Agnel, PPDA, Hulot : révélations en série
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Il est l’un des visages de la génération dorée de la natation française. Yannick Agnel, l'ancien champion olympique de natation, a été mis en examen samedi pour viol et agression sexuelle sur mineure. Ce lundi, lors d’une conférence de presse, la procureure de la République de Mulhouse Edwige Roux-Morizot a expliqué : Yannick Agnel "reconnaît la matérialité des faits reprochés" mais affirme "ne pas avoir eu le sentiment qu'il y a eu contrainte". "Si les faits sont constitutifs de viol ou agressions sexuelle, c'est qu'il existe une différence d'âge importante" entre la jeune victime présumée, qui avait 13 ans à l'époque des faits, et le nageur alors âgé de 24 ans.
L’affaire remonte à l’année 2016. Yannick Agnel s’entraîne à l’époque au Mulhouse Olympic Natation (MON), sous la houlette de Lionel Horter. C’est l’une des filles de l’entraîneur qui a porté plainte l’été dernier contre l’ancien nageur. Après six mois d’enquête, la procédure s’est accélérée jeudi dernier, jour où l’ancien double champion olympique a été arrêté à son domicile parisien et conduit à Mulhouse. Il a ensuite été placé en garde à vue pendant quarante-huit heures, avant d’être entendu par un juge d’instruction. Laissé libre dans la soirée de samedi, Yannick Agnel a été placé sous contrôle judiciaire. Il risque, selon l'article 222-24 du Code pénal, jusqu'à 20 ans de prison.
Les investigations vont se poursuivre, mais la justice "doit aller au bout", a réagi la ministre chargée des Sports. Roxana Maracineanu a également rappelé que les violences sexuelles sont "un sujet très important pour [elle] au niveau national. C'est un combat que nous portons aussi au niveau européen, international, pour que les sportifs dans le champ du sport mais aussi tous les enfants dans d'autres champs puissent être protégés, que la parole puisse se libérer".
Une libération de la parole qui quatre ans après le lancement sur Twitter du #MeToo dans le sillage de l'affaire Weinstein aux États-Unis, se poursuit en France et gagne le terrain judiciaire. Le mouvement s'est ainsi étendu à de nombreuses sphères de la société et ces dernières semaines les dépôts de plainte se multiplient contre des personnalités publiques. Ainsi la semaine dernière deux nouvelles plaintes, l'une pour viol et l'autre pour agression sexuelle ont été déposées contre Patrick Poivre d'Arvor pour des faits remontant à 1985 et 2013. L'ancien présentateur star de TF1 était déjà visé par 23 témoignages dont neuf plaintes pour viol, agressions sexuelles ou harcèlement sexuel.
On a également appris ces derniers jours qu’une plainte pour viol a été déposée contre l’ancien ministre Nicolas Hulot. La victime présumée avait 16 ans au moment des faits en 1989. Elle avait témoigné dans l’enquête d’"Envoyé spécial" qui a provoqué depuis un séisme dans la classe politique. En effet, dans la foulée de l’émission, Yannick Jadot a décidé mettre fin aux fonctions de son porte-parole, Matthieu Orphelin, pour son amitié de longue date avec l'ancien animateur d'Ushuaïa. Peu importe que le député de Maine-et-Loire ait assuré ne pas être au courant de tels agissements de la part de Nicolas Hulot. "Il n'est évidemment pas responsable de ces agressions sexuelles, mais à partir du moment où il va être interrogé sur ce sujet, il doit reprendre sa liberté de parole", a justifié le candidat des Verts. Du côté du gouvernement, Gabriel Attal, porte-parole de l'exécutif, a évoqué "des témoignages poignants, voire glaçants". La ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, Marlène Schiappa, qui l'avait défendu en 2018 en le qualifiant "d'homme charmant" dans un plaidoyer, s'est expliquée, le 26 novembre dernier, sur les ondes de Sud Radio, en souhaitant cette fois "que justice soit rendue". Enfin le chef de l’État a insisté lors d’un Conseil des ministres sur l'importance "de faciliter et d'accompagner la libération de la parole, le recueil des plaintes, l’efficacité de la justice" tout en ajoutant que "la position du gouvernement sur ce sujet est constante. Nous n'accepterons jamais une société de l’opacité ou de la complaisance. Et nous ne voulons pas non plus d'une société de l’inquisition". Des propos qui ne sont pas passés auprès des femmes s’étant déclarées victimes de violences sexuelles de la part de Nicolas Hulot et de Patrick Poivre d'Arvor. Quatorze d’entre elles ont publié une tribune dans Le Monde dans laquelle elles interrogent : "Quel est le rapport entre nos récits et l’Inquisition ?"
Invités :
- Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion - Institut de sondages IFOP, auteur de "La France sous nos yeux"
- Muriel Salmona, psychiatre, présidente de l'association "Mémoire Traumatique et Victimologie"
- Lorraine de Foucher, journaliste - Le Monde
- Charlotte Chaffranjon, journaliste politique – Libération
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé