Macron : il veut les "emmerder"…
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En ce début d’année marquée par une flambée de l’épidémie, le président de la République Emmanuel Macron a décidé de passer à l’offensive et de ne pas mâcher ses mots pour évoquer les quelque cinq millions de Français non-vaccinés contre le Covid-19. Dans une interview au Parisien, il affirme : "les non-vaccinés, j'ai très envie de les emmerder. Et donc on va continuer de le faire, jusqu'au bout (…) Je ne vais pas les mettre en prison, je ne vais pas les vacciner de force. Donc, il faut leur dire : à partir du 15 janvier, vous ne pourrez plus aller au restau, boire un café, aller au théâtre, au ciné." C’est cela la stratégie du passe vaccinal : compliquer la vie des 10 % de Français qui refusent la vaccin. Autrement dit, pour l’exécutif, l'heure n'est plus à convaincre mais à contraindre ceux qui font de la résistance. Des "irresponsables" selon le chef de l’Etat qui ne sont plus selon lui des "citoyens".
Des propos chocs qui ont provoqué un torrent de réactions politiques et ont enflammé l'Assemblée nationale, où l'examen du projet de loi sur le passe vaccinal a été de nouveau suspendu en pleine nuit. Le patron des députés LR, Damien Abad, a fustigé des propos "indignes, irresponsables et prémédités". Le candidat LFI à la présidentielle et député Jean-Luc Mélenchon s’est interrogé lui sur Twitter : "Le président maîtrise-t-il ce qu'il dit ? L'OMS dit "convaincre plutôt que contraindre". Et lui ? "Emmerder davantage". Consternant". Pour Marine Le Pen, la candidate du RN, "un président ne devrait pas dire ça". "Le garant de l'unité de la nation s'obstine à la diviser et assume vouloir faire des non-vaccinés des citoyens de seconde zone. Emmanuel Macron est indigne de sa fonction". "Indignée" également, la candidate LR Valérie Pécresse estime que "ce n'est pas au président de la République de trier entre les bons et les mauvais Français". Le candidat d’EELV Yannick Jadot a, lui, regretté que le chef de l'État fasse "de la vaccination un référendum pour ou contre Macron". "C'est une faute politique", a-t-il jugé. "Ce ne sont pas des propos qu'un président de la République doit tenir", a également regretté sur notre antenne Fabien Roussel (PCF).
A moins de 100 jours de l’élection présidentielle et alors que la France voit son nombre de contaminations s'envoler - 271 000 mardi, avec un total de 3 665 personnes en soins critiques, dont 65 enfants - Emmanuel Macron a fait le choix du clivage sur la vaccination. Au risque de braquer les Français les uns contre les autres, et ce alors qu’à l’hôpital, le fossé se creuse entre non-vaccinés et certains soignants. Pour accueillir les malades du Covid-19 en grande majorité non-vaccinés, de nombreuses opérations sont déprogrammées. Une situation de plus en plus difficile à supporter pour des soignants épuisés qui ne cachent pas leur colère et leur agacement. Certains s’interrogent même sur la priorisation des patients.
Pour créer une prise de conscience, André Grimaldi, professeur émérite au CHU de la Pitié Salpêtrière, a rédigé une tribune la semaine dernière dans laquelle il invite les Français non-vaccinés à signer une décharge, précisant qu'ils ne souhaitent pas être réanimés si la situation se présentait. Le député (LR) du Nord Sébastien Huygues a, lui, proposé de faire payer les soins aux non-vaccinés. Lundi 3 janvier, le ministre de la Santé a complètement exclu la possibilité de sanctionner, d'une façon ou d'une autre, les non-vaccinés lors de leur prise en charge.
Alors pourquoi Emmanuel Macron a-t-il opté pour le clivage sur la vaccination ? Quelles conséquences sur les débats concernant le passe vaccinal ? Qui sont les 5 millions de Français non-vaccinés ? Enfin, face à Omicron, le masque FFP2 va-t-il s’imposer ?
Invités :
- Carl Meeus, rédacteur en chef - Le Figaro Magazine
- Cécile Cornudet, éditorialiste politique - Les Echos
- Eve Roger, directrice adjointe de la rédaction - Le Parisien - Aujourd’hui en France
- Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion - Institut de sondages IFOP et auteur de "La France sous nos yeux"
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé