Mali : l'ultimatum de Macron
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L'armée française va-t-elle bientôt quitter le Mali ? C’est, en tout cas, un souhait énoncé par Emmanuel Macron, ce dimanche 30 mai. "Nous n’avons pas vocation à rester éternellement" au Mali, a assuré le président de la République dans un entretien au Journal du dimanche, en évoquant l’avenir de l’opération "Barkhane". Une annonce directement liée au nouveau coup d’Etat militaire survenu à Bamako, le 24 mai dernier. Mené par le colonel Assimi Goïta, il a mis par terre l’exécutif de transition en place depuis seulement neuf mois et ouvert une énième crise politique qui inquiète aujourd’hui l’Élysée. La France redoute notamment que le nouveau pouvoir se rapproche des islamistes, que Paris combat depuis huit ans.
Dimanche, Emmanuel Macron a ainsi déclaré : "L’islamisme radical au Mali avec nos soldats sur place ? Jamais de la vie ! Il y a aujourd’hui cette tentation au Mali. Mais si cela va dans ce sens, je me retirerai". Face au chaos politique, la France brandit donc la menace d’un retrait de ses troupes au sol et entend faire passer "le message" aux dirigeants d'Afrique de l'Ouest qu'il "ne resterait pas aux côtés d'un pays où il n'y a plus de légitimité démocratique ni de transition". Les dirigeants ouest-africains doivent se réunir dimanche prochain pour trancher la question épineuse de leur réponse au double putsch des militaires maliens en neuf mois. D’éventuelles sanctions contre Bamako devraient être envisagées. Reste à voir ce que fera la France.
Plus de 5 000 militaires français sont déployés depuis 2014, au Mali surtout, dans le cadre de l’opération antiterroriste "Barkhane". Un retrait précipité pourrait offrir aux groupes armés djihadistes l’occasion de revendiquer une victoire sur l’une des armées les plus puissantes du monde et de poursuivre ses attaques dans la région du Sahel.
Parallèlement, le camp prorusse est de plus en plus audible au Mali. Depuis le coup de force des militaires, des voix réclament le départ de la France et son remplacement par la Russie. Le pays de Vladimir Poutine pourrait-il profiter de la situation ? En tout cas, les autorités russes ont lancé depuis plusieurs années une offensive de charme sur le continent africain. Elles ont notamment signé en 2019 un accord de coopération militaire avec le Mali et lorgnent sur le pays depuis un moment… Mais la Turquie n’est pas désintéressée non plus. En quête d’influence et de coopération économique, les officiels turcs multiplient ces derniers mois les déplacements en Afrique, et les investissements.
Enfin sur les réseaux sociaux, des campagnes de désinformation visent la force "Barkhane" et la France. Une "guerre informationnelle" dénonçée déjà en novembre 2020 par le chef de l’Etat : "Il y a une stratégie à l'œuvre, menée parfois par des dirigeants africains, mais surtout par des puissances étrangères, comme la Russie ou la Turquie, qui jouent sur le ressentiment post-colonial". "Il ne faut pas être naïf : beaucoup de ceux qui donnent de la voix, qui font des vidéos, qui sont présents dans les médias francophones sont stipendiés par la Russie ou la Turquie", déclarait Emmanuel Macron
Alors que se passe-t-il au Mali ? La France va-t-elle retirer ses troupes de l’opération "Barkhane" ? Quelles seraient les conséquences dans la région ? Quelles sont les stratégies de la Russie et de la Turquie en Afrique ? Enfin une nouvelle page de la relation entre le Rwanda et la France s’est-elle ouverte le 27 mai à Kigali ?
Invités :
- François Clémenceau, rédacteur en chef du service étranger – Le Journal du dimanche
- Vincent Hugeux, grand reporter à L’Express, spécialiste de l’Afrique
- Armelle Charrier, éditorialiste en politique internationale - France 24
- Niagalé Bagayoko, politologue, présidente de l’African Security Secteur Network (ASSN), experte sécurité en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé