Sondages : la grande "manip" ?
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C’est une décision radicale. Ouest-France, le plus grand groupe de presse régionale en France, a décidé de ne plus publier le moindre sondage politique durant la durée de la campagne présidentielle. Samedi, dans les colonnes du journal, à travers un éditorial, le rédacteur en chef du titre de presse, François-Xavier Lefranc, explique : "On a tout vu ces derniers temps, des sondages mis à toutes les sauces, des personnalités politiques cherchant désespérément une légitimité dans les pourcentages des dernières études d’opinion, des sondages faisant ou défaisant le deuxième tour de l’élection présidentielle, des cadors du petit écran gonflés à l’hélium des mesures d’audiences devenir des stars politiques déjà qualifiées par les sondages avant même d’être candidats. Les sondeurs n’arriveront bientôt plus à mettre du charbon dans la machine tant elle est en surchauffe (…) À chaque élection, on veut connaître le résultat avant même que les Français aient voté. Cette année où l’on est allé jusqu’à imaginer convoquer les sondeurs pour désigner les candidats, on atteint des sommets".
Pour le journaliste "le temps passé à commenter les sondages détourne les personnalités politiques et les médias de l’essentiel : la rencontre avec les citoyens, l’échange approfondi, le débat d’idées, l’écoute de ce que vivent les gens au quotidien, de leurs inquiétudes, de leurs espoirs". Avec les sondages, "on a l'impression que les Français s'expriment et ils ne s'expriment pas du tout" a lancé François-Xavier Lefranc dimanche soir au 20 heures de France 2. Le rédacteur en chef qui refuse que Ouest France participe "à la grande manip" prône le retour sur le terrain des journalistes pour réaliser des reportages en donnant la parole aux Français.
Si cette décision de Ouest France n’est pas une première, en 2016 déjà lors de la précédente campagne présidentielle le quotidien Le Parisien-Aujourd'hui en France avait fait le même choix, elle survient au moment où l’inflation du nombre de consultation de l’opinion publique interroge de plus en plus. La commission des sondages - l'autorité en charge de vérifier le respect de la législation en la matière - en dénombre vingt-six depuis début septembre.
À six mois du scrutin, alors que nombre de candidats ne sont pas encore officiellement déclarés, politiques, médias et citoyens vivent au rythme des cotes de popularité et des intentions de vote, si bien que le parti les Républicains a récemment lancé un sondage auprès des sympathisants de droite pour trouver la meilleure manière de sélectionner son candidat à la présidentielle. Le polémiste Éric Zemmour vient lui de dire qu’il avait pris sa décision concernant la présidentielle alors que depuis plusieurs jours des enquêtes le donnent au coude-à-coude avec Marine Le Pen pour la deuxième place, derrière Emmanuel Macron.
Alors les sondages sont-ils devenus le carburant de la politique ? Critiqués mais également surveillés de très près par les candidats, ont-ils une réelle influence sur le résultat dans les urnes ? Et quel est l’impact sur la campagne des réseaux sociaux investis en force cette année par les partis politiques ? Enfin alors que le scrutin de la présidentielle sera plus numérique que les précédents, comment s’organise sa cybersécurité ? Comment lutter contre les manipulations de l'opinion venues de l'étranger ?
Invités :
- Christophe Barbier, éditorialiste politique
- Raphaëlle Bacque, Grand reporter- Le Monde
- Brice Teinturier, directeur général délégué - Institut de sondages Ipsos
- Stéphane Vernay, rédacteur en chef délégué - Ouest France
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé