Poutine s’acharne, Kiev résiste
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Au dix-septième jour du conflit en Ukraine, les forces de Vladimir Poutine continuent de concentrer leur offensive sur les grandes villes ukrainiennes. Ce matin, les soldats russes étaient positionnés autour de Kiev. Les médias du pays ont relaté, de leur côté, le retentissement de sirènes anti-bombardement dans plusieurs grandes villes, dont Kiev et Odessa. Les villes de Dnipro et Marioupol subissent, elles, toujours une très forte pression et sont la cible d’importants bombardements. Dans cette seconde ville, le gouvernement ukrainien a annoncé le bombardement d'une mosquée dans laquelle se sont réfugiés environ 80 civils dont des Turcs. Mais l’information a été démentie par l'un d'entre eux qui tente d'organiser des évacuations bloquées par les Russes. Il est difficile, parfois, d’obtenir une information fiable au milieu du fracas des combats.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé aujourd’hui le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz. Son but ? Aider à faire libérer le maire de la ville ukrainienne de Melitopol, enlevé la veille par les Russes selon Kiev. Pendant ce temps, les Russes poursuivent leurs menaces. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov a ainsi indiqué avoir contacté aujourd’hui les États-Unis, affirmant que Moscou pourrait prendre pour cible leurs livraisons d'armes à l'Ukraine. En Europe, le sommet de Versailles qui a vu pendant deux jours les chefs d'État et de gouvernement des Vingt-Sept pays de l’Union européenne réunis, s'est clôturé hier. Les Européens ont tenu à y afficher un front uni et ont notamment confirmé le doublement de l'enveloppe pour acheter des armements pour l'Ukraine, avec 500 millions d'euros supplémentaires. De nouvelles sanctions pourraient également être adoptées contre la Russie.
Pendant ce temps, en Ukraine, une véritable guerre de la faim a commencé. Car pour que les habitants puissent continuer à tenir face aux sièges des villes par l’armée russe, l’approvisionnement en eau et en nourriture est une absolue nécessité. C’est pourquoi fleurissent un peu partout dans le pays des ateliers de confection de conserves alimentaires. Grâce à eux, plusieurs dizaines de milliers de tonnes d’aliments ont déjà été envoyées vers des villes comme Kiev, ou Kharkiv. Les mêmes scènes de confection ont donc lieu aux quatre coins de l’Ukraine et ce, tous les jours, malgré les sirènes aériennes. Quant aux derniers maillons de ces chaînes d’approvisionnement, les conducteurs, ils doivent se montrer très courageux. Les convois alimentaires sont en effet des cibles des bombardements russes.
Au-delà des frontières de l’Ukraine, le conflit avec la Russie aura des répercussions mondiales sur le marché des céréales. Car quelle que soit sa durée, la production agricole de ces deux pays est d’ores et déjà très impactée. Or ces deux pays se sont hissés ces dernières années au tout premier rang mondial de l'exportation de céréales. Leur absence des marchés va provoquer une désorganisation planétaire, notamment du fait de l'extrême dépendance de nombreux pays en matière de grains et d'engrais. Au Moyen-Orient, en Egypte, au Maghreb, en Afrique subsaharienne… La guerre en Ukraine fait resurgir le risque des émeutes de la faim. En France, les céréaliers demandent de pouvoir augmenter leur production. Non pas pour nos besoins, la France étant autosuffisante en céréales et exportant la moitié de sa production, mais bien dans l’objectif de répondre en partie aux pénuries à venir à l’étranger.
Quelle est la situation sur le terrain ukrainien au 17ème jour de l’offensive russe ? Comment approvisionner en eau et nourriture les villes encerclées par l’armée russe ? Comment faire pour produire et exporter davantage de céréales ?
- Général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès des Nations Unies
- Benjamin Haddad, politologue et directeur Europe du think tank Atlantic Council
- Christine Dugoin-Clément, chercheure en Géopolitique
- Elsa Vidal, rédactrice en chef de la rédaction russe de RFI
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé