant de remettre le sort de la Crimée sur la table militairement et en annonçant la création d’un "conseil pour la désoccupation" de la péninsule, le président ukrainien Volodymyr Zelensky fait preuve d’audace. En déclarant le 9 août que "la guerre en Ukraine a commencé par la Crimée et doit se terminer avec sa libération", il a confirmé que, selon lui, le temps de la négociation n'est pas venu. Il abat au contraire de nouvelles cartes, qui pourraient pousser la Russie à revoir son dispositif. Car ces événements sont un fait nouveau dans le déroulement de la guerre. Jusqu'à présent les Ukrainiens résistaient. Il s'agit désormais d'attaques derrière les lignes ennemies. Si sur le terrain les combats se poursuivent donc, en Crimée comme dans le Donbass ou dans d'autres régions du pays, la diplomatie suit également son cours. En ce domaine, un homme se démarque : Recep Tayyip Erdogan. Le chef d'Etat turc cherche à se poser en arbitre incontournable de la guerre en Ukraine. Il est le seul intermédiaire à avoir encore l'oreille des présidents russes et ukrainiens et veut jouer le médiateur. À Lviv, dans l'ouest du pays, il a rencontré Volodymyr Zelensky et le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, pour des pourparlers consacrés, entre les lignes, à la recherche d’une solution au conflit. Les discussions ont beaucoup tourné autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia, occupée par l'armée russe. Le secrétaire général de l'ONU a notamment averti que tout dégât à cette centrale serait un "suicide", alors que le président turc Recep Tayyip Erdogan a, lui, dit craindre un "nouveau Tchernobyl". La guerre en Ukraine a déjà bouleversé des milliers de vies. À Kiev, dans une clinique psychiatrique ou sont traités civils et soldats revenant du front, un constat s'impose : la guerre a causé un grand nombre de traumatismes. Qu'elles soient dues à la culpabilité de ne pas avoir pu prêter main forte sur le front ou aux images d'horreur imprimées dans les esprits lors ou à l'issue des combats, ces blessures psychiques hanteront pour longtemps les Ukrainiens. La guerre entre-t-elle dans une nouvelle phase avec ces attaques en Crimée ? Erdogan parviendra-t-il à être le médiateur du conflit en cours ? Comment se reconstruire avec les traumatismes de la guerre ? Invités : - Elsa Vidal, rédactrice en chef de la rédaction en langue russe - RFI - Iryna Dmytrychyn, maîtresse de conférence à l'INALCO - Institut National des Langues et Civilisations Orientales - François Clémenceau, rédacteur en chef international - Le Journal du Dimanche - Général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès de l'ONU
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Six mois après le début de la guerre en Ukraine, la Crimée est rattrapée par le conflit. Depuis une semaine, plusieurs explosions se sont produites sur la péninsule annexée par la Russie en 2014. La dernière en date a eu lieu mardi 16 août dans une base militaire russe, a annoncé le ministère russe de la Défense. Une semaine plus tôt, des dépôts russes de munitions destinées à l'aviation militaire avaient déjà explosé, dans l'ouest de la péninsule. Si aucune de ces attaques n'a pour l'heure été revendiquée, l'origine serait très certainement ukrainienne.
Car ces attaques réinscrivent en effet le conflit en cours dans le récit ukrainien, qui fixe le début de l’agression non pas au 24 février 2022, mais huit ans plus tôt, le 27 février 2014, avec le lancement des opérations militaires russes dans la péninsule. Ces dernières ont débouché sur une annexion unilatérale qu’un référendum controversé a tenté de recouvrir d’un voile de légitimité. Mais l’Organisation des Nations Unies ne l’a jamais reconnue.
Ces attaques répondraient donc aussi, en plus de la stratégie militaire, à un objectif politique : montrer que l’Ukraine n’a pas renoncé à la Crimée, malgré huit ans d’occupation russe. En tentant de remettre le sort de la Crimée sur la table militairement et en annonçant la création d’un "conseil pour la désoccupation" de la péninsule, le président ukrainien Volodymyr Zelensky fait preuve d’audace. En déclarant le 9 août que "la guerre en Ukraine a commencé par la Crimée et doit se terminer avec sa libération", il a confirmé que, selon lui, le temps de la négociation n'est pas venu. Il abat au contraire de nouvelles cartes, qui pourraient pousser la Russie à revoir son dispositif. Car ces événements sont un fait nouveau dans le déroulement de la guerre. Jusqu'à présent les Ukrainiens résistaient. Il s'agit désormais d'attaques derrière les lignes ennemies.
Si sur le terrain les combats se poursuivent donc, en Crimée comme dans le Donbass ou dans d'autres régions du pays, la diplomatie suit également son cours. En ce domaine, un homme se démarque : Recep Tayyip Erdogan. Le chef d'Etat turc cherche à se poser en arbitre incontournable de la guerre en Ukraine. Il est le seul intermédiaire à avoir encore l'oreille des présidents russes et ukrainiens et veut jouer le médiateur. À Lviv, dans l'ouest du pays, il a rencontré Volodymyr Zelensky et le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, pour des pourparlers consacrés, entre les lignes, à la recherche d’une solution au conflit. Les discussions ont beaucoup tourné autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia, occupée par l'armée russe. Le secrétaire général de l'ONU a notamment averti que tout dégât à cette centrale serait un "suicide", alors que le président turc Recep Tayyip Erdogan a, lui, dit craindre un "nouveau Tchernobyl".
La guerre en Ukraine a déjà bouleversé des milliers de vies. À Kiev, dans une clinique psychiatrique ou sont traités civils et soldats revenant du front, un constat s'impose : la guerre a causé un grand nombre de traumatismes. Qu'elles soient dues à la culpabilité de ne pas avoir pu prêter main forte sur le front ou aux images d'horreur imprimées dans les esprits lors ou à l'issue des combats, ces blessures psychiques hanteront pour longtemps les Ukrainiens.
La guerre entre-t-elle dans une nouvelle phase avec ces attaques en Crimée ?
Erdogan parviendra-t-il à être le médiateur du conflit en cours ?
Comment se reconstruire avec les traumatismes de la guerre ?
Invités :
- Elsa Vidal, rédactrice en chef de la rédaction en langue russe - RFI
- Iryna Dmytrychyn, maîtresse de conférence à l'INALCO - Institut National des Langues et Civilisations Orientales
- François Clémenceau, rédacteur en chef international - Le Journal du Dimanche
- Général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès de l'ONU
Présenté par : Axel de Tarlé