100 milliards... et ça repart ?
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Annoncé mi-juillet, mais repoussé à la dernière minute fin août, le plan de relance du gouvernement pour doper l’économie et préparer la France de 2030 a enfin été dévoilé ce jeudi par le Premier ministre. On sait donc un peu plus comment seront répartis les 100 milliards d’euros promis tout l’été par l’exécutif pour sortir la France de la récession historique qu’elle subit et lui permettre de retrouver dès 2022 le niveau d’activité d’avant la crise sanitaire.
Dans l'enveloppe du plan, 30 milliards seront ainsi consacrés à la transition énergétique, en priorité dans les secteurs d'activité les plus polluants (transports, industrie, agriculture, etc.). Au sein de ce budget, dix milliards seront destinés à renforcer les transports propres (le ferroviaire, véhicules à hydrogène, vélo). Près de sept milliards d'euros seront par ailleurs dédiés à la rénovation énergétique des bâtiments, un peu moins de cinq milliards allant aux bâtiments publics (mairies, écoles, universités, Ehpad, etc.) et deux milliards aux bâtiments privés.
La prime pour la rénovation énergétique, pour l'instant attribuée sur conditions de ressources, sera ouverte à tous les particuliers à partir du 1er janvier 2021. En outre, 1,2 milliards d’euros seront consacrés à l'agro-environnement et l'agriculture biologique.
Autre volet de ce plan : l’aide aux entreprises afin qu’elles s’engagent "fortement pour l’emploi". Alors que les plans sociaux se multiplient et que l’on s’attend à 800 000 suppressions d’emplois cette année, le Premier ministre a dit espérer "que le plan de relance créera 160 000 emplois en 2021. Pour cela, l’exécutif prévoit de baisser les impôts de production de dix milliards d'euros en 2021 puis en 2022, une mesure massive appelée à être pérennisée.
Ces baisses d'impôt devraient bénéficier pour 32 % aux très petites, petites et moyennes entreprises, pour 42 % aux entreprises de taille intermédiaire et pour 26 % aux grandes entreprises explique Matignon. Une enveloppe de trois milliards d’euros est également prévue pour injecter des fonds propres dans les entreprises en difficulté ainsi que des aides à la relocalisation industrielle dans six secteurs stratégiques dont la santé. Des mesures qui suscitent le scepticisme des syndicats et d'une partie de l'opposition qui critiquent l'absence de contrepartie, avec en tête le souvenir du CICE.
Dans ce plan il est aussi question de cohésion sociale et territoriale. 35 milliards d’euros seront débloqués pour réaliser des "investissements massifs dans les équipements hospitaliers, l'accélération du déploiement de la fibre ou la construction de logements" a expliqué Jean Castex. Ce volet comprendra ainsi les six milliards d'euros débloqués pour l'hôpital dans le cadre du Ségur de la santé. Le soutien à l'emploi y aura une place prépondérante : une enveloppe de 6,7 milliards d'euros sera ainsi dédiée au "plan jeunes" pour encourager les entreprises à embaucher 500 000 d'entre eux, via "des parcours d'insertion aux métiers d'avenir, en lien avec les régions, soit par des formations qualifiantes", a détaillé le Premier ministre.
Enfin pour rembourser cette aide massive, le gouvernement a dit compter sur "la croissance" et pas sur "l'impôt". "Je le redis et je veux que les Français en soient convaincus : il n'y aura pas d'augmentation d'impôts. C'est l'erreur qui a été commise lors de la dernière crise et nous ne la reproduirons pas", a assuré Jean Castex. Le chef du gouvernement a également confirmé la nomination de François Bayrou comme haut-commissaire au plan.
Qualifié d’historique par l’exécutif, ce plan de 100 milliards d'euros – "quatre fois plus que le plan de 2008, un tiers du budget de l'État" selon le Premier ministre, mais inférieur au plan de relance allemand dévoilé en juin dernier (130 milliards d’euros) – sera-t-il suffisant pour relancer l'économie française ? Que prévoit-il dans le détail ? Quid du secteur de la culture ?
Invités :
- Dominique Seux, directeur délégué de la rédaction des Echos
- Mathieu Plane, économiste, directeur adjoint au Département Analyse et Prévision à l'OFCE
- Fanny Guinochet, journaliste spécialiste des questions économiques et sociales, chroniqueuse à France Info
- Anne-Sophie Alsif, cheffe économiste chez Bureau d'informations et de prévisions économiques
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé