Colonialisme : "une faute de la République", selon Macron
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Le franc CFA est mort. À Abidjan, samedi 21 décembre, Emmanuel Macron et le président Alassane Ouattara ont annoncé la disparition de cette monnaie perçue comme un vestige du colonialisme. Une décision "historique" selon le chef de l’État ivoirien. Né en 1945 sous le nom de Franc des colonies françaises d’Afrique avant de devenir Franc de la Communauté financière africaine, cette monnaie cristallisait de nombreuses critiques. "Je vois votre jeunesse qui nous reproche de continuer une relation qu’elle juge postcoloniale. Donc rompons les amarres" a déclaré Emmanuel Macron. D’ici 2020, l’Eco devrait remplacer le Franc CFA dans huit pays d’Afrique de l’Ouest. Deux réformes plus techniques accompagnent ce changement : la réserve d’argent des États africains sur un compte du Trésor français est supprimée et les représentants français siégeant au sein d’instances de gouvernance se retirent.
Au camp de Port-Bouët, Emmanuel Macron s’est également entretenu avec un groupe de militaires de l’opération "Barkhane", encore meurtrie par la perte de 13 hommes dans une collision d’hélicoptères au Mali, il y a moins d’un mois. Chaque année, le président fête Noël avec des soldats français déployés à l’étranger. La situation au Sahel, préoccupante, nécessite de renforcer des liens –plutôt tendus– avec la Côte d’Ivoire. À Bouaké, ex-capitale rebelle, une cérémonie de réconciliation et un hommage a été rendu aux neuf militaires tués dans un raid aérien en 2004.
Emmanuel Macron s’est ensuite envolé pour Niamey, au Niger, où il s’est incliné devant les corps enterrés des 71 soldats nigériens tués lors d’une attaque djihadiste, aux côtés de son homologue, le président Issoufou. Les deux chefs d’États comptent lancer "un appel à la solidarité internationale" lors du sommet sur le Sahel du 13 janvier, à Pau. Emmanuel Macron s’est d’ailleurs montré ferme avec ses autres alliés, parfois plus ambigus : "je ne peux pas accepter d'envoyer nos soldats sur le terrain dans les pays où cette demande [de présence française] n'est pas clairement assumée".
Au nord du continent, la crise algérienne n’apaise en rien les relations entre Alger et Paris. Les résultats des élections sont toujours contestés par une partie de la population alors que lundi, l’homme fort du pouvoir, le général Ahmed Gaïd Salah, est décédé. Le silence prudent de la France, face aux événements, est perçu comme suspect. Mais comment sortir de l’impasse ?
Comment bâtir un futur plus serein entre la France et l’Afrique ? Le franc CFA était-il l’un des derniers vestiges de l’époque coloniale ? L’opération "Barkhane" participe-t-elle d’une forme d’ingérence des forces françaises ? Faut-il compter sur une alliance internationale plus large au Sahel ?
Invités
• Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du quotidien Le Figaro.
• Vincent Hugeux, Grand reporter pour L’Express, spécialiste de l’Afrique.
• Marie-Roger Biloa, directrice du groupe de média Africa International.
• Caroline Roussy, docteure en histoire de l’Afrique contemporaine et responsable du programme Afrique à l’IRIS.
Présenté par : Axel de Tarlé