Violences : l'autre urgence de Macron
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Lundi 8 mars, le corps d’une adolescente de 14 ans a été retrouvé dans la Seine, à Argenteuil. Deux adolescents de 15 ans, une jeune fille et un garçon, interpellés après avoir tenté de fuir, ont été placés en garde à vue. Les enquêteurs s'orientent vers une histoire de rivalité amoureuse. A quelques kilomètres de là, à Champigny-sur-Marne, deux jeunes ont été grièvement blessés lors d’affrontements entre deux groupes de lycéens. Le lendemain, c’est une nouvelle rixe entre jeunes qui a éclaté en fin d'après-midi dans le très chic 16e arrondissement de la capitale. Cinq adolescents, âgés de 16 à 17 ans, ont été blessés, dont un grièvement.
Ces affaires viennent tristement allonger une liste déjà longue de règlements de compte et d’affrontements mortels depuis le début de l'année en région parisienne. Face à ces phénomènes de violence entre jeunes, Jean Castex présidera une réunion interministérielle vendredi sur le sujet. Les ministres de l’Intérieur Gérald Darmanin, de la Justice Eric Dupond-Moretti et de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer ont déjà réuni lundi en visioconférence les préfets, les procureurs mais aussi les recteurs des départements d'Île-de-France. Les préfetsont reçu instruction de "réactiver" le plan de lutte contre les bandes et de réaliser un "diagnostic départemental", avec un "historique" et une "cartographie" des affrontements, l'âge des jeunes impliqués ou encore leur utilisation ou non d'armes et des réseaux sociaux.
À partir de ces informations et "en fonction de l'importance du phénomène", Gérald Darmanin demandera aux préfets de mettre en œuvre un "plan départemental de repérage, d'accompagnement, d'information préventive et sensibilisation des publics fragiles" ainsi que des moyens "d'investigation et de lutte" contre les bandes. Le ministre recommande aussi de recourir "selon le contexte" à des groupes locaux de traitement de la délinquance sur le sujet des bandes, sur le modèle de celui mis en place à Paris, qui associe police, mairie et services éducatifs sous l'égide du parquet.
De son côté, le ministère de la Justice compte sur le recours aux "interdictions de paraître" comme alternative aux poursuites, actuellement en expérimentation à Bobigny, Montpellier et Senlis. Elles "fonctionnent bien et permettent d'éloigner un jeune d'une bande", assure l'entourage du Garde des Sceaux. Ce dernier met également en avant la promulgation samedi au Journal officiel du nouveau Code de justice pénale des mineurs, qui entrera en vigueur le 30 septembre prochain et doit permettre de réduire les délais de jugement.
Mais pour les principaux responsables du parti Les Républicains (LR) et du Rassemblement national (RN), l’exécutif n’en fait pas assez. Face à une "guerre des bandes", ils pointent l’échec du chef de l’Etat, qui se laisse déborder par un phénomène qui n’est pourtant "pas si nouveau" et peine à convaincre sur la question sécuritaire depuis le début de son mandat. Ainsi Eric Ciotti, le député des Alpes-Maritimes, spécialiste des questions régaliennes chez LR, estime qu'une réaction plus forte de la justice est "indispensable". Pour lui, "nous atteignons un point de non-retour qui décrit une situation similaire à Orange mécanique pour notre pays. La violence est partout", s’alarme l’élu qui dénonce les "grands discours" d’un gouvernement à l’action "stérile" et réclame un encadrement militaire des jeunes délinquants. De son côté, Jordan Bardella, le vice-président du RN et candidat aux régionales en Ile-de-France, s’est élevé contre "l'état d'émeute permanente". Réclamant davantage de fermeté du gouvernement, il a promis de "retirer les aides sociales aux parents des mineurs récidivistes lorsqu'on sait qu'il y a une carence éducative", confirmé que le parti entend revenir sur l'ordonnance de 1945, et souhaité pour les mineurs des peines "courtes, immédiates, fermes, dès le premier délit".
Alors comment lutter contre le phénomène des bandes et l'insécurité ? Y a-t-il, actuellement, une recrudescence des violences ? Enfin que s’est-il passé à l'IEP de Grenoble ?
Invités :
- Bruno Jeudy, rédacteur en chef du service politique de Paris Match
- Ivanne Trippenbach, journaliste politique à L’Opinion
- Alain Bauer, professeur de criminologie
- Mathieu Delahousse, grand reporter à L’Obs
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé