Le déconfinement... des colères
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Les semaines se suivent et les dossiers épineux s’enchaînent pour Emmanuel Macron. Le président de la République, toujours confronté à la crise sanitaire, se retrouve également confronté à la question des violences policières et du racisme dans la police. En écho aux manifestations aux Etats-Unis suite au meurtre de George Floyd par un policier, un premier rassemblement a été organisé devant le tribunal de grande instance de Paris lundi dernier, à l'initiative du collectif Justice et Vérité pour Adama Traoré, un jeune homme mort le 19 juillet 2016 lors de son interpellation par la police à Beaumont-sur-Oise. Deux autres manifestations contre les violences policières ont eu lieu ce samedi à Paris.
Emmanuel Macron n’a toujours pas réagi de façon officielle, ce qui n’a pas manqué par être souligné par certains de ses opposants. Pour Jean-Luc Mélenchon, “il vaudrait mieux que le président prenne la parole” sur la question du racisme dans la police plutôt que “pour vendre des voitures” en allant chez Renault. Christian Jacob a pour sa part dénoncé “le silence assourdissant du président de la République et du Premier ministre, au moment où la police nationale est humiliée". Le président du parti Les Républicains a en effet préféré prendre clairement position pour la police, en niant notamment l’existence des violences policières en France. "On a vu des violences de manifestants, mais jamais de violences policières” a insisté Christian Jacob au micro d’Europe 1.
En attendant une prise de parole du chef de l’Etat, une conférence de presse doit être tenue par Christophe Castaner cet après-midi sur le “sujet de la question du racisme et de la mise en cause des forces de l’ordre”, comme l’a annoncé le ministère de l’Intérieur. Le président de la République a également chargé Edouard Philippe de faire rapidement des propositions pour répondre aux revendications des manifestants.
En parallèle, Emmanuel Macron et le gouvernement sont attendus au tournant sur la question de la Santé et du soutien aux soignants, dont les efforts et les sacrifices ont tant été loués pendant la crise sanitaire. Le ministère de la Santé a lancé le 25 mai dernier une grande concertation avec les professions soignantes qui devrait durer un mois et demi. Cette concertation, surnommée “Ségur de la Santé”, doit apporter des réponses aux nombreuses demandes des professionnels de santé et au personnel hospitalier en particulier, qui réclament plus de moyens, des revalorisations de salaires et un rééquilibrage des pouvoirs en faveur des soignants dans les hôpitaux.
Reste à savoir quelle équipe gouvernementale sera aux commandes pour gérer ces dossiers, à l’heure où la rumeur d’un remaniement ministériel se fait de plus en plus insistante. Une note secrète transmise par Gilles Le Gendre à Emmanuel Macron a été dévoilée par Marianne en fin de semaine dernière. Le chef des députés LREM propose à Emmanuel Macron une liste de noms pour un nouveau gouvernement et il en profite pour égratigner Edouard Philippe au passage. Celui-ci serait remplacé par Bruno Le Maire dans le scénario imaginé par Gilles Le Gendre. S’il est difficile de savoir à quel point cette note sera suivie par Emmanuel Macron, elle traduit le malaise entre le Premier ministre et une partie de la majorité présidentielle, qui vit de plus en plus mal la popularité grandissante d’Edouard Philippe dans les sondages…
Quelle doit être la prise de parole d’Emmanuel Macron sur la question du racisme et de la violence dans la police ? Que peut-on espérer du Ségur de la Santé ? Les soignants seront-ils écoutés dans leurs revendications ? Faut-il s’attendre à un remaniement ministériel dans les prochaines semaines ?
Invités :
- Roland Cayrol, Politologue - Directeur du Centre d'études et d'analyses (Cetan)
- Bruno Jeudy, rédacteur en chef du service politique de Paris Match
- Soazig Quéméner, rédactrice en chef du service politique de Marianne
- Claude Weill, éditorialiste politique
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé