OTAN : "Le rideau de fer"... et la Chine dans le viseur ?
C dans l'air- 1 h 6 min
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Les difficultés rencontrées par l'armée ukrainienne face à celle de Russie la forcent à reculer et à réorganiser sa défense dans le Donbass, ces dernières semaines. Après avoir dû abandonner, vendredi dernier, la ville de Severodonetsk, les troupes ukrainiennes ont effectué un repli sur Siversk à proximité de la ville de Lyssytchansk où les bombardements "très puissants", rendent impossibles les évacuations de civils, a expliqué le gouverneur régional. "La situation dans le Donbass reste extrêmement difficile" "La supériorité de feu des occupants est encore extrêmement tangible", a affirmé le président ukrainien.
Néanmoins, les forces ukrainiennes continuent également d’accumuler des opérations réussies. Dernière en date : Moscou a annoncé ce jeudi son retrait de l’île aux Serpents après avoir subi les tirs de missiles de l'armée ukrainienne - bien aidée par les livraisons d'armes occidentales. "L’île des Serpents est un point stratégique et cela change considérablement la situation en mer Noire. Cela ne garantit pas encore la sécurité, cela ne garantit pas encore que l’ennemi ne reviendra pas. Mais cela limite déjà considérablement les actions des occupants" a expliqué Volodymyr Zelensky. C’est d’ailleurs depuis le mer Noire qu’un "avion stratégique" russe a tiré cette nuit deux missiles, frappant des immeubles de la région d'Odessa, dans le sud de l'Ukraine. Au moins 20 personnes ont été tuées.
Alors que signifie l'abandon de l'île aux Serpents par la Russie ? Quelle est la situation dans le Donbass ? Après plus de 120 jours de conflit, et alors que d’intenses combats se poursuivent dans l’Est, la guerre en Ukraine était ces deux derniers jours au cœur du sommet de l'Otan à Madrid, où plus de 40 chefs d'État et de gouvernement étaient réunis pour discuter de l'avenir de l'Alliance atlantique, que Suède et Finlande vont pouvoir rejoindre ces prochaines années. D’ici là, face à la "menace directe" que représente la Russie, les pays de l'Otan ont réaffirmé leur soutien à Kiev et ont décidé de renforcer leur présence militaire sur le continent européen, et en premier lieu les États-Unis avec la mise en place durable d’unités et de structures pérennes. Joe Biden a ainsi indiqué que les capacités américaines vont être dopées en Espagne, en Pologne, en Roumanie, au Royaume-Uni, en Allemagne, en Italie et dans les États baltes. Le président américain a également détaillé une nouvelle aide militaire en faveur de l'Ukraine, à hauteur de 800 millions de dollars, et promis le soutien des États-Unis "aussi longtemps qu'il faudra".
D’autre part, si les regards étaient largement tournés vers Kiev et Moscou, l’Alliance n'a pas épargné Pékin. "Les ambitions déclarées de la Chine et ses politiques coercitives défient nos intérêts, notre sécurité et nos valeurs", écrit ainsi l'Otan dans son nouveau "concept stratégique" qui n'avait pas été révisé depuis 2010. C'est la première fois que ce document évoque la Chine qui ne relevait traditionnellement pas de la mission de l'Alliance atlantique. L'Otan dénonce en particulier "le partenariat stratégique approfondi" entre Pékin et Moscou "et leurs tentatives mutuelles de miner l'ordre international basé sur les règles".
Un "rideau de fer, de fait, est déjà en train de s'abattre", a réagi jeudi Sergueï Lavrov, chef de la diplomatie, faisant écho à la célèbre phrase de Winston Churchill, lors d'une conférence de presse à Minsk avec son homologue bélarusse. "Que (les Occidentaux) fassent attention et qu'ils ne se coincent pas (les doigts) dedans. Le processus est en cours", a-t-il ironisé.
Invités :
- Bruno Tertrais, politologue spécialiste de l’analyse géopolitique et stratégique et directeur adjoint de la FRS
- Alexandra De Hoop Scheffer, politologue spécialiste des relations transatlantiques et de l’OTAN
- Elsa Vidal, rédactrice en chef de la rédaction en langue russe - RFI
- Christine Gugoin-Clément, chercheure en géopolitique - Université Paris 1-Sorbonne et Auteure de "Influences et manipulations"
Présenté par : Bruno Duvic