Guadeloupe : quand le gouvernement évoque l'autonomie...
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Les nuits se suivent et se ressemblent en Guadeloupe. Voilà plusieurs jours que la mobilisation contre le passe sanitaire et l’obligation vaccinale pour les soignants a dégénéré en violences urbaines. Pharmacies et magasins pillés, policiers et journalistes essuyant des tirs à balles réelles… La situation est très tendue sur l’île.
Dépassé par cette violente crise, le gouvernement, par la voix de son ministre des outre-mer, Sébastien Lecornu, s’est dit hier soir "prêt" à parler de l’autonomie de la Guadeloupe, aujourd’hui territoire possédant les compétences de département et de région. Dans une allocution télévisée, le ministre assure aux Guadeloupéens n’avoir "aucun tabou", alors que cette question de l’autonomie a été évoquée lors des réunions de ces derniers jours pour tenter de résoudre la crise.
Une déclaration immédiatement pilonnée par l’opposition de droite et d’extrême droite, qui a dénoncé un recul ou un lâchage, voire même une tentative "d’acheter les indépendantistes radicaux" pour la candidate du Rassemblement national à l’élection présidentielle de 2022, Marine Le Pen.
Sébastien Lecornu a également annoncé le financement de "1 000 emplois aidés pour les jeunes, avec un accompagnement spécifique et une formation, dans le secteur non marchand, pour soutenir les collectivités ou les associations sociales, sportives, environnementales du territoire".
Car si l’étincelle qui a mis le feu aux poudres est bien d’ordre sanitaire, le mouvement a très vite exprimé des revendications sociales. Et cela n’a rien d’étonnant. En Guadeloupe, 34,5 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté national, avec un fort taux de chômage (19 % de la population active), notamment chez les jeunes (35 % en 2020, contre une moyenne nationale de 20 %). Il y a tout juste douze ans, en 2009, un très puissant mouvement social avait déjà paralysé l’île.
Il faut également ajouter au tableau un profond sentiment de déconsidération de la part des gouvernants métropolitains. Un sentiment de trahison même. La population de l’île a été empoisonnée pendant des années par un dangereux pesticide employé dans les plantations de bananes, avec l’aval de l’Etat, et malgré les connaissances scientifiques des risques. 90% de la population est aujourd’hui contaminée. La population n’a donc qu’une confiance très relative envers les préconisations sanitaires de l’Etat, qui ne veut pas abandonner le passe sanitaire ni l’obligation vaccinale pour les soignants, dont l’échéance a tout de même été repoussée.
La situation actuelle se révèle être le résultat d’un autre réel grand problème : l’île est touchée de manière permanente par des pénuries d'eau. Une partie de la Guadeloupe n’est en effet pas bien approvisionnée en eau potable, soit parce que celle-ci est polluée, soit parce que les réseaux de distribution sont hors d’usage. Même des bâtiments publics, comme des écoles primaires, sont touchés. De nombreux problèmes auxquels le gouvernement va devoir trouver des réponses pour amorcer une sortie de crise.
Quelle peut être l’issue de cette crise en Guadeloupe ? La Guadeloupe va-t-elle devenir un territoire autonome ? Comment résorber la crise sociale et le problème d’eau dans ce territoire ?
Invités :
- Guillaume Daret, Grand Reporter, service politique – France Télévisions
- David Delos, journaliste – FranceinfoTV
- Marie-Christine Ponamalé, directrice adjointe de la rédaction – Outremers 360°
- Armelle Charrier, éditorialiste en poltique internationale – France 24
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé