Macron face à la 3ème vague
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Un an jour pour jour après le début du premier confinement, Emmanuel Macron va-t-il décider d’un nouveau bouclage de l’Île-de-France et/ ou d’autres territoires ? Alors que la situation atteint un point critique dans la région francilienne, tant au niveau de la circulation virale que des admissions en réanimation, le président de la République qui repoussait depuis des semaines cette option va sans doute devoir s’y résoudre ce mercredi lors d’un nouveau Conseil de défense.
C’est en tout cas ce qu’a laissé entendre le Premier ministre hier soir. "Le moment est venu pour envisager des dispositions pour la région francilienne", a averti Jean Castex sur BFMTV. "Des mesures du type de Nice sont sur la table". Autrement dit : "Reconfiner le week-end, c'est une hypothèse", a-t-il précisé, comme c'est déjà le cas dans les agglomérations de Nice, Dunkerque et dans le Pas-de-Calais.
Des "mesures supplémentaires sont envisagées dans les territoires les plus touchés" par la pandémie pour "une application dès ce week-end", a annoncé également ce mercredi matin le porte-parole du gouvernement. Si "le confinement du week-end a permis de freiner" la propagation du coronavirus, "les variants ont changé la donne. C'est presque une nouvelle épidémie qui a commencé", a expliqué Gabriel Attal, précisant que l'incidence était en hausse dans les "trois quarts des départements", et notamment dans les Hauts-de-France et en Île-de-France, où tous les voyants sont dans le rouge.
Dans la région parisienne, le taux d'incidence a ainsi grimpé à 418 nouveaux cas de contamination pour 100 000 habitants sur les sept derniers jours, bien au-dessus du seuil dit d'"alerte maximale" des autorités sanitaires. En Seine-Saint-Denis, il atteint presque 500 contaminations pour 100 000 habitants, record de France, et les services de réanimation sont saturés.
Emmanuel Macron a-t-il trop attendu avant de prendre des mesures ? La décision de ne pas reconfiner le pays fin janvier était-elle la bonne ? Ne pas reconfiner l'Ile-de-France les week-ends, à l'instar du Pas-de-Calais ou du littoral des Alpes-Maritimes depuis fin février, était-il tenable ? Alors que des décisions doivent être annoncées pour faire face à la "troisième vague" de l’épidémie, les choix de l'exécutif, et plus précisément le "pari" du président de la République, sont aujourd’hui l’objet de critiques de l’opposition mais aussi de doutes dans la majorité.
Depuis la fin du mois de janvier dernier, de nombreux experts et une partie des membres du gouvernement ont demandé un reconfinement pour éviter une propagation des variants du Covid sur notre territoire et une situation similaire à ce qu’ont connu le Portugal et le Royaume-Uni. "Tant qu'on peut l'éviter, on l'évitera" déclarait alors le chef de l’Etat, motivé par le maintien d'un maximum de l'activité économique et le faible moral des Français après de longs mois de pandémie.
Par la suite, le chef de l'État a repoussé au maximum ce moment, préférant miser sur une accélération de la vaccination et un transfert de patients lorsque les services de réanimation sont saturés, des déprogrammations d’opérations et la mobilisation des lits dans des cliniques privées. Une stratégie qui n'est pas suivie d'effets : les familles des 10 % de patients éligibles étant moins enclines à accepter cette solution alors que la campagne de vaccination déjà bien impactée par les retards de livraison a connu un nouveau coup dur avec la suspension depuis mardi du vaccin AstraZeneca, dans l’attente de l’avis de l’Agence européenne du médicament.
Alors quelles sont les mesures supplémentaires envisagées par l’exécutif ? Seront-elles acceptées par la population ? Car après un an d'une succession de restrictions sanitaires, les Français sont à bout. Selon les dernières enquêtes, 61 % d’entre eux sont aujourd’hui opposés à un confinement comme celui de novembre dernier.
Invités :
- Nathalie Saint-Cricq, éditorialiste politique - France Télévisions
- Anne-Claude Crémieux, professeure en maladies infectieuses - Hôpital Saint-Louis, membre de l’Académie de Médecine
- Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion de l’Institut de sondages IFOP
- Dominique Costagliola, épidémiologiste - Directrice de recherche à l'Institut Pierre Louis d'épidémiologie et de Santé Publique
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé