Noël sauvé, Nouvel An sacrifié
C dans l'air- 1 h 4 min
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Petit Noël à six adultes et pas de "bamboche" à prévoir pour ce Nouvel An. Alors que le nombre des contaminations est reparti à la hausse plus depuis plusieurs jours, avec 14 000 nouveaux cas de Covid-19 ces dernières 24 heures, l'allègement du confinement à partir du 15 décembre sera finalement bien plus restrictif que ce qu’envisageait l’exécutif voilà quelques semaines. Le Premier ministre Jean Castex a ainsi annoncé jeudi soir que le couvre-feu initialement prévu à 21 heures à partir de cette date sera avancé à 20 heures. Il ne s’appliquera pas le 24 décembre mais il sera en revanche en vigueur durant la soirée du 31 décembre. Par ailleurs, là encore contrairement à ce qui était espéré, les cinémas, musées et théâtres resteront fermés pendant les trois prochaines semaines.
Les objectifs fixés par le président de la République il y a quinze jours, comme celui d’arriver à moins de 5 000 cas de contamination par jour, ne sont pas atteints. "La situation s’est considérablement améliorée […] Mais, nous sommes sur une sorte de plateau. Le nombre de nouvelles contaminations ne se réduit plus et il tend même à légèrement augmenter depuis quelques jours. La partie est loin d’être gagnée", a expliqué le chef du gouvernement qui veut à tout prix éviter à quelques semaines des fêtes "un effet Thanksgiving". Depuis ces festivités familiales, fin novembre, l’Amérique du Nord connaît un rebond important de l’épidémie. Pour y parvenir, l’exécutif mise notamment sur le lancement ces prochaines semaines d'opérations de dépistage massif dans plusieurs agglomérations ainsi que sur un renfoncement des contrôles. Et si certains gardaient peut-être l'espoir que les sorties nocturnes seront possibles le soir de la Saint-Sylvestre, s'attendant à une certaine indulgence de la part des forces de l'ordre, le ministre de l'Intérieur leur a répondu de façon très claire : il n'y aura "pas de consignes d'indulgence" et les contrôles seront "renforcés" le soir du 31 décembre.
Des annonces qui ont eu l’effet d’une douche froide pour beaucoup et ont suscité la colère des acteurs du secteur de la culture qui se préparaient depuis des semaines à reprendre du service. "La culture est donc une fois de plus sacrifiée", a déploré sur les réseaux sociaux le violoncelliste Gautier Capuçon, résumant un sentiment répandu depuis les grands musées jusqu'aux cinémas et théâtres. "Nous sommes consternés et révoltés", a déclaré de son côté le délégué général de la Fédération nationale des cinémas français, Marc-Olivier Sebbag, qui crie aux deux poids, deux mesures. "On laisse ouverts sans changement sauf le couvre-feu des lieux qui ont favorisé le brassage et les éventuelles contaminations comme les commerces et les transports, sans distanciation sociale. Par contre, ceux qui ont des protocoles hyper-stricts on ne les ouvre pas alors qu'il n'y a aucun risque. C'est incompréhensible, c'est une immense injustice", s'indigne-t-il.
Un sentiment d’injustice et un désarroi que l’on retrouve également dans le secteur de la restauration. Après avoir participé à des manifestations, comme à Nantes, le 30 novembre dernier, des cafetiers et restaurateurs se disent prêts désormais à mener des actions plus musclées pour pouvoir rouvrir.
Alors le gouvernement a-t-il pris la bonne décision ? Pourquoi le nombre des contaminations reste-t-il à un niveau élevé ? Enfin au moment où l’Europe doit faire face à des "situations très critiques" dans "beaucoup d’endroits" selon les mots d’Emmanuel Macron, plusieurs pays ont décidé de prendre des mesures plus drastiques à l’approche des fêtes. Quelles sont-elles ?
Invités :
- Cécile Cornudet, éditorialiste politique aux Echos
- Fanny Guinochet, journaliste spécialiste des questions économiques et sociales, chroniqueuse à France Info
- Bruno Jeudy, rédacteur en chef du service politique de Paris Match
- Docteur Richard Handschuh, médecin généraliste et membre du syndicat MG France