Guerre en Ukraine : le tournant ?
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Alors que les combats se poursuivent dans les grandes villes ukrainiennes pilonnées par les forces russes depuis un mois, Joe Biden se rend ce vendredi en Pologne, près de la frontière ukrainienne. Cette visite du président américain intervient au lendemain d’un marathon diplomatique à Bruxelles, au cours duquel il a multiplié les sommets – Otan, G7, UE – et les annonces.
Ainsi, Joe Biden a promis hier à Bruxelles pour la première fois une "réponse" de l’Otan dans le conflit en Ukraine si la Russie y recourait à l’arme chimique. Les Alliés ont également décidé "de fournir des équipements pour aider l'Ukraine à se protéger contre les menaces chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires", se disant "préoccupés" par la possibilité de l'utilisation de telles armes dans le pays. Des équipements de protection vont aussi être fournis aux forces de l'Otan déployées sur le flanc oriental.
Sur le front économique, les pays du G7 et de l’Union européenne ont décidé de consolider les décisions déjà prises en sanctionnant toute transaction impliquant les réserves d’or de la Russie, pour éviter que Moscou ne contourne ainsi les mesures d’isolement financières prises. Mais c’est surtout la question du gaz et du pétrole russes qui a occupé les discussions des 27. Tout le monde a bien conscience que ces achats financent la guerre russe mais l’embargo ne fait pas l’unanimité. Car stopper net les importations de gaz russe reviendrait à priver d’énergie toute une partie de l’Europe. Ces dernières représentent 45 % des achats européens, 55 % pour l’Allemagne, et sont l’essentiel de la consommation de la Finlande, de la Hongrie ou encore de la République tchèque.
Alors des alternatives doivent être rapidement trouvées. Pour cela un groupe de travail va être mis en place par l’UE et les Etats-Unis afin d’assurer une sécurité énergétique « en prévision de l’hiver prochain et du suivant » et d’attaquer la Russie au porte-monnaie. Le président américain s’est déjà engagé à fournir plus de pétrole et de gaz naturel liquéfié. L'Allemagne de son côté a décidé de fortement réduire sa dépendance énergétique envers la Russie d'ici la fin de l'année. Berlin veut notamment se passer de son charbon d'ici l'automne et de son pétrole à la fin 2022. La veille, le ministre de l'Économie allemande avait critiqué une « rupture de contrat » après l'annonce par le président russe que Moscou n'accepterait plus de paiements en dollars ou en euros en échange de ses livraisons de gaz à l'Union européenne.
"Il est clair que le fait de livrer nos marchandises à l'UE, aux États-Unis, et de recevoir des dollars, des euros, d'autres devises, n'a plus aucun sens pour nous" avait déclaré mercredi Vladimir Poutine. Il avait également laissé entendre que d'autres exportations russes seraient concernées, les Occidentaux ayant gelé quelque 300 milliards de dollars de réserves russes détenues à l'étranger, une mesure que le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a qualifiée de "vol".
Mais ce vendredi, le ministre russe de la Défense a annoncé que la première phase de son offensive en Ukraine était terminée et que ses forces allaient désormais se concentrer sur le Donbass. Il a précisé qu’il s’agissait de l’une de ses options au lancement de l’« opération spéciale », l’autre étant la conquête de l’ensemble de l’Ukraine.
Alors que signifie cette déclaration ? Est-ce un tournant dans la guerre ? Quel est l’impact des sanctions occidentales en Russie ? Gaz, matières premières, céréales… quelle interdépendance économique entre l’UE et la Russie ? Les entreprises françaises doivent-elles rester dans le pays ? Enfin avec la guerre en Ukraine, Emmanuel Macron a mis en garde, jeudi, contre une crise alimentaire sans précédent et a dévoilé un plan d’action pour éviter la pénurie de nourriture. Quel est-il ?
Invités :
- Philippe Dessertine, directeur de l’Institut de Haute finance
- Sylvie Matelly, économiste - Directrice adjointe de l'IRIS, Institut de Relations Internationales et Stratégiques
- Daphné Benoit, correspondante Défense – AFP, ancienne correspondante au Pentagone
- Général Dominique Trinquand, ancien chef de mission militaire auprès de l'ONU
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé