Chômage, impôts, salaires : ça va mieux, mais pour qui ?
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L’embellie sur le front du chômage se confirme. Le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) a reculé en 2019 de près de 121 000 (soit – 3,3 %) pour atteindre 3,553 millions sur l’ensemble du territoire (Outre-mer compris, sauf Mayotte), selon les données diffusées, lundi, par le ministère du Travail. Déjà perceptible en 2018, ce recul avait été moindre (-1,4 %) alors même que la croissance avait été plus forte. Il faut en réalité remonter à 2007 pour voir une baisse plus marquée. Cette année-là, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A avait diminué de 10,6 %, soit 262 000 personnes.
Une bonne nouvelle dont l'exécutif s'est réjoui haut et fort. D’autant que toutes les catégories enregistrent une diminution, y compris le chômage de longue durée (-2,5% sur un an). La tendance à la baisse touche également toutes les tranches d’âge, mais ce sont les inscrits à Pôle emploi âgés entre 25 et 49 ans qui en profitent le plus : – 4 % pour ceux relevant de la catégorie A dans l’Hexagone. L’amélioration est un peu moins sensible pour les seniors (− 2,1 % en un an) et pour les jeunes (– 1,4 %). Enfin pour la première fois depuis 2008, le nombre de demandeurs d'emploi en activité (catégories B et C) baisse également (-2,5% sur un an), un chiffre en phase avec les progressions d'embauches en CDI ou à temps plein.
Mais à quoi est due cette baisse du chômage ? Parmi les raisons invoquées : la démographie avec le ralentissement de la progression de la population active ainsi que la hausse des créations d’emplois. Sur l’ensemble de l’année 2019, l’INSEE table sur 263 000 créations d’emploi, dont 215 000 dans le secteur marchand, contre 230 000 en 2018. Une dynamique alimentée cette année d’après les économistes, par l’effet de la transformation du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) en baisse pérenne des cotisations patronales. Par ailleurs, l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), attribue aussi la remontée de l'emploi aux mesures fiscales décidées par le gouvernement pour doper le pouvoir d’achat dans la foulée de la crise des gilets jaunes.
Rappelant lundi l’objectif d’Emmanuel Macron d’arriver à 7 % de chômage en 2022, le ministre de l’Economie a souhaité être "encore plus ambitieux". "Mon objectif, a-t-il dit, c’est le plein-emploi. Je ne sais pas à quelle échéance, si c’est en 2025 ou un peu plus loin. C’est-à-dire autour de 5 %." Pour cela, l’exécutif encourage les entreprises à augmenter les salaires de leurs employés. Le gouvernement ayant augmenté la prime d'activité, baissé l'impôt sur le revenu de 5 milliards d'euros et défiscalisé les heures supplémentaires, "je souhaite que les entreprises fassent aussi leur part du chemin", avait affirmé Brune Le Maire lors de ses vœux aux acteurs économiques et à la presse. Avant d’ajouter : "Les entreprises doivent garantir un meilleur partage de la valeur. Elles doivent s'engager dans cette voie-là quand leurs résultats économiques sont au rendez-vous".
Alors les salaires vont-ils augmenter ? Quelles sont les raisons de cette baisse du chômage en 2019 ? Quelles sont les projections pour 2020 ? Enfin avec un nombre de contrats en apprentissage en net hausse, la France s’est elle – enfin – convertie à l’apprentissage ?
Invités :
• Gilbert Cette, professeur d’économie à l’Université d’Aix-Marseille
• Dominique Seux, directeur délégué de la rédaction des Echos
•Fanny Guinochet, journaliste au service économie de l’Express
• Céline Antonin, économiste à l'OFCE
Présenté par : Caroline Roux