Épidémie : donc, c'est fini ?
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Alors que la phase 2 du déconfinement est entrée en vigueur en France mardi 2 juin, un vent de liberté semble souffler un peu partout dans le pays. Les Français redécouvrent des activités interdites pendant des semaines en raison du coronavirus et sont au rendez-vous de la réouverture des cafés, bars et restaurants. Sur le front de l'épidémie, avec 81 morts de plus à l'hôpital en 24 heures, la barre des 29.000 morts a été franchie mais la situation continue de s'améliorer en réanimation, avec une baisse du nombre de patients. Et la décrue semble se confirmer également dans les cabinets de médecine où seul un médecin sur dix a été confronté à un cas positif la semaine dernière. Selon Santé Publique France, le nombre de cas de contamination s’élève désormais à 151 677 dans le pays, soit 352 nouveaux cas enregistrés en 24 heures.
En a-t-on pour autant fini avec le Covid-19 ? En France comme chez nos voisins européens, à l’exception de la Suède, après un pic fin mars-début avril, l'épidémie est désormais en fort recul et le quasi-retour à la normale se poursuit avec l’ouverture progressive des frontières sur le Vieux continent. Mais ailleurs dans le monde, d’autres pays subissent toujours de plein fouet l’épidémie de coronavirus. C’est le cas du Brésil, nouvel épicentre de la pandémie qui a enregistré 1.349 morts du Covid-19 en 24 heures, un nouveau record pour ce pays, mais aussi des Etats-Unis, de la Russie, de l'Inde, du Pérou, du Chili ou encore de l’Iran. La république islamique qui a entamé en avril un processus de déconfinement, connait une nouvelle accélération des contaminations. Pour la troisième journée consécutive, le nombre de cas quotidiens dépasse 3000 dans ce pays du Moyen-Orient où l’on craint désormais une seconde vague plus importante que la première.
Dans ce contexte, la recherche d’un traitement se poursuit et la chloroquine fait à nouveau parler d'elle. Ce mercredi 3 juin, on a en effet appris que l'Organisation mondial de la Santé (OMS) avait décidé de reprendre les essais cliniques sur la chloroquine, ou plus exactement sur son dérivé, l'hydroxychloroquine. La molécule anti-paludique, chère au Professeur Raoult en France notamment, avait été bannie après la publication d’une étude par la célèbre revue scientifique The Lancet, le 22 mai dernier. Dans la foulée, le gouvernement avait abrogé les dispositions qui autorisaient en France d’administrer l’hydroxychloroquine contre la Covid-19. Mais l’étude jugée "foireuse" car basée sur "les big data" selon Didier Raoult a depuis été remise en cause, y compris par des médecins et chercheurs défavorables à ces traitements. L'exploitation des données d'une société américaine, Surgisphere, a également fait émerger de nombreuses incohérences qui ont abouti mardi à la publication d'un avertissement de The Lancet à ses lecteurs. De son côté le directeur général de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus a indiqué qu'après analyse des "données disponibles sur la mortalité [...] il n'y a aucune raison de modifier le protocole" des essais cliniques.
En Suède, si le feuilleton de la chloroquine ne fait pas couler autant d’encre qu’en France, c’est un autre débat qui agite le pays : celui de la stratégie adoptée face à la pandémie. Alors que le royaume scandinave n’est toujours pas parvenu à contrôler l’épidémie de Covid-19, l’épidémiologiste en chef Anders Tegnell a admis hier que trop de Suédois étaient morts et a estimé que son pays, qui n’a pas opté pour le confinement mais pour des recommandations, aurait dû prendre des mesures plus restrictives pour lutter contre le SARS-CoV-2. Depuis le début de la crise 38.589 cas de coronavirus ont été détectés en Suède et 4.468 personnes sont décédées des suites de la maladie. Le pays compte 10 millions d’habitants.
Invités :
- Jean-Paul Hamon, médecin généraliste, et président de la fédération des médecins de France.
- Anne Rosencher, directrice déléguée de la rédaction de l’Express.
- Bruno Lina, professeur de virologie au CHU de Lyon, chercheur au Centre international de recherche en infectiologie membre du Conseil scientifique.
- Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l'Institut de santé globale à l'université de Genève.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé