Ils ont marché sur le Capitole...
C dans l'air- 1 h 6 min
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Quatre morts et une cinquantaine de personnes arrêtées, à Washington, dans la soirée du mercredi 6 janvier, après l’intrusion violente de plusieurs centaines de militants pro-Trump au siège du Congrès américain.
Des scènes de chaos… Alors que les parlementaires étaient sur le point de certifier la victoire de Joe Biden à la présidentielle américaine, des partisans de Trump ont fait irruption au Capitole, où siègent la Chambre des représentants et le Sénat américain. Certains ont réussi à pénétrer dans l’enceinte du bâtiment, pourtant très sécurisé, et ont envahi les couloirs et bureaux pendant plusieurs heures, suspendant ainsi la certification des résultats. Des forces de l’ordre ont été appelé en renfort et des militaires de la Garde nationale ont été envoyés sur place pour rétablir le calme. Finalement, le Congrès a pu reprendre tard dans la nuit et a confirmé la victoire du démocrate Joe Biden. Ce dernier a d’ailleurs dénoncé une attaque "sans précédent" contre la démocratie américaine et a martelé que son travail à venir pendant quatre ans serait "de rétablir la démocratie, la décence, l'honneur, le respect, le règne de la loi". Donald Trump, quant à lui, s’est contenté de quelques tweets et d’une vidéo dans laquelle il a demandé à ses partisans de se tenir à l'écart de la violence et de "rentrer chez eux".
Mais qui sont ces assaillants ? Avec un bonnet en peau de bête, des cornes, du maquillage et des tatouages sur le corps, l’un d’entre eux a particulièrement marqué les esprits. Il s’agit d’une personnalité bien connue du mouvement QAnon, le mouvement aux thèses conspirationnistes qui soutient le milliardaire américain. Les adeptes de cette mouvance sont persuadés que l'élection présidentielle américaine est une fraude électorale massive. Dans la même veine, les Proud Boys, groupuscule d’extrême droite et suprémacistes blancs, étaient également de la partie. Leur leader, Enrique Tarrio, avait d’ailleurs été arrêté deux jours plus tôt, visé par un mandat d’arrêt après la destruction, mi-décembre, d’une bannière "Black Lives Matter" appartenant à une église.
Dans le même temps, les réseaux sociaux Facebook et Twitter ont décidé de suspendre temporairement les comptes de Donald Trump après la publication d’une série de posts "ambigus" sur la situation au Capitole. C’est la première fois qu’une telle mesure est prise alors que le président sortant multiplie les tweets ces derniers mois en jetant le discrédit sur la présidentielle américaine du 3 novembre. Il avait même prévenu qu’il tenterait d’empêcher la certification des élections. Une décision radicale, donc, alors que les géants du web sont souvent accusés de ne rien faire face aux prises de parole transgressives du président et à la propagation de nombreuses fake news. Les grands médias américains, d’ailleurs, depuis l’élection du 3 novembre, ont décidé de ne plus diffuser l’intégralité de ses discours.
Comment une telle intrusion est-elle possible ? Qui sont ces militants pro-Trump qui ont forcé les portes du Capitole ? Quel rapport Donald Trump entretient-il avec les médias américains et les réseaux sociaux ?
Invités :
- François Clémenceau, rédacteur en chef international Le Journal du Dimanche
- Alexandra De Hoop Sheffer, politologue- spécialiste des États-Unis
- Agnès Vahramian (Skype), correspondante permanente de France Télévisions aux États-Unis
- Nicole Bacharan (Skype), politologue et historienne spécialiste des Etats-Unis
- Benjamin Haddad (Skype à Washington), politologue – Directeur Europe du Think tank Atlantic Council
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé