Retraites : pourquoi Macron hésite
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À sept mois de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron est à l’offensive. Après un déplacement de trois jours à Marseille où il fut en partie question de sécurité, de police et de justice, et avant de présider ce jeudi l’hommage national à Jean-Paul Belmondo dans la cour des Invalides à Paris, le chef de l’État a réuni hier ses ministres et secrétaires d’État lors d’un séminaire gouvernemental aux allures d’atelier de campagne. Pour cette dernière rentrée du quinquennat, le chef de l’État entendait parler de la mise en valeur de son bilan, mais aussi de réforme à court, moyen et long terme. Tous ont ainsi dû plancher sur les priorités à donner aux 200 jours restants avant le scrutin... et sur le plan d’investissement, baptisé "France 2030", voulu par le président.
Après avoir retoqué une première version et demandé à ses ministres d’avoir beaucoup plus d’ambition, c’est le chef de l’État, lui-même, qui devrait annoncer les contours de cette nouvelle enveloppe de 30 milliards d’euros en octobre. Ce sera alors l’occasion pour le locataire de l’Élysée de dessiner sa vision de la France pour la décennie à venir, après avoir esquissé son école "du futur" dans la cité phocéenne et laissé le Premier ministre expliqué hier les deux grands axes de cette fin de mandat : "Prendre les mesures nécessaires encore et toujours pour nous protéger contre toute résurgence possible du risque épidémique; consolider et amplifier la reprise économique au service de l'emploi et du développement de notre potentiel productif".
Sur le volet sanitaire, la poursuite de la campagne de vaccination devrait occuper une place prépondérante : "Nous ne sommes pas au bout du chemin", a insisté Jean Castex même si "88% de la population en âge de se faire vacciner a reçu une première dose". Sur le plan économique, "la reprise est là" s’est félicité le chef du gouvernement. L'Insee a en effet relevé mardi sa prévision de croissance de l'économie française à 6,25 % pour cette année, la reprise de l'activité s'étant nettement poursuivie malgré la quatrième vague épidémique cet été et l'instauration du passe sanitaire. Se réjouissant d’un "rebond spectaculaire de l'économie" et d’indicateurs tous au vert, le Premier ministre a appelé à "amplifier cette dynamique". Dans cette perspective, l'exécutif veut s'attaquer aux problématiques de recrutement dans certaines filières. Un "plan ambitieux d'investissement dans les compétences" sera présenté d'ici fin septembre. Parallèlement, des négociations salariales ont été lancées dans certaines branches, comme l'hôtellerie, café, restauration, pour améliorer l’attractivité des métiers. D’autre part, le Premier ministre a rappelé qu'un revenu d'engagement pour les jeunes sans emploi ou sans formation était en cours d'élaboration et serait dévoilé "dans les prochaines semaines".
Parmi les autres réformes en cours, Jean Castex a qualifié "d'indispensable" celle, controversée, sur l'assurance-chômage, qui sera progressivement appliquée "entre le 1er octobre et le 1er décembre". En revanche, sur la question des retraites, le chef du gouvernement a estimé que les conditions d’une réforme "ne sont toujours pas réunies". Mais Emmanuel Macron doit encore prendre position "d’ici quelques semaines", selon l’Élysée, sur ce dossier hautement sensible. D’après Les Échos, le président envisagerait de supprimer les régimes spéciaux et en même temps d’instaurer une retraite minimum de 1 000 euros.
Si pour le moment rien ne semble tranché définitivement, le chef de l'État garderait en tête l'idée qu'il faut parler à une droite qui l'attaque beaucoup en ce moment. Et essayer de prouver à cette droite, une fois de plus, qu’il la comprend, alors qu’à l’extrême droite, Marine Le Pen accélère sa campagne.
Celle qui est encore présidente du RN pour quelques jours a lancé une offensive médiatique, via une interview au Figaro dans laquelle elle dévoile ses intentions. Parmi elles, la volonté de faire campagne sur le thème des "Libertés", en témoigne notamment son affiche de campagne, barrée du slogan "Libertés, libertés chéries !". Des "Libertés", donc, comme celle "de fonder une famille" via un système inspiré de la Hongrie de Victor Orban. "Je propose un prêt aux jeunes parents qui se transformerait en dotation budgétaire dès la naissance du troisième enfant", détaille ainsi Marine Le Pen. Côté annonces, la députée du Pas-de-Calais affirme également vouloir - à l’instar d’Arnaud Montebourg - "nationaliser les autoroutes" et envisage "la privatisation de l’audiovisuel public".
Alors que prévoit de faire l’exécutif d’ici la fin du quinquennat ? Emmanuel Macron va-t-il relancer la réforme des retraites ? Qui va profiter du retour de la croissance ?
Invités :
- Bruno Jeudy, rédacteur en chef du service politique de Paris Match
- Fanny Guinochet, éditorialiste à France Info, spécialiste des questions économiques et sociales
- Raymond Soubie, président des sociétés de conseils Alixio et Taddeo
- Sophie Fay, journaliste au service économie à L’Obs et chroniqueuse France inter
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé