Poutine, les russes peuvent-ils se lâcher ?
C dans l'air- 1 h 4 min
- indisponible
- tous publics
Du même programme
- C dans l'air C dans l'air Les Jeux polémiques de Paris 2024 diffusé le 18/05 | 1 h 4 min
- C dans l'air C dans l'air Spécial Iran diffusé le 26/05 | 2 h 17 min
- C dans l'air C dans l'air Edition spéciale Etats-Unis diffusé le 13/10 | 2 h 20 min
- C dans l'air plus que 2j C dans l'air Harris/Trump : l'Amérique retient son souffle diffusé le 04/11 | 1 h 5 min
Au-delà des affrontements sur le terrain militaire, la guerre se double toujours d'une bataille autour de l'information. Depuis le début de l’offensive russe en Ukraine, le Kremlin a renforcé l'arsenal déployé pour censurer sur son territoire la couverture du conflit. Les accès à Instagram, Facebook et Twitter ont été coupés. Les médias encore indépendants ont été interdits. Il ne reste donc plus que les médias officiels totalement sous le contrôle du pouvoir pour parler de "l’opération militaire spéciale" menée par les troupes russes pour "dénazifier" l’Ukraine. Des forces russes qui comme prévu essuieraient peu de pertes face à des Ukrainiens évoqués toujours en termes très agressifs.
Mais hier soir, il y a eu une scène inédite. Pendant le journal du soir de la première chaîne russe, une femme est apparue derrière la présentatrice brandissant une pancarte "non à la guerre [en anglais]. Ne croyez pas à la propagande. Ils vous mentent (en russe)". Il s’agit de Marina Ovsyannikov, une productrice de la chaîne. Avant son acte de bravoure, elle avait enregistré un message vidéo dans lequel elle dit que son père est ukrainien et sa mère russe. Elle appelle à des mobilisations contre la guerre en Ukraine et se dit honteuse d’avoir participé par son travail à la propagande du Kremlin. Elle a été arrêtée dans la foulée et risque 15 ans de prison en raison d’une nouvelle loi qui sanctionne toute personne publiant selon Moscou des "informations mensongères" qui "discréditent l'utilisation des forces armées russes".
Malgré les arrestations massives et les peines longues encourues, les manifestations anti-guerre se poursuivent dans le pays. Plus de 800 personnes ont été interpellées dimanche à travers 37 villes de Russie, selon OVD-Info. D’après l'ONG, depuis le 24 février, au moins 14.700 personnes ont été arrêtées lors de rassemblements contre l’opération militaire russe en Ukraine. Néanmoins s’il y a des Russes opposés à cette guerre perçue comme fratricide, dans un pays sans médias indépendants qui se pense comme une "forteresse assiégée", une grande majorité de Russes serait convaincue du bien-fondé de l'intervention russe. D’ailleurs dans les rues, certains affichent même fièrement le "Z" de l'opération militaire.
Alors comment les Russes sont-ils informés par leurs médias sur cette guerre que personne n’a le droit de nommer dans le pays ? Qui sont ces Russes qui s’opposent à Poutine ? La Russie a-t-elle demandé une aide militaire et économique à la Chine pour l’appuyer dans ce conflit comme le disent plusieurs médias américains ? Enfin, comment les Ukrainiens mènent-ils la bataille de l’information ?
Invités :
- François Clemenceau, rédacteur en chef international - Journal du Dimanche
- Antoine Viktine, journaliste et auteur d’un documentaire sur le président Russe intitulé : "La vengeance de Poutine" diffusé le 27 mars prochain sur France 5
- Sabine Dullin, professeur en histoire contemporaine de la Russie et de l'Union soviétique à Sciences Po et membre du Centre d'histoire de Sciences Po. Son dernier ouvrage s’intitule "L'ironie du destin : Une histoire des Russes et de leur empire"
- Armelle Charrier, éditorialiste en politique internationale - France 24
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé