Travail, "la grande démission"
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42%. C'est le nombre, selon une étude Indeed/OpinionWay, de salariés français de moins de 35 ans envisageant de démissionner. Un chiffre révélateur des nouvelles priorités dans l'emploi. Entre le besoin d’espace, la nécessité de déconnecter et l'attachement à certaines valeurs, de plus en plus de Français semblent aller voir si le travail n’est pas plus épanouissant ailleurs. Ce phénomène de Grande démission frappe déjà les États-Unis, où 20 millions de personnes ont quitté leur emploi rien qu’au premier semestre 2022. Beaucoup de ces démissionnaires ont profité du rebond de l’économie américaine pour exiger de meilleurs salaires (+6% en moyenne).
Si l’ampleur n’est pas la même en France, cela commence tout de même à inquiéter. Aides à domicile, serveurs, maçons ou encore infirmiers... plusieurs secteurs peinent à recruter. Au premier trimestre 2022, plus d'un million d'offres d'emploi étaient recensées sur le site de Pôle emploi. Bruno Le Maire a affirmé que le gouvernement souhaitait s'attaquer "dès la rentrée" à ce problème, "la deuxième urgence" après le pouvoir d'achat. "Il n'y a rien de plus révoltant que d'avoir encore autant de chômage et autant d'entreprises qui cherchent des salariés".
Pour pallier ce manque, certaines entreprises rivalisent d'inventivité pour attirer les candidatures. Outre l'amélioration des salaires, la préservation la vie de famille et l'amélioration du quotidien est aussi au cœur du sujet. Semaines de 4 jours payées 5, télétravail à volonté ou vacances supplémentaires, les changements se multiplient dans certaines start-ups. Le salaire enfin, s'il ne suffit plus pour séduire, reste le problème majeur dans plusieurs secteurs en tension, tout comme celui des horaires. Dans la restauration notamment, le salaire médian n'est qu'à 107% du Smic.
Chez nos voisins européens aussi, la revalorisation du travail est une préoccupation. En Espagne, une récente réforme du travail a permis la création en masse de CDI, qui représnetent à présent 45% des nouveaux contrats signés, contre 10% il y a encore quelques mois.
La difficulté à embaucher pousse certains patrons à réclamer la régularisation des sans papiers pour leur faire des contrats de travail. C'est le cas dans l'hôtellerie-restauration, où le désintérêt des Français pour ces métiers.s ne cesse de croitre. 200.000 postes seraient actuellement à pourvoir en pleine saison estivale, obligeant de nombreux établissements à fermer certains jours de la semaine.
Alors, comment analyser ce phénomène croissant de démissions en France ? Quelles moyens l'Etat a-t-il pour y faire face ? Comment les entreprises peuvent-elles attirer à nouveau ? La régularisation des sans papiers peut-elle être une solution dans les secteurs en tension ?
- Bernard Vivier, directeur de l’Institut Supérieur du Travail, spécialiste du dialogue social
- Monique Dagnaud, sociologue, directrice de recherche au CNRS
- Sandra Hoibian, directrice générale au CREDOC
- Isabelle Raymond, cheffe du service économie et social à Franceinfo
Présenté par : Bruno Duvic