Macron : une campagne en temps de guerre
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À trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron est entré un peu plus dans la campagne ce jeudi, en dévoilant les grandes lignes de son projet lors d’une conférence de presse organisée aux Docks de Paris à Aubervilliers en Seine-Saint-Denis. Promesse de plein emploi d’ici cinq ans, indépendance énergétique avec un mix nucléaire et renouvelables, hausse du salaire des enseignants contre de nouvelles missions, réforme des retraites et du RSA… Le président-candidat a exposé une trentaine de mesures-phares d’un programme économique et social qui pour l'instant est plus ancré à droite qu'en 2017.
Ainsi comme Valérie Pécresse, le chef de l’État propose notamment de conditionner l’attribution du RSA (550, 93 euros par mois) à une activité, à hauteur de quinze à vingt heures par semaine. "l faut reconnaître la dignité de chacun et demander une part d'effort", a lancé le président candidat. Emmanuel Macron souhaite également poursuivre "les réformes du marché du travail en simplifiant et en déconcentrant le dialogue social", mais aussi de l'assurance chômage et des retraites en augmentant l'âge légal "progressivement" jusqu'à 65 ans. Il a également précisé qu'il comptait mettre fin aux régimes spéciaux.
Emmanuel Macron propose également, comme les candidats de droite et d’extrême droite, de défiscaliser encore davantage les héritages. Il veut concrètement relever l'abattement sur les successions en ligne directe à 150 000 euros contre 100 000 euros actuellement, tout en élargissant ce régime aux enfants des conjoints. Et pour les successions en lignes indirectes, il suggère de porter l’abattement à 100 000 euros. En matière fiscale il compte aussi accorder aux entreprises une réduction supplémentaire des impôts de production, de 7 milliards d’euros via la suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE). Enfin il prévoit pour les ménages la suppression de la redevance, sans préciser comment il entend financer l’audiovisuel public.
Au total, le coût du programme d'Emmanuel Macron est évalué à 50 milliards d’euros par an, dont 15 milliards de baisses d'impôts. Dans le même temps, le président-candidat veut ramener le déficit budgétaire en dessous des 3 % à l’horizon 2027. Pour cela, il compte sur les "gains de la réforme des retraites" et de "la réforme chômage" (15 milliards d’euros), mais aussi grâce à la "simplification et optimisation" de l’administration et la lutte contre la fraude (15 milliards d’euros). Et grâce à "la réduction des coûts de fonctionnement des collectivités publiques" (20 milliards).
Enfin, Emmanuel Macron a indiqué qu'il comptait faire de l'école et de la santé "deux chantiers majeurs", promettant de mettre en place une "nouvelle méthode" faisant appel à une "large concertation" des acteurs de ces deux milieux.
Après la présentation de ce programme, les critiques des autres candidats à la présidentielle n'ont pas tardé. À droite, Valérie Pécresse considère qu'il copie ses idées, notamment sur l'âge de départ à la retraite, le RSA et le nucléaire. "C’est un projet du déni et de la contrefaçon", a raillé la candidate LR qui a appelé les électeurs à préférer "l’original à la pâle copie". À gauche, Jean-Luc Mélenchon parle d’un "projet de maltraitance sociale généralisée", et d' "une politique datée des années folles du libéralisme". La candidate socialiste Anne Hidalgo dénonce de son côté "des propositions de droite d'une violence inouïe". "Macron promet cinq ans de malheur en plus pour le monde du travail", renchérit le communiste Fabien Roussel. Le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan s'alarme quant à lui d'une présidentielle "truquée" faute de "débat entre tous les candidats" puisqu'il n'y aura pas de débat avec le président sortant avant le 1er tour.
Des concurrents du chef de l’État qui face à une guerre en Ukraine qui recouvre toute l’actualité, tentent néanmoins de mettre en avant leurs propositions en matière économiques et sociales. Car la question du pouvoir d’achat demeure prioritaire pour les Français et pèse sur les intentions de vote d’après les instituts. Selon les derniers sondages, Emmanuel Macron serait en tête du premier tour avec 30 % des intentions de vote, devant Marine Le Pen (19,5 %) et Jean-Luc Mélenchon (13,5 %).
Invités :
- Christophe Barbier, éditorialiste politique, directeur de la rédaction - Franc-Tireur
- Cécile Cornudet, éditorialiste politique - Les Échos
- Fanny Guinochet, éditorialiste - France Info et La Tribune, spécialiste des questions économiques et sociales
- Jérôme Fourquet, directeur département Opinion - Institut de sondages IFOP, auteur de La France sous nos yeux
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé