"La plus grande catastrophe du siècle"
C dans l'air- 1 h 7 min
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Dix régions touchées sur treize, des centaines d’exploitations concernées dans les grandes cultures, l’arboriculture et la viticulture… Alors que le bilan des dégâts liés au gel de la semaine dernière est toujours en cours, le monde agricole retient son souffle cette semaine marquée par une nouvelle vague de froid. Lundi une cellule de crise a été organisée par le ministre de l'Agriculture pour coordonner les réponses à cet épisode météorologique dévastateur et des aides exceptionnelles ont été promises pour faire face à ce qui est "probablement la plus grande catastrophe agronomique de ce début de XXIe siècle" selon les mots de Julien Denormandie.
Cet épisode de gel s'annonce en effet déjà comme l'un des pires des dernières décennies pour les cultures françaises. Les températures sont descendues jusqu'à -5 ou -6 dans certaines régions et elle demeure en ce début de semaine négative la nuit. S'il est encore trop tôt pour dresser un bilan détaillé des dégâts, "ce sont plusieurs centaines de milliers d'hectares qui ont été impactés" a expliqué le ministre de l’Agriculture, dont de nombreuses parcelles de vignes, d’arbres fruitiers et de cultures de céréales, du nord au sud du pays. Et ce, malgré des impressionnants dispositifs de braseros ou de bougies installés. Selon le Cniv qui réunit les interprofessions des vins AOP et IGP, 80 % du vignoble français a été touché au cours de ce qui est qualifié de "semaine noire". En Bourgogne et en Vallée du Rhône, les dégâts se chiffrent entre "80 et 90 %" de la production dans certaines appellations, selon les professionnels.
Le Premier ministre Jean Castex qui s’est rendu en Ardèche le week-end dernier, au chevet des producteurs de fruits, a annoncé le déplafonnement du régime d'indemnisation des calamités agricoles, mais aussi des "enveloppes exceptionnelles". Parmi les mesures envisagées : un recours facilité au chômage partiel, des allègements de charges patronales mais aussi, "vu l'ampleur des dégâts", la création d'un "fonds exceptionnel qui vienne compenser les pertes de revenu", a détaillé le ministre Julien Denormandie. Il sera notamment accessible aux viticulteurs. Ces derniers, ayant la possibilité de s'assurer, ne peuvent pas prétendre aux indemnisations du fonds des calamités agricoles. Mais moins d'un tiers d'entre eux sont assurés.
Cet épisode de gel est un nouveau coup dur pour le monde agricole déjà en crise, inquiet de la future politique agricole commune et déçu par le manque d’efficacité de la loi Egalim. Votée en 2018, elle devait permettre aux agriculteurs de tirer une juste rémunération de leur production. Quatre ans plus tard malheureusement, le texte est peu respecté et les exploitants pointent l’absence de sanctions.
Prix en baisse, coûts de production en hausse, multiplication des normes… L’agriculture française, en souffrance, tente néanmoins de se réinventer pour survivre. Nos équipes se sont rendues à Château-Thierry dans la plus grande ferme verticale de France. Dans une ancienne usine agro-alimentaire de 5000 m2, une vingtaine de personnes travaillent pour produire 50 000 plantes cultivées en hydroponie.
Invités :
- Philippe Dessertine, économiste – Directeur de la chaire Finagri à la Sorbonne
- Olivia Detroyat, journaliste spécialiste des questions économiques et agricoles – “Le Figaro”
- Jean Viard, sociologue - Directeur de recherche au Cevipof/CNRS et auteur de “Le sacre de la terre”
- Pascale Hébel, conomiste, directrice du pôle Consommation et entreprises au Crédoc
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé