"Crime de guerre" : Poutine sans limite ?
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Après deux semaines d’offensive russe en Ukraine, le déploiement des forces russes continue autour des métropoles ukrainiennes et les bombardements s’intensifient. L’OMS a recensé dix-neuf attaques contre des établissements de santé. Dernière en date hier à Marioupol où un hôpital pour enfants a été bombardé. Trois personnes, dont une fillette, sont décédées et 17 autres ont été blessées selon un dernier bilan provisoire. Le président ukrainien a dénoncé un "crime de guerre" et a publié sur son compte Twitter des vidéos de l’hôpital ravagé. "Quel genre de pays, la Russie, a peur d’hôpitaux et de maternités et les détruit ?", a lancé Volodymyr Zelensky, avant d’évoquer les "atrocités" infligées à Marioupol, soumise depuis neuf jours à un siège russe qui, selon la mairie, aurait déjà causé la mort de 1 207 civils.
Le chef de la diplomatie de l'Union européenne a qualifié lui aussi ce jeudi de "crime de guerre odieux" le bombardement de cet établissement abritant une maternité et un hôpital pédiatrique. La ville de "Marioupol est assiégée (...) Les attaques aériennes contre des quartiers résidentiels et le blocage des convois d'aide par les forces russes doivent cesser immédiatement", a écrit Josep Borrell sur Twitter, rappelant la "nécessité" d'organiser des corridors humanitaires. Par ailleurs, "Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz ont exigé de la Russie qu’elle cesse immédiatement le feu", a fait savoir l'Elysée après un entretien téléphonique entre les deux hommes et le président russe Vladimir Poutine.Mais "aucun progrès n'a été accompli" en vue d'un cessez-le-feu a fait savoir le ministre ukrainien des Affaires étrangères après avoir rencontré ce matin ses homologues russes et turques à Antalya, en Turquie. "Nous sommes ouverts à la diplomatie mais si ça ne marche pas, nous protégerons notre pays et notre peuple", a-t-il prévenu.
D’après le dernier décompte de l’ONU, qui souligne que son bilan est probablement très inférieur à la réalité, au moins 474 civils ont été tués et 861 autres blessés depuis le début du conflit. Plus de 2 millions de personnes ont également fui pour se réfugier à l’étranger, essentiellement en Pologne pour l’instant. Mais ce sont l’ensemble des Vingt-Sept dont les dirigeants se retrouvent en fin de journée à Versailles qui vont devoir déployer des efforts considérables pour affronter ce que Filippo Grandi, haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés, décrit comme "l’exode le plus rapide qu’a connu l’Europe depuis la Seconde guerre mondiale". D’autant que le nombre de réfugiés ukrainiens pourrait rapidement atteindre 4 à 5 millions, selon Josep Borrell. Alors mardi, la Commission européenne a annoncé un effort financier important afin, dit-elle, de "soutenir et protéger ceux qui fuient l’agression russe, quelle que soit leur nationalité ou leur origine". Et, s’il le faut, l’Europe fera davantage encore, a promis Margaritis Schinas, vice-président de la Commission notamment chargé de la politique migratoire.
En France où près de 7500 réfugiés ukrainiens ont déjà été accueillis, le gouvernement anticipe désormais l’arrivée possible dans les prochaines semaines de "50.000, peut-être 100.000" personnes et dit "se préparer" à redimensionner l’accueil prévu. Pour cela, une cellule de crise a été inaugurée ce jeudi au ministère de l’Intérieur pour "coordonner la conduite des opérations de tous les services de l'Etat", ainsi que pour "anticiper ce qui va se passer", a expliqué la ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa.
Alors que se passe-t-il à Marioupol ? Est-on à un moment de bascule dans la guerre ? Que doit faire l’Europe ?
Invités :
- Général Jean-Paul Paloméros, ancien chef d’état-major, ancien commandant suprême de la transformation de l’OTAN
- Alexandra De Hoop Scheffer, politologue spécialiste des relations transatlantiques et de l’OTAN
- Marion Van Renterghem, grand reporter - L’Express
- Pascal Boniface, directeur de l’IRIS, Institut de Relations Internationales et Stratégiques
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé