Crise : le monde ralentit, la France plonge
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L’horizon économique de la France s’assombrit un peu plus. Selon les prévisions de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), publiées ce mercredi, la France va enregistrer l’une des plus fortes chutes du PIB au monde. Cette contraction devrait se situer entre 11,4 % et 14,1 % en 2020. Parallèlement on a appris que 500 000 emplois ont été détruits au premier trimestre dans le pays. Une chute, au cours d’une période marquée par le début du confinement le 17 mars, qui a principalement été alimentée par le plongeon de l’intérim (318 100 emplois détruits, soit un effondrement de 40,4 %), et qui devrait se poursuivre selon le gouvernement.
Auditionné hier devant la commission des Finances de l’Assemblée nationale, le ministre de l’Economie a ainsi dit s’attendre "d’ici les mois prochains à la suppression de 800 000 emplois, c’est-à-dire 2,8 % de l’emploi total". "Nous avons devant nous une vague de faillites, une vague de difficultés sur le front de l’emploi très violentes. Nous nous y préparons et nous voulons faire face en trouvant des solutions nouvelles", avait déjà assuré le ministre la veille. Bruno Le Maire détaillait mercredi devant les députés, avec son homologue des Comptes publics Gérald Darmanin, le troisième projet de loi de finances rectificative présenté plus tôt en Conseil des ministres, qui prévoit notamment une récession de 11 % cette année.
Parmi les mesures mises en œuvre pour faire face au choc économique, il a notamment cité le prolongement du dispositif de chômage partiel, le soutien prévu à l’apprentissage et de possibles baisses de cotisations pour les entreprises. Mais afin d’éviter les licenciements, le gouvernement invite également les entreprises à négocier des accords dits "de performance collective" pour baisser les salaires ou agir sur le temps de travail comme l’ont déjà fait certaines. Derichebourg Aeronautics, un sous-traitant d’Airbus, a ainsi annoncé vouloir supprimer 13e mois, indemnités et primes en complément de suppressions d’emplois aussi envisagées.
Dans le contexte actuel, les pouvoirs publics mettent en avant cet outil pour tenter de sauver l’emploi. Mais le sujet suscite la méfiance des syndicats, au vu des expériences passées. Selon Yves Veyrier, le numéro un de FO, il y a "des exemples passés où on a contraint les salariés, par le biais d’une forme de chantage à l’emploi, à accepter des baisses de salaires (…) pour au final que des emplois soient malgré tout supprimés".
Dans le même temps en Allemagne, un plan d’une ampleur colossale vient d’être annoncé pour relancer l’économie. La chancelière Angela Merkel a estimé que les mesures d’urgence pour limiter la casse devaient céder la place à un programme qui coûterait 130 milliards d’euros à l’Allemagne. Il doit permettre au pays de "décarboner" son économie, grâce à un plan national de conversion à l'hydrogène, et de réduire au maximum la durée de la récession qui s’annonce en mettant l’accent sur la relance de la consommation. Pour cela, il prévoit notamment une baisse de 3 points de la TVA jusqu’à la fin de l’année, le versement à chaque foyer de 300 euros par enfant et le prolongement de la prise en charge du chômage partiel.
Un plan dont pourrait s’inspirer la France ? Comment relancer l’économie française ? Pourquoi est-elle si durement impactée ? Que penser des accords de "performance collective" dans ce contexte de pandémie ?
Invités :
- Élie Cohen, économiste et directeur de recherches au CNRS
- Fanny Guinochet, grand reporter à L’Express, spécialiste des questions économiques et sociales
- Mathieu Plane,économiste à l'OFCE
- Sophie Fay, grand reporter à L'Obs
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé