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La révolte aux portes de la Maison Blanche
C dans l'air- 1 h 4 min
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Les manifestations contre le racisme et les violences policières, dont certaines ont dégénéré en émeutes et en pillages, concernent désormais près de 140 villes américaines. On déplore un mort à Louisville, Kentucky. Des milliers de soldats de la garde nationale ont été déployés et un couvre-feu a été décrété dans une trentaine de villes, de Washington à Los Angeles, en passant par Chicago ou Miami. Ce dimanche devant la Maison Blanche, les forces de l'ordre ont usé de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants dont la colère ne faiblit pas depuis la mort de George Floyd, un homme noir de 46 ans tué par un policier blanc le 25 mai à Minneapolis. Vendredi, le président Donald Trump et sa famille ont été conduit par les services secrets dans un bunker. Sur Twitter, il s'est fendu de plusieurs tweets particulièrement brutaux, ce qui participe à alimenter les critiques sur sa gestion de la situation. Et parmi elles, celles de pays étrangers : la Chine dénonce aujourd'hui la "maladie chronique" du racisme aux Etats-Unis tandis que l'Iran appelle à arrêter les violences. Des décennies d'injustice raciale précèdent ces événements et cristallisent les colères. Depuis la période des droits civiques, dans les années 1960, des mouvements de protestation liés au racisme et aux brutalités policières secouent ponctuellement le pays. On pense au soulèvement du ghetto de Watts à Los Angeles en 1965, ou celui à l'été 1967, à Détroit, après une intervention policière et un an avant le meurtre de Martin Luther King à Memphis et les grandes émeutes qui suivirent. Celles de Miami, en 1980, ont aussi marqué les mémoires : des policiers blancs sont acquittés alors qu'ils ont battu à mort un vétéran noir. Trois jours de protestations ont suivi. En 1992, l'affaire Rodney King, assez similaire, conduit 100 000 personnes dans les rues et entraîne la mort de 53 personnes. Et depuis les années 2000, rien n'a vraiment changé puisque d'autres bavures ont entraîné des jours entiers de tensions... Aux Etats-Unis, non seulement les Noirs ont plus de risques de se faire tuer par la police mais ils sont surreprésentés dans l'épidémie de coronavirus qui a fait plus de 100 000 morts. Ils constituent plus d'un quart des cas recensés. Indubitablement, la crise sanitaire amplifie les inégalités économiques, sociales et raciales du pays. La société américaine, plus divisée que jamais ? Comment réformer le pays et faire cesser les violences policières ? Donald Trump, en mettant de l'huile sur le feu, ne dessert-il pas son intérêt électoral ? Invités : - Thomas Snegaroff, historien spécialiste des Etats-Unis - Laure Mandeville, grand reporter au Figaro - Nicole Bacharan, politologue et historienne spécialiste des Etats-Unis - Pap Ndiaye, historien, spécialiste des Etats-Unis et de la condition noire-américaine
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Les manifestations contre le racisme et les violences policières, dont certaines ont dégénéré en émeutes et en pillages, concernent désormais près de 140 villes américaines. On déplore un mort à Louisville, Kentucky. Des milliers de soldats de la garde nationale ont été déployés et un couvre-feu a été décrété dans une trentaine de villes, de Washington à Los Angeles, en passant par Chicago ou Miami. Ce dimanche devant la Maison Blanche, les forces de l'ordre ont usé de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants dont la colère ne faiblit pas depuis la mort de George Floyd, un homme noir de 46 ans tué par un policier blanc le 25 mai à Minneapolis. Vendredi, le président Donald Trump et sa famille ont été conduit par les services secrets dans un bunker. Sur Twitter, il s'est fendu de plusieurs tweets particulièrement brutaux, ce qui participe à alimenter les critiques sur sa gestion de la situation. Et parmi elles, celles de pays étrangers : la Chine dénonce aujourd'hui la "maladie chronique" du racisme aux Etats-Unis tandis que l'Iran appelle à arrêter les violences.
Des décennies d'injustice raciale précèdent ces événements et cristallisent les colères. Depuis la période des droits civiques, dans les années 1960, des mouvements de protestation liés au racisme et aux brutalités policières secouent ponctuellement le pays. On pense au soulèvement du ghetto de Watts à Los Angeles en 1965, ou celui à l'été 1967, à Détroit, après une intervention policière et un an avant le meurtre de Martin Luther King à Memphis et les grandes émeutes qui suivirent. Celles de Miami, en 1980, ont aussi marqué les mémoires : des policiers blancs sont acquittés alors qu'ils ont battu à mort un vétéran noir. Trois jours de protestations ont suivi. En 1992, l'affaire Rodney King, assez similaire, conduit 100 000 personnes dans les rues et entraîne la mort de 53 personnes. Et depuis les années 2000, rien n'a vraiment changé puisque d'autres bavures ont entraîné des jours entiers de tensions...
Aux Etats-Unis, non seulement les Noirs ont plus de risques de se faire tuer par la police mais ils sont surreprésentés dans l'épidémie de coronavirus qui a fait plus de 100 000 morts. Ils constituent plus d'un quart des cas recensés. Indubitablement, la crise sanitaire amplifie les inégalités économiques, sociales et raciales du pays.
La société américaine, plus divisée que jamais ? Comment réformer le pays et faire cesser les violences policières ? Donald Trump, en mettant de l'huile sur le feu, ne dessert-il pas son intérêt électoral ?
Invités :
- Thomas Snegaroff, historien spécialiste des Etats-Unis
- Laure Mandeville, grand reporter au Figaro
- Nicole Bacharan, politologue et historienne spécialiste des Etats-Unis
- Pap Ndiaye, historien, spécialiste des Etats-Unis et de la condition noire-américaine
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé