Vaccination : accélérer... ou confiner
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Le gouvernement entend accélérer la campagne de vaccination contre le Covid-19. Alors que seuls trois millions de Français ont reçu au moins une dose du vaccin contre la maladie à ce stade, l’exécutif table sur un objectif de six millions d’ici la fin du mois. Mais est-ce réalisable ? Au mois de mars, la France attend la livraison de quatre millions de doses de vaccin Pfizer, 900 000 doses de Moderna, et 4,8 millions d’AstraZeneca. Les stocks de vaccin augmentent donc, mais le rythme des vaccinations, lui, ne suit pas pour le moment. Si jusqu’à maintenant 82 % des vaccins Pfizer/Biontech disponibles ont été injectés, seules 25 % des doses livrées par le laboratoire britannique AstraZeneca ont été utilisées dans l’Hexagone.
Pour remédier à cette situation, le gouvernement a décidé de multiplier les personnes autorisées à vacciner et a élargi le public cible. Le vaccin AstraZeneca déjà disponible pour les soignants et depuis la semaine dernière pour les personnes âgées de 50 à 64 ans avec des comorbidités va désormais pouvoir être proposé aux 65-74 ans avec des comorbidités, ce qui représente 2,9 millions de personnes en plus. "La Haute autorité de santé considère désormais que tous les vaccins en France, AstraZeneca inclus, ont une efficacité remarquable contre les formes graves du Covid", a expliqué le ministre de la Santé.
Cette annonce intervient alors que deux récentes études réalisées en Écosse et au Royaume-Uni ont montré l'efficacité du vaccin d'AstraZeneca, même chez les plus de 80 ans. Plusieurs autorités sanitaires ne recommandaient pas jusqu’à présent ce vaccin aux plus de 65 ans, invoquant un manque de données sur son efficacité au-delà de cet âge. Des effets secondaires indésirables habituels de type syndrome grippal avaient également été rapportés.
Résultat, seulement 270.000 doses de ce sérum avaient été administrées samedi 27 février, alors que la France en a reçu 1,6 million selon un tableau communiqué par le ministère de la Santé. Parmi elles, 600 000 doses sont dédiées aux soignants, mais ce stock a bien peu diminué. Seulement un tiers des personnels des Ehpad ont reçu une injection et ils sont moins nombreux encore dans les hôpitaux où le virus circule pourtant beaucoup et est devenu la première maladie nosocomiale. Une situation qui suscite débat et questionnement : pourquoi les blouses blanches se vaccinent-elles si peu ? Faut-il rendre la vaccination obligatoire pour le personnel hospitalier ? Ils sont de plus en plus nombreux à le demander quand d’autres s’interrogent sur la campagne de vaccination lancée dans les cabinets de médecins généralistes.
Depuis jeudi dernier, les médecins de ville peuvent vacciner leur patientèle dans leur cabinet. Mais, découragés par la lourdeur et la complexité du système mis en place, ils sont nombreux à ne s’être portés volontaires. Et ceux qu’ils l’ont fait montent au créneaux après que l’on ait appris lundi que 200 000 doses dormaient encore dans les frigos des pharmacies. Refusant de passer pour le "bouc émissaire" des retards dans la vaccination, le syndicat de médecins généralistes MG France a livré dans un communiqué ce mercredi sa version : "C'est avec grande parcimonie que les autorités sanitaires ont accordé un flacon de dix doses au médecin, et à la condition qu'il accepte de s'inscrire une semaine avant dans une pharmacie puis qu'il aille ensuite y chercher le précieux flacon ( …) Certains médecins n'ont pu être servis, d'autres ont vu leur commande décalée, ce qui a nécessité qu'ils annulent les rendez-vous prévus ! Si trois flacons sur quatre n'ont pas été utilisés, MG France exige qu'on leur explique où sont donc ces flacons".
La question de la répartition des doses a également été soulevée ces derniers jours par nombre d’élus qui souhaiteraient que les villes où le virus circule le plus soient prioritaires pour la vaccination. "Il n’est pas anormal qu’on envisage de vacciner plus rapidement et plus massivement dans les endroits qui sont les plus contaminés", avait estimé Jean Leonetti, le maire d’Antibes. Depuis on a appris que 4 500 doses supplémentaires de vaccin contre le Covid-19 allaient être livrées dans les Alpes-Maritimes, et 30 000 en Moselle où la situation est également critique.
Alors faut-il revoir la répartition des doses de vaccins ? Les villes les plus touchées doivent-elles être prioritaires ? Pourquoi y a-t-il si peu de médecins volontaires pour vacciner ? Comment accélérer la campagne de vaccination en France ?
Invités :
- Nathalie Saint-Cricq, éditorialiste politique - France Télévisions
- Caroline Tourbe, journaliste sciences et médecine – « Le Point »
- Pr. Antoine Flahault , épidémiologiste - auteur de “Covid, le bal masqué”
- Pr. Marie-Paule Kieny, virologue - Présidente du Comité Vaccin 19
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé