11 mai : la France coupée en deux
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La France en rouge et vert. Cet après-midi à 16 heures le Premier ministre a confirmé la levée progressive du confinement dans le pays et a dévoilé la carte de l’après 11 mai. Une France "coupée en deux", en raison de départements où le virus circule activement et de la tension hospitalière sur les capacités de réanimation. Quatre régions restent en rouge - l’Ile-de-France, les Hauts-de-France, la Bourgogne-Franche-Comté et le Grand-Est – et deux territoires connaissent une situation particulière. En Ile-de-France où le nombre de cas reste très élevé, le déconfinement va débuter, même si le Premier ministre a appelé à la plus grande vigilance. A Mayotte, en revanche, il a été retardé en raison de la hausse du nombre de cas. Par ailleurs, les départements qui resteront en "vert" les trois prochaines semaines pourront "envisager une nouvelle étape de déconfinement" a expliqué Édouard Philippe "avec peut-être l’ouverture des lycées, des cafés, des restaurants".
Masques, gestes barrières, tests, transports publics, écoles, frontières, circulation, commerces… Les ministres se sont succédés pour expliquer aux Français les modalités concrètes de cette nouvelle étape qui débutera à partir de lundi.
À l'arrêt quasi-total depuis deux mois, le pays s'apprête à entrer dans une nouvelle phase qui suscite autant d'espoirs que de craintes. Et déjà dans tous les commerces autorisés à rouvrir, à l’exception des bars et restaurants, gérants, propriétaires et salariés s'affairent pour tout préparer. Car cette reprise ne ressemblera à aucune autre et se fera sous conditions. Le gouvernement recommande le port du masque à la fois pour les vendeurs et les clients mais ce sont les commerçants qui auront le dernier mot sur l'accès à leur magasin et choisiront ou non de l’imposer à leurs clients. D'autres mesures de sécurité sanitaire concernant les cabines d'essayage, les remises en rayon ou la limitation du nombre de personnes présentes dans le magasin. Certains envisagent également de mettre en place un sens de circulation dans leur boutique, d’autres du gel hydroalcoolique à disposition des clients. L’objectif étant de sécuriser, et sécuriser encore, pour que la clientèle soit au rendez-vous. La réussite de la reprise est cruciale pour de nombreux commerces notamment dans le prêt-à-porter. Mais alors que la récession tant redoutée est là et que de nombreux salariés se retrouvent en chômage partiel ou ont été licenciés, l’inquiétude est grande.
Dans certains départements comme en Seine-Saint-Denis, l’un des plus pauvres de France, les responsables alertent depuis plusieurs semaines sur le risque de précarité alimentaire qui touche de nombreux habitants. L'aide alimentaire est de plus en plus sollicitée par un public très large et les associations d'aide redoutent que la crise qui frappe ne dure longtemps. "Le 11 mai, ce ne sera pas un coup de baguette magique" explique Philippe Portmann, secrétaire général de la fédération de la Seine-Saint-Denis du Secours populaire. "Des gens qui étaient sur le fil du rasoir et qui sont tombés dans la précarité alimentaire avec le confinement, ne vont pas en sortir comme ça tout de suite et on sera amenés à les aider sur une longue période", craint-il. "Il faudra plusieurs mois pour que la situation se rétablisse, sans doute pas avant 2021". "Ça ne va pas s’arrêter le 11 mai car beaucoup n’ont plus de revenus à cause du confinement, ont vu leur travail s’arrêter", abonde la Croix-Rouge. Or le département est déjà au bord du gouffre. "On a quadruplé le nombre de familles que nous aidons dans notre centre à Sevran", indique encore la Croix-Rouge. De son côté, le Secours populaire affirme avoir connu une hausse d’environ 50 % en termes de volumes de denrées distribuées et de personnes accueillies.
Invités :
- Nicolas Bouzou, économiste et cabinet de conseil Asterès
- Béatrice Mathieu, rédactrice en chef adjointe à L’Express, cheffe du service Economie
- Anne-Claude Crémieux, infectiologue à l'hôpital Saint-Louis à Paris
- Brice Teinturier, directeur Général Délégué de l’institut de sondages IPSOS
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé