Droites : la bataille est lancée !
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C'est un premier déplacement tout en symboles pour Valérie Pécresse. La candidate de la droite pour la présidentielle, tout juste désignée, s’est rendue ce lundi à Saint-Martin-Vésubie, dans les Alpes-Maritimes, sur les terres de son récent rival Éric Ciotti. Un choix déterminé par l'histoire de cette commune, village des "Justes parmi les Nations", meurtrie par la tempête Alex et les inondations d'il y a un an, a expliqué Valérie Pécresse. Mais cette visite dans le village natal d’Éric Ciotti est aussi une façon de "montrer la place qu'il a prise avec sa très belle campagne et la place que ses idées aussi auront dans ma campagne". L’enjeu de cette journée est ainsi surtout de montrer l'union entre les deux finalistes de la primaire. D’autant que vingt-quatre heures seulement après les résultats de la primaire, le rassemblement a connu déjà quelques remous.
Dès dimanche, en effet, Éric Ciotti avait estimé que Valérie Pécresse n'avait pas envoyé "un bon message" alors que la candidate avait indiqué le samedi soir sur TF1 qu'elle ne reprendrait pas à son compte certaines de ses propositions phares, comme la création d'un Guantanamo à la française ou la priorité nationale pour les emplois. Il avait également annoncé dans la foulée la création de son mouvement au sein des Républicains, baptisé "À droite !". Une façon pour le concurrent du second tour du Congrès LR d’envoyer un message clair : il compte peser au maximum et imposer ses idées dans la campagne des Républicains.
Ce lundi, la candidate des Républicains a donc voulu rassurer. Invitée sur France Inter , elle a rappelé qu’"Éric Ciotti aura évidemment une place spéciale et singulière dans ma campagne parce qu'il incarne cette ‘droite Pasqua' que nous devons mettre à l'honneur". "Aller dans le village d’Éric Ciotti pour mon premier déplacement, c’est prendre en compte la place qu’il a pris, et que ses idées ont prises" a-t-elle expliqué, ajoutant toutefois : "mon projet ne sera pas édulcoré. Il peut être enrichi, pimenté mais pas dénaturé par les propositions de mes autres camarades candidats (…) Les militants ont tranché très clairement pour mon projet". De son côté, Éric Ciotti a affirmé ce lundi lors de ce déplacement souhaiter "ardemment la victoire" de Valérie Pécresse.
Reste que la campagne s’annonce encore longue et complexe pour la candidate LR qui va devoir réussir à conserver ou séduire le centre-droit tenté par la macronie, tout en parvenant à faire une place à la droite radicale d'Éric Ciotti, dont les électeurs font l’objet de toutes les convoitises à l’extrême droite. La candidate du RN à la présidentielle Marine Le Pen a ainsi appelé les électeurs LR "déçus" par la désignation de Valérie Pécresse, à la rejoindre. "Nous pouvons faire ensemble des choses inoubliables. Nous allons les faire", a lancé Éric Zemmour dans un courrier leur étant adressé à la veille de son meeting dimanche à Villepinte. Un premier grand rassemblement qui se voulait une démonstration de force pour le candidat d’extrême droite en baisse dans les sondages : environ 11 000 personnes rassemblées, 1h30 de discours, beaucoup de tensions dans les mots de l'ancien polémiste, mais aussi dans la salle. Des journalistes de l’émission Quotidien, hués et insultés, ont dû être exfiltrés, un homme a empoigné Éric Zemmour sur le chemin de la tribune, et des militants de SOS-Racisme ont été frappés à coups-de-poing et de chaises. Une enquête a été ouverte sur "les faits de violences commis à l’intérieur du meeting" a annoncé le parquet de Bobigny, ce lundi.
À gauche, Jean-Luc Mélenchon tenait lui aussi meeting à la Défense. Fustigeant les "partisans du grand affolement" et ceux du "grand démantèlement", le leader la France insoumise s’est présenté lui-même comme le candidat du "grand changement", a appelé la gauche au "combat" face à la droite et a lancé son "parlement de l'Union populaire". Quand chez les écologistes Yannick Jadot a décidé de nommer la députée des Deux-Sèvres Delphine Batho, ancienne rivale lors de la primaire des écologistes, comme nouvelle porte-parole de sa campagne. Elle remplace à ce poste Matthieu Orphelin, un proche de l’ancien ministre Nicolas Hulot accusé de viol et agressions sexuelles, qui avait été mis "en retrait de ses responsabilités" le 27 novembre dernier.
Invités :
- Bruno Jeudy, rédacteur en chef du service politique - Paris Match
- Neila Latrous, journaliste politique - France Info
- Nathalie Mauret, journaliste politique - Groupe de presse régionale Ebra
- Bruno Cautrès, politologue - Chercheur au CNRS
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé