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Boris Johnson dépassé par le Covid... Et le Brexit !
C dans l'air- 1 h 4 min
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La reprise économique au Royaume-Uni peut-elle se gripper malgré la levée des restrictions sanitaires intervenue lundi dernier lors du "Freedom Day" ? C’est ce que beaucoup craignent dans le pays. Le retour au fonctionnement normal de l’activité y est en effet mis à mal par l'obligation de s’isoler pendant 10 jours en cas d'exposition au Covid-19. L’application mobile de la NHS (le système de santé publique) alertent les personnes via une notification. Des centaines de milliers de Britanniques ont reçu ce "ping" depuis le début du mois. Ainsi, dans la seule semaine du 7 au 15 juillet, plus d’un demi-million de personnes se sont mises en quarantaine, ce qui affecte déjà le fonctionnement des bars et les restaurants, où un cinquième du personnel est actuellement manquant. Compte tenu de cette situation, plusieurs ont même dû fermer boutique, suscitant l'inquiétude du patronat britannique. "Alors que davantage de commerces rouvrent leurs portes, les pénuries de personnel se font sentir dans différents domaines, en particulier dans l'hôtellerie et les activités de loisirs", alerte la Confederation of British Industry (l'équivalent du Medef dans le pays). Cette épidémie de notifications est devenue un sujet majeur dans le débat public britannique. "Je tiens à m’excuser pour les désagréments causés par ces notifications (…), mais je voudrais rappeler que l’isolement est un outil vital pour se défendre contre la propagation de la maladie", a déclaré, mercredi, le Premier ministre, Boris Johnson, lui-même en quarantaine. Le gouvernement assure avoir entendu les appels des milieux d’affaires et a annoncé un assouplissement, dans les prochains jours, des règles afin de permettre aux employés de certains secteurs "critiques" - santé, transport routier et grande distribution - de ne pas avoir à s’isoler. Du côté des relations avec ses partenaires européens, la situation n’est guère plus favorable pour le Royaume-Uni. Près de huit mois après le divorce officiel, le Brexit continue d'empoisonner les relations entre Londres et Bruxelles. Ces derniers jours, c’est l’application du protocole nord-irlandais qui cristallise à nouveau les tensions. Pour éviter le retour d’une frontière entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande, ce protocole crée, de fait, une frontière douanière entre la province britannique et l’île de Grande-Bretagne. Cela perturbe les approvisionnements du territoire et sème la colère au sein de la communauté unioniste, attachée au maintien au sein du Royaume-Uni. "On ne peut tout simplement pas continuer comme cela", a fait valoir lord Frost au parlement. Le protocole constitue selon lui un "fardeau" qui perturbe la vie des habitants d’Irlande du Nord et l’activité économique. Le gouvernement britannique a réclamé en conséquence une révision complète du traité, pourtant signé de la main même de Boris Johnson. Une demande rejetée d'emblée par l'Union européenne. C’est dans ce contexte délicat que 430 migrants clandestins ont traversé la Manche, lundi, pour rejoindre le Royaume-Uni, établissant un record journalier. Ceci intervient alors que les députés britanniques examinent cette semaine le projet de loi de la ministre de l’Intérieur Priti Patel, sur la réforme du système d’asile. Présenté par la ministre comme « juste mais ferme » mais dénoncé par des associations de défense des droits humains, il vise à décourager l’immigration illégale. Ce projet de loi prévoit notamment d’augmenter à quatre ans, contre six mois actuellement, la peine de prison encourue par les migrants qui cherchent à rentrer illégalement dans le pays. Cette même semaine les ministres de l’Intérieur français et britannique ont annoncé un renforcement de la lutte contre l’immigration clandestine. Le Royaume-Uni s’est notamment engagé à débloquer 62,7 millions d’euros pour aider les autorités françaises à assurer la sécurité de la frontière. Cette somme servira notamment à doubler les effectifs policiers sur les côtes françaises et à mieux surveiller la frontière, comme à Calais, où la situation est compliquée pour toutes les parties prenantes. La reprise économique au Royaume-Uni est-elle menacée ? Se dirige-t-on vers une guerre commerciale entre le Royaume-Uni et l’Union Européenne ? Quelles règles régissent la relation migratoire entre la France et le Royaume-Uni ? Invités : - Patrick Martin-Genier, enseignant à Sciences Po et Inalco, spécialiste des questions européennes - Anne-Élisabeth Moutet, éditorialiste au Daily Telegraph - Stephen Clarke, journaliste et écrivain - Rym Momtaz, correspondante en France de Politico Europe - Cécile Ducourtieux, correspondante à Londres pour Le Monde
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La reprise économique au Royaume-Uni peut-elle se gripper malgré la levée des restrictions sanitaires intervenue lundi dernier lors du "Freedom Day" ?
C’est ce que beaucoup craignent dans le pays. Le retour au fonctionnement normal de l’activité y est en effet mis à mal par l'obligation de s’isoler pendant 10 jours en cas d'exposition au Covid-19. L’application mobile de la NHS (le système de santé publique) alertent les personnes via une notification. Des centaines de milliers de Britanniques ont reçu ce "ping" depuis le début du mois. Ainsi, dans la seule semaine du 7 au 15 juillet, plus d’un demi-million de personnes se sont mises en quarantaine, ce qui affecte déjà le fonctionnement des bars et les restaurants, où un cinquième du personnel est actuellement manquant. Compte tenu de cette situation, plusieurs ont même dû fermer boutique, suscitant l'inquiétude du patronat britannique. "Alors que davantage de commerces rouvrent leurs portes, les pénuries de personnel se font sentir dans différents domaines, en particulier dans l'hôtellerie et les activités de loisirs", alerte la Confederation of British Industry (l'équivalent du Medef dans le pays).
Cette épidémie de notifications est devenue un sujet majeur dans le débat public britannique. "Je tiens à m’excuser pour les désagréments causés par ces notifications (…), mais je voudrais rappeler que l’isolement est un outil vital pour se défendre contre la propagation de la maladie", a déclaré, mercredi, le Premier ministre, Boris Johnson, lui-même en quarantaine. Le gouvernement assure avoir entendu les appels des milieux d’affaires et a annoncé un assouplissement, dans les prochains jours, des règles afin de permettre aux employés de certains secteurs "critiques" - santé, transport routier et grande distribution - de ne pas avoir à s’isoler.
Du côté des relations avec ses partenaires européens, la situation n’est guère plus favorable pour le Royaume-Uni. Près de huit mois après le divorce officiel, le Brexit continue d'empoisonner les relations entre Londres et Bruxelles. Ces derniers jours, c’est l’application du protocole nord-irlandais qui cristallise à nouveau les tensions. Pour éviter le retour d’une frontière entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande, ce protocole crée, de fait, une frontière douanière entre la province britannique et l’île de Grande-Bretagne. Cela perturbe les approvisionnements du territoire et sème la colère au sein de la communauté unioniste, attachée au maintien au sein du Royaume-Uni. "On ne peut tout simplement pas continuer comme cela", a fait valoir lord Frost au parlement. Le protocole constitue selon lui un "fardeau" qui perturbe la vie des habitants d’Irlande du Nord et l’activité économique. Le gouvernement britannique a réclamé en conséquence une révision complète du traité, pourtant signé de la main même de Boris Johnson. Une demande rejetée d'emblée par l'Union européenne.
C’est dans ce contexte délicat que 430 migrants clandestins ont traversé la Manche, lundi, pour rejoindre le Royaume-Uni, établissant un record journalier. Ceci intervient alors que les députés britanniques examinent cette semaine le projet de loi de la ministre de l’Intérieur Priti Patel, sur la réforme du système d’asile. Présenté par la ministre comme « juste mais ferme » mais dénoncé par des associations de défense des droits humains, il vise à décourager l’immigration illégale. Ce projet de loi prévoit notamment d’augmenter à quatre ans, contre six mois actuellement, la peine de prison encourue par les migrants qui cherchent à rentrer illégalement dans le pays. Cette même semaine les ministres de l’Intérieur français et britannique ont annoncé un renforcement de la lutte contre l’immigration clandestine. Le Royaume-Uni s’est notamment engagé à débloquer 62,7 millions d’euros pour aider les autorités françaises à assurer la sécurité de la frontière. Cette somme servira notamment à doubler les effectifs policiers sur les côtes françaises et à mieux surveiller la frontière, comme à Calais, où la situation est compliquée pour toutes les parties prenantes.
La reprise économique au Royaume-Uni est-elle menacée ?
Se dirige-t-on vers une guerre commerciale entre le Royaume-Uni et l’Union Européenne ?
Quelles règles régissent la relation migratoire entre la France et le Royaume-Uni ?Invités :
- Patrick Martin-Genier, enseignant à Sciences Po et Inalco, spécialiste des questions européennes
- Anne-Élisabeth Moutet, éditorialiste au Daily Telegraph
- Stephen Clarke, journaliste et écrivain
- Rym Momtaz, correspondante en France de Politico Europe
- Cécile Ducourtieux, correspondante à Londres pour Le Monde
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé