Vaccins : les Anglais y vont... et nous ?
C dans l'air- 1 h 4 min
- indisponible
- tous publics
Du même programme
- C dans l'air C dans l'air Les Jeux polémiques de Paris 2024 diffusé le 18/05 | 1 h 4 min
- C dans l'air C dans l'air Spécial Iran diffusé le 26/05 | 2 h 17 min
- C dans l'air C dans l'air Edition spéciale Etats-Unis diffusé le 13/10 | 2 h 20 min
- C dans l'air plus que 1j C dans l'air Barnier : un mois dans l'enfer de Matignon... et de l'Assemblée diffusé le 25/10 | 1 h 4 min
Les premières vaccinations contre la Covid-19 débuteront au Royaume-Uni dès la semaine prochaine. Les autorités britanniques ont donné ce mercredi leur feu vert au vaccin mis au point par Pfizer et BioNTech. Cette décision "fait suite à des mois d’essais cliniques rigoureux et d’une analyse approfondie des données par des experts MHRA qui ont conclu que le vaccin répondait à ses normes strictes de sécurité, de qualité et d’efficacité", a indiqué le ministère de la Santé britannique.
Le Royaume-Uni a commandé 40 millions de doses de ce vaccin, suffisamment pour vacciner 20 millions de personnes (deux doses pour chacune). Environ 10 millions de doses doivent arriver dans les prochains jours afin de commencer la campagne "dès le début de la semaine prochaine" a expliqué le ministre de la Santé. Parmi les personnes prioritaires pour le recevoir devraient figurer les résidents des maisons de retraite, les personnels soignants, les personnes âgées et les personnes les plus vulnérables.
Avec ce coup net d’accélérateur outre-Manche, le Royaume-Uni devient le premier pays au monde à autoriser ce vaccin. Mais les États-Unis pourraient être le prochain puisque l'Agence américaine des médicaments (FDA) a aussi été sollicitée par Pfizer/BioNTech, depuis lundi 30 novembre, par Moderna. En cas de feu vert, les deux vaccins pourraient être disponibles dès ce mois-ci outre-Atlantique, alors que le pays connait un regain de l’épidémie et paie le plus lourd tribut humain avec 270 450 morts de la Covid-19.
En France en revanche, une première campagne "très ciblée, avec des vaccins de première génération", réservée aux personnes les plus vulnérables ne devrait pas commencer avant début janvier, selon le président de la République. Pourquoi une telle différence ? Tout simplement parce que la France attend le feu vert de l'Europe avant de lancer une campagne de vaccination. L'Agence européenne des médicaments (EMA) doit se prononcer le 29 décembre "au plus tard" sur l'autorisation d'un premier vaccin. Il devra ensuite être autorisé par la Commission européenne.
Quelle sera alors la stratégie vaccinale française ? Cette dernière doit être détaillée ce jeudi 3 décembre par le Premier ministre et son ministre de la Santé. L'exécutif dispose de l'avis rendu en début de semaine par la Haute autorité de santé (HAS), qui a préconisé une campagne de vaccination en plusieurs phases successives, avec une priorité pour les personnes les plus à risque de forme grave et les plus exposées au virus. Les résidents de l'Ehpad et certains personnels seront prioritaires. Ensuite une autre campagne "plus large et plus grand public" devrait s'ouvrir "quelque part entre avril et juin", a déjà précisé le chef de l’État. Le chef de l’État a également réaffirmé qu'il ne serait pas question de rendre la vaccination obligatoire et qu'un collectif de citoyens sera créé "pour associer plus largement la population".
Car l’un des enjeux de la campagne de vaccination va être de convaincre les nombreux sceptiques. Que ce soit par indifférence, peur ou conviction, 59 % des Français n'auraient pas l'intention de se faire vacciner contre le Covid-19, selon un sondage Ifop publié par le JDD dimanche dernier. Alors que la plupart des États du monde se préparent aux premières campagnes de vaccination, la France, pays de Pasteur et de l’invention du vaccin contre la rage, s’impose aujourd’hui comme un des pays les plus hostiles au vaccin.
Ce alors que des interrogations sur l’origine du virus subsistent un an après son apparition, et que la gestion de la Chine est de nouveau pointée du doigt. Selon un rapport confidentiel rédigé par le centre de contrôle et de prévention du Hubei, province connue pour être l'épicentre mondial de la pandémie, et transmis à la chaîne CNN par un lanceur d’alerte, les autorités régionales auraient sous-estimé le nombre de contaminations, de même que le pouvoir chinois.
Alors la Chine a-t-elle aussi bien géré l'épidémie qu'elle le prétend ? Quelle est la stratégie de vaccination en France ? Enfin qui sont les Français qui ne souhaitent pas se faire vacciner ?
Invités
- Dr. Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des médecins de France, auteur de “Qui veut la peau de nos généralistes ?”
- Eve Roger, cheffe du service Société à Europe 1
- Pr. Bruno Lina, virologue au CHU de Lyon, membre du Conseil scientifique
- Dr. Françoise Salvadori, historienne de la vaccination, docteur en virologie et immunologie, auteure de “Antivax, la résistance aux vaccins du XVIII siècle à nos jours”