Poutine : la menace nucléaire
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Quatre jours après le début des combats en Ukraine, qui opposent les troupes russes du président Vladimir Poutine à celles de son homologue Volodymyr Zelensky, des pourparlers se tiennent aujourd’hui pour tenter de trouver un accord entre les deux parties.
L’Ukraine a accepté hier, ces négociations avec la Russie, en indiquant toutefois ne "pas trop croire" que ces pourparlers puissent conduire à la fin de l’offensive militaire russe. La délégation ukrainienne arrivée ce matin en Biélorussie a appelé à un cessez-le-feu immédiat. Kiev réclame le retrait des forces russes de son territoire. De son côté le président russe a mis en garde le reste du monde hier en brandissant la menace nucléaire. Le président russe a déclaré avoir ordonné de "mettre les forces de dissuasion de l’armée russe en régime spécial d’alerte au combat", déclenchant les plus vives protestations occidentales, la Russie possédant le plus important arsenal d’ogives nucléaires du monde. Au même moment, l'incertitude militaire domine dans certaines villes comme Kharkiv où les combats font rage. Pour éviter que la situation ne vire au drame humain, la France déposera ce lundi, au Conseil de sécurité de l'ONU, un projet de résolution "afin de garantir un accès humanitaire sans entrave, pour répondre aux besoins urgents des populations restées en Ukraine", a annoncé l’Élysée hier. Une interrogation réside toutefois encore dans la possibilité pour la Russie, puissance invasive et bénéficiant d’un droit de véto, de bloquer cette résolution, ce qui constituerait une première dans ce type de situation.
En Europe, face à la situation en Ukraine, les pays de l’Union ont encore accru hier le niveau des sanctions pesant sur la Russie. Cette réaction intense et relativement coordonnée est une première pour l’institution, souvent qualifiée d’être "nain politique". Parmi les principales mesures, on peut noter que l'espace aérien européen est désormais interdit aux avions russes, y compris aux jets privés des oligarques. Ils ne pourront plus atterrir, ni décoller ou encore survoler le territoire de l’UE.
Côté économie, les ministres européens des Affaires étrangères se sont accordés pour bloquer les transactions de la Banque centrale russe. "Plus de la moitié des réserves de la Banque centrale vont être paralysées parce qu’elles sont conservées dans des établissements des pays du G7", a précisé Josep Borrell, le chef de la diplomatie de l’UE. Cette mesure est adoptée depuis l’ouverture des marchés ce matin. En conséquence, le rouble a plongé de près de 30% pour atteindre un niveau bas record. Selon l'UE, environ 70% du secteur bancaire russe se trouve concerné par les sanctions.
En matière de communication, les médias d’État russes Russia Today (RT) et Sputnik vont être bannis de l’Union européenne. L’objectif avancé par la présidente de la Commission européenne est d’interdire dans l’UE la machine médiatique du Kremlin. Mais la décision la plus spectaculaire, est le financement par les Vingt-Sept de l’achat et de la livraison d’armes à l’Ukraine. C’est une première dans l’histoire de l’Union européenne. Le montant s’élève à 450 millions d’euros. Il vise à "fournir aux forces ukrainiennes des armes létales, ainsi que du carburant, des équipements de protection et des fournitures médicales". Parmi les Européens, l’Allemagne a marqué les esprits en opérant un virage à 180 degrés par rapport à la culture pacifiste si chère au pays depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Le chancelier Olaf Scholz a annoncé que le budget de la défense serait augmenté "d’année en année afin d’atteindre plus de 2 %" du PIB. Historique.
Plus à l’est, à la frontière entre la Pologne et l’Ukraine, les réfugiés continuent d’arriver. Au moins 368 000 Ukrainiens avaient déjà fui les combats, hier, selon les observateurs de l’ONU. Parmi eux, près de 200 000 étaient passés en Pologne. Sur place, la solidarité s’organise et de nombreux Polonais offrent leur aide pour accueillir dignement leurs voisins.
Que peut-on attendre des pourparlers entre Russes et Ukrainiens ? L’Europe va-t-elle s’atteler à bâtir une réelle union militaire autonome des Etats-Unis ? Un drame humanitaire peut-il encore être évité en Ukraine ?
Invités :
- Pascal Boniface, directeur de l’IRIS - Institut de Relations Internationales et Stratégiques
- Jean-Dominique Giuliani , président de la Fondation Robert Schuman
- Armelle Charrier, éditorialiste en politique internationale - France 24
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé