Déconfinement : le grand relâchement
C dans l'air- 1 h 4 min
- indisponible
- tous publics
Du même programme
- C dans l'air C dans l'air Les Jeux polémiques de Paris 2024 diffusé le 18/05 | 1 h 4 min
- C dans l'air C dans l'air Spécial Iran diffusé le 26/05 | 2 h 17 min
- C dans l'air C dans l'air Edition spéciale Etats-Unis diffusé le 13/10 | 2 h 20 min
- C dans l'air plus que 3h C dans l'air Trump : l'outrance, la surenchère... et la victoire ? diffusé le 22/10 | 1 h 3 min
Les contaminations au Covid-19 repartent à la hausse dans le Grand-Est. Cette tendance a pu être observée dans la Meuse et en Meurthe-et-Moselle où le nombre de personnes testées positivement au coronavirus a triplé ces derniers jours. Le taux d’incidence, qui permet d’évaluer le nombre de personnes contaminées ramené à 100 000 habitants est désormais de 21 en Meurthe-et-Moselle selon l’Agence régionale de santé (ARS), soit bien au-dessus de la moyenne de 4 sur l’ensemble du pays. De quoi susciter l’inquiétude des pouvoirs publics.
Mercredi, le préfet du département Éric Freysselinard a tiré la sonnette d’alarme. Lors d’une conférence de presse, il a appelé la population à la vigilance en particulier dans tous les moments privés du quotidien. "Je lis sur les réseaux sociaux que l’épidémie est terminée. Je ne sais pas dans quel monde ces gens vivent…", a-t-il lâché, déplorant une "forme de relâchement" de certains habitants depuis la fin du confinement (fêtes entre voisins, des goûters...). "Il faut bien comprendre qu'il y a actuellement un problème dans la continuité des gestes barrière et de la prudence. Il ne sert à rien d’avoir ces gestes 50 % du temps'', a martelé le préfet, précisant qu’une vaste campagne de dépistage est réalisée actuellement dans le département.
"La Meurthe-et-Moselle et la Meuse sont des départements qui testent beaucoup. Ces chiffres doivent être analysés au regard des autres indicateurs de surveillance épidémiologiques (…) qui ne montrent pas de signes de reprise épidémique", a de son côté nuancé l’ARS. La "circulation active" du virus est "contrôlée" et "à ce stade, il n’y a pas d’incidences sur les services hospitaliers des départements concernés".
Santé Publique France a pour sa part rappelé que si "la situation continue globalement de s'améliorer", "le virus continue de circuler comme en témoigne le nombre de cas confirmés ainsi que le signalement croissant du nombre de clusters (193) depuis la levée du confinement". Appelant "à la plus grande vigilance", l’agence sanitaire a estimé qu’ "une reprise de l'épidémie pourrait être observée si les mesures d'hygiène, de distanciation physique et le port du masque dans l'espace public n'étaient pas suffisamment respectés par tous." Ce qu’a confirmé hier le ministère de la Santé, en indiquant que "l'épidémie est loin d'être terminée" et en demandant aux Français de "rester vigilants dans leur vie quotidienne", alors qu’un dernier sondage d'Ipsos montre une tendance au relâchement en ce qui concerne un certain nombre de comportements limitant la propagation de la pandémie.
Selon les derniers bilan (du 11 juin au soir), le virus a fait en France près de 155 561 malades et plus de 29 000 décès. Plus de 72 000 personnes en sont guéries. Mais certaines font aujourd’hui face à une rééducation longue et à des séquelles parfois lourdes. D’autres n’ont pas frôlé la mort, mais se sentent toujours malades et ont l’impression qu'elles ne guériront jamais. Et pour cause : 20, 30, 40, ou même 60 jours après les premiers symptômes, ils disent souffrir encore ou avoir rechuté après une légère accalmie. Les symptômes rapportés sont variés : oppression au thorax, tachycardie, douleurs musculaires et articulaires, diarrhées, céphalées, perte d’odorat et de goût, gêne respiratoire, épuisement.
Alors que sait-on des séquelles de la maladie ? Quelles connaissances avons-nous du Covid-19 aujourd'hui ? Faut-il s’inquiéter de la hausse des cas en Meuse et Meurthe-et-Moselle ? Enfin pourquoi l'épidémie ne fait-elle qu'empirer en Amérique latine ?
Invités :
Karine Lacombe, cheffe de service des maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Antoine.
Sophie Aurenche, journaliste santé à RTL.
Brice Teinturier, directeur général délégué de l’institut de sondages Ipsos.
Didier Pittet, épidémiologiste et expert à l’OMS.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé