14 ans… dans l’engrenage de la violence
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Des luttes de territoire jusqu’aux drames. Les affrontements entre bandes rivales se multiplient, avec l’Essonne en rouge vif. Dans ce département, deux adolescents de 14 ans ont été tués d’un coup de couteau en l’espace de vingt-quatre heures dans deux rixes. Dans le premier affrontement, aux alentours du collège de Saint-Chéron, une dizaine d’adolescents voulaient en découdre, une collégienne a tenté de s’interposer et a été poignardée mortellement. Dans la seconde affaire, à Boussy-Saint-Antoine, là ce sont une cinquantaine d’adolescents de 13 à 16 ans qui s’étaient donné rendez-vous pour s’affronter en terrain neutre. Certains étaient armés de bâtons, de béquilles et de couteaux. Dans les deux cas, les auteurs des coups mortels, des mineurs, sont en garde à vue. Le deuxième s’est même rendu de lui-même avec ses parents, et tous deux ont avoué.
Ces deux affaires ne sont a priori pas liées, a expliqué le parquet d’Evry, si ce n’est comme illustration de la prégnance de ce type de violences dans le département. Une situation qui a néanmoins poussé le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, à se déplacer, hier soir, dans l’Essonne, pour annoncer le déploiement ponctuel d’une centaine de policiers et gendarmes afin de "renforcer la présence de l’État" et d’éviter le risque de représailles. Une réunion avec les préfets des départements d’Ile-de-France doit également être organisée en fin de semaine, car "c’est bien en Ile-de-France que 90 % des combats entre jeunes existent", a ajouté le ministre de l’Intérieur avant de pointer ce qu’il considère comme responsable du "phénomène" : "la déscolarisation", "les nouvelles technologies" et "le manque d’autorité parentale".
Ce genre d’affrontement très francilien selon Beauvau serait en hausse 24 % en un an : 357 au total l’an dernier, dont les 3/4 en région parisienne. D’autre part, si dans le "contexte exceptionnel" du Covid-19, marqué par deux périodes de confinement national, "la plupart des indicateurs de la délinquance enregistrée par les services de police et de gendarmerie reculent fortement en 2020", celle-ci est en forte hausse dans les campagnes et dans certaines villes comme à Bordeaux où on constate une augmentation très nette des vols avec armes (+ 46,7 % ) et de manière plus modérée des coups et blessures volontaires (+3,40% ). A Nantes, des commerçants et habitants "exaspérés par l’insécurité", ont décidé de déployer des banderoles dans la sixième ville de France pour réclamer davantage d'actions de la part de mairie et de l'Etat en matière de sécurité. Le mois de janvier 2020 avait été marqué par plusieurs faits de violences importantes (fusillades, enlèvement, évasion au CHU…) à Nantes. La mairie recrute actuellement 70 policiers municipaux supplémentaires et demande à l’Etat d’en faire "au moins autant avec des renforts de policiers nationaux".
Cette question des effectifs et de leur répartition est également au cœur du Beauvau de la sécurité, qui étudie depuis février le lien entre police et population, premier des huit chantiers de cette grande concertation sur la police et la gendarmerie.
Invités :
Frédéric PLOQUIN - Journaliste spécialisé dans le banditisme et la police, auteur de " Les Narcos français brisent l’omerta "
Béatrice BRUGÈRE - Secrétaire générale du syndicat Unité Magistrats SNM-FO
Alain BAUER - Professeur de criminologie – CNAM
Elsa VIGOUREUX - Grand reporter au service justice de "L’Obs"
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé