Covid, Brexit... Boris Johnson dans le mur ?
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Le Royaume-Uni vient de vivre sa première semaine de déconfinement mais il reste très loin d’en avoir fini avec le coronavirus et la crise sanitaire et économique qu’il a engendré. Vendredi soir, les autorités britanniques ont annoncé que le Royaume-Uni venait de passer la barre des 40.000 décès de personnes testées positives au Covid19. Mais selon l'Office for National Statistics (bureau national des statistiques), le royaume serait en réalité plus proche des 62.00 décès. Et le taux de transmission du virus est toujours aux alentours de 1 dans le pays, voire même supérieur à 1 dans sa partie nord-ouest, ce qui ne permet donc pas de freiner suffisamment la propagation de l’épidémie.
La confiance affichée mercredi par Boris Johnson devant la Chambre des communes paraît donc presque incongrue. Le Premier ministre anglais s’était déclaré “fier” de la stratégie de son gouvernement dans la lutte contre le l’épidémie. “Nous avons réussi à protéger notre système hospitalier, le nombre des décès diminue et le bon sens du peuple britannique va continuer à lutter contre le virus” avait ajouté Boris Johnson.
Le Premier ministre et son gouvernement sont pourtant sous le feu des critiques depuis plusieurs semaines, provenant de l’opposition - qui dénonce un confinement trop tardif et un déconfinement mal organisé - mais aussi du camp conservateur, notamment sur l’Affaire Cummings. Dominic Cummings, conseiller spécial du gouvernement, s’est isolé début avril avec sa famille, à Durham dans le nord de l’Angleterre, contrevenant ainsi aux consignes de confinement en vigueur depuis fin mars. Boris Johnson a refusé de se séparer de Cummings, ce qui a provoqué de vives protestations chez les députés conservateurs.
Si Boris Johnson tient tant à son conseiller spécial, c’est que ce dernier est considéré comme l'architecte de la stratégie Brexit du gouvernement. Les négociations post-rupture entre l’Union européenne et le Royaume-Uni sont d'ailleurs à nouveau au point mort, après une nouvelle semaine de discussions. Si les deux parties déclarent croire encore à la possibilité d'éviter une sortie sans accord au 31 décembre, le déroulement des négociations incite guère à l'optimisme sur ce point.
Trouver une issue est pourtant primordial pour un Royaume-Uni dont l'économie est déjà lourdement touchée par l’épidémie de coronavirus. Mercredi, le constructeur automobile japonais Nissan a fait savoir que son usine de Sunderland, dans le nord de l'Angleterre, risquerait de fermer en cas de sortie de l’UE sans accord commercial. Cette usine emploie 7.000 personnes. Plus globalement, la Banque d'Angleterre prévoit une “récession historique” pour 2020, qui pourrait se traduire par une chute de 14% du PIB sur l'année.
Face à cette crise sanitaire et économique, la famille royale britannique essaie de montrer l'exemple et de rassurer ses concitoyens. Au début du mois d'avril, la Reine avait prononcé un discours retransmis à la télévision - un fait rare en soit - afin de remercier “tous ceux qui sont en première ligne et tous les autres soignants” ainsi que “tous ceux (...) qui restent à la maison, aidant ainsi à protéger les plus vulnérables". Pendant le confinement, le prince Williams a de son côté fait partie des bénévoles qui conseillent anonymement des Britanniques en difficulté sur la plateforme Shout 85258.
Comment la Grande-Bretagne peut-elle se sortir de la crise ? Un accord sur le Brexit est-il encore envisageable ? Quel rôle peut jouer la famille royale dans cette période difficile ?
Invités :
- Anne-Elisabeth Moutet, journaliste The Telegraph
- John Henley, grand reporter Europe pour le quotidien The Guardian
- Agnès-Catherine Poirier, correspondante à Londres pour l’Express
- Catherine Mathieu, économiste au département analyse et prévisions de L’OFCE
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé