AstraZeneca : le virus du doute
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Un quatrième vaccin dans l’arsenal anti-Covid. Le Johnson & Johnson, déjà autorisé aux États-Unis, a obtenu aujourd’hui le feu vert de l’Agence européenne des médicaments pour son déploiement en Europe. Une fois validé en France, il devrait être disponible le mois prochain dans le pays. De quoi permettre une accélération de la campagne de vaccinations, d’autant que ce vaccin ne nécessite qu’une seule dose pour conférer son immunité, à la différence des autres sérums. On ignore encore la durée de protection. Peut-être faudra-t-il envisager un rappel, mais ce serait dans plusieurs mois.
Vaccin à "vecteur viral" comme l’AstraZeneca, le Johnson & Johnson a un efficacité importante contre les formes sévères du Covid-19 (85,4 %), moindre sur les formes modérées (66,1 %). Il agit également sur les variants. Le fait qu’il soit vendu à prix coutant (un peu moins de 7 euros) et qu’il soit conservable dans un simple frigo participe également à sa facilité d’utilisation.
Son arrivée suscite beaucoup d’attentes mais il connaîtrait lui aussi des problèmes de production. Un coup de pouce lui sera donné par le laboratoire Sanofi sur son site de Marcy-l’Etoile, près de Lyon à partir du troisième trimestre 2021, néanmoins d’ici là parviendra-t-il à tenir ses engagements de livraison ? 55 millions de doses de vaccins sont attendus par l’UE au deuxième trimestre et le doute persiste quant à la capacité de montée en cadence des usines pharmaceutiques.
En attendant, la recherche du vaccin bat son plein. Les créneaux de vaccination sont réservés en quelques heures sur Internet, les listes d’attente s’allongent chez les médecins généralistes et les pharmaciens qui vont pouvoir à partir de la semaine prochaine injecter les personnes ciblées par la campagne, quand certains n’hésitent pas à attendre de longues heures devant les centres de vaccination dans l’espoir de bénéficier d’un désistement ou des dernières doses en fin de journée. D’autres personnes sont attirées par l'idée du tourisme vaccinal, proposée par des entreprises privées et certains États. Ainsi alors que l'antidote reste une denrée rare, les "vacances vaccin"ont le vent en poupe, notamment aux Émirats arabes unis ou à Cuba.
Parallèlement en France, la situation sanitaire continue de se dégrader dans certaines régions notamment en Île-de-France. Alors que les hôpitaux débordés ont dû déprogrammer près de la moitié des opérations, le porte-parole du gouvernement a annoncé hier que "des évacuations sanitaires auront lieu dans les jours qui viennent de patients hospitalisés". Pour autant l’exécutif exclut pour le moment de prendre de nouvelles mesures pour Paris et les départements qui entourent la capitale. Une décision qui étonne et interroge. La question d’une différence de traitement entre la région capitale, jusqu'ici épargnée par les nouvelles "mesures de freinage" pour endiguer l'épidémie et d'autres territoires, comme le Pas-de-Calais, se fait de plus en plus aiguë. A tel point que le maire du Touquet (Pas-de-Calais), Daniel Fasquelle (LR), n'hésite pas à dénoncer un "deux poids, deux mesures".
Alors quelle est la situation en Île-de-France ? Comment accélérer la campagne de vaccination ? Le vaccin de Johnson & Johnson peut-il changer la donne ?
Invités :
- Ève Roger, directrice adjointe de la rédaction Le Parisien - Aujourd’hui en France
- Benjamin Davido, infectiologue à l’hôpital de Garches
- Philippe Amouyel, épidémiologiste et professeur de santé publique à l’Université de Lille
- Isabelle Ory, correspondante à Bruxelles pour Europe 1 et la RTS, la Radio Télévision Suisse
Présenté par : Caroline Roux