Zelensky : "Donnez nous des avions !"
C dans l'air- 1 h 4 min
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Au douzième jour de l'invasion russe en Ukraine, malgré les dizaines de manifestations de protestation qui se sont déroulées dans le monde tout le week-end, les forces russes continuent de pilonner les villes stratégiques ukrainiennes et l’étau se resserre sur Kiev. "La situation s’aggrave chaque jour (…) il faut essayer d’éviter des catastrophes avec le nucléaire civil". Nous voulons "stopper cette guerre sans devenir nous-mêmes des belligérants" a affirmé en milieu de journée Emmanuel Macron alors qu’un nouveau round de négociations est prévu cet après-midi entre les délégations ukrainienne et russe en Biélorussie.
Un peu plus tôt dans la matinée, le ministère de la Défense russe avait annoncé que, à la demande personnelle d’Emmanuel Macron, les tirs russes allaient être suspendus à 10 heures pour ouvrir des corridors humanitaires à Kiev, Kharkiv, Marioupol et Soumy. Mais quatre des six routes prévues permettraient d’évacuer les civils vers la Russie ou son allié biélorusse. C’est notamment le cas du corridor proposé pour quitter la capitale ukrainienne.
Une option jugée "complètement immorale" et refusée depuis par les autorités ukrainiennes. Selon le porte-parole du président ukrainien, la Russie veut ainsi "utiliser la souffrance des gens pour créer une image télévisée" qui "aille dans leur direction". Le président de la République, désigné à tort selon l’Elysée comme l’auteur "personnel" de la demande de couloirs humanitaires, sous-entendu vers la Russie, a lui aussi dénoncé le "cynisme moral et politique" contenu dans "ce discours hypocrite qui consiste à dire on va protéger les gens pour les emmener en Russie". "Je ne connais pas beaucoup d’Ukrainiens qui aient envie de se réfugier en Russie", a-t-il raillé. Ceux qui le pouvaient ont déjà fui, mais pas en Russie : 1,5 million d’Ukrainiens ont passé les frontières depuis dix jours. Plus d’un million sont désormais en Pologne et 250 000 en Moldavie qui demande l’aide de l’Europe pour faire face à l’afflux de réfugiés alors que les combats se poursuivent dans l’Ukraine voisine.
Cette nuit encore, et toute la matinée, les sirènes anti-aériennes ont retenti dans la capitale. Au ministère ukrainien de l’Intérieur, on affirmait dans la nuit de dimanche à ce lundi que la Russie avait concentré suffisamment d’hommes et d’équipements autour de la capitale Kiev pour y mener l’assaut final dans les jours à venir. L’armée ukrainienne se tenait prête, à l’aube, à détruire le dernier pont reliant la ville à son arrière-pays à l’ouest pour freiner la progression des chars russes. D’intenses bombardements aériens ont également frappé dans la nuit Kharkiv, la plus grande ville du nord-est du pays, assiégée depuis de longs jours tout comme le port stratégique de Marioupol, sur la mer d’Azov, où 200 000 personnes survivent sans électricité, sans chauffage, parfois sans eau ni nourriture. Le maire de la ville dénonce des frappes sur les civils et parle de milliers de blessés.
Dans une vidéo diffusée lundi, le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, a une nouvelle fois réclamé l’intervention des Occidentaux : "Combien de morts et de pertes faudra-t-il encore pour sécuriser le ciel au-dessus de l’Ukraine ? Nous attendons cette décision, soit que vous le fassiez avec les forces dont vous disposez, soit que vous nous fournissiez des avions et des systèmes antiaériens qui nous permettront de le faire". Il a aussi réclamé de nouvelles sanctions internationales contre la Russie, en proposant un boycott du pétrole et d’autres exportations russes ainsi qu’un arrêt des exportations vers la Russie. Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, avait déclaré hier, que des discussions sur l’interdiction de l’importation de pétrole russe sont en cours avec les Européens. Mais l'Allemagne qui importe de Russie 55 % de son gaz, 42 % de son pétrole ainsi que du charbon s'y oppose.
Moscou a, de son côté, mis en garde les pays voisins de l'Ukraine qui plancheraient sur une aide à l'armée de l'air ukrainienne, estimant que cela pourrait les impliquer dans le conflit. Poutine a aussi affirmé, ce dimanche, lors d’un échange avec Emmanuel Macron qu’il "atteindrait ses objectifs" en Ukraine "soit par la négociation, soit par la guerre". Selon les autorités ukrainiennes, les Russes se prépareraient à bombarder la ville d’Odessa, principal port de marchandises du pays.
Invités :
- Général Vincent Desportes, ancien directeur de l’École de guerre et professeur de stratégie à Sciences Po
- Frédéric Encel, docteur en géopolitique
- Isabelle Lasserre, ancienne correspondante en Russie et correspondante diplomatique au Figaro
- Annie Daubenton, journaliste-essayiste et auteure de "Ukraine, les métamorphoses de l’indépendance"
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé