Agriculteurs / Consommateurs : le grand malaise
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Les agriculteurs manifestent en tracteurs dans toute la France ce mercredi pour faire entendre leur colère et leurs revendications jusqu'au plus haut sommet de l'État. Des blocages et des opérations escargots ont eu lieu à Bordeaux, Toulouse, Lyon et surtout à Paris. Dans la capitale, des centaines de tracteurs ont ralenti la circulation sur le périphérique et menacent d’y rester plusieurs jours. D’autres ont déversé du foin sur les Champs-Élysées et demandent désormais à être reçus à l’Élysée.
Ces actions s’inscrivent dans la continuité de celles du 8 et du 22 octobre. À travers elles, les paysans entendent rappeler leur "priorité absolue : la défense du revenu des agriculteurs et des prix", expliquent la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs. La Loi dite #EGalim, issue des États généraux de l'alimentation et mise en place en début d'année, était censée ramener du revenu dans les cours des fermes en rééquilibrant les relations commerciales, mais jusqu'ici les agriculteurs disent ne pas voir de différence. Les manifestants veulent donc mettre la pression sur la grande distribution et ses fournisseurs, alors que viennent de commencer les négociations commerciales annuelles qui fixent les prix pour un an.
"Cette loi n'a pas assez porté ses fruits parce que la meilleure répartition de la valeur n'a pas eu lieu", a reconnu le ministre de l'Agriculture. "Nous sommes à mi-parcours de cette expérimentation. La loi prend réellement effet maintenant. L'année dernière c'était l'année zéro, les négociations commerciales avaient eu lieu sans que la loi porte ses fruits. Mais aujourd'hui, c'est le début de nouvelles discussions, et là, il faut que ça paye", a-t-il ajouté.
Au-delà de la pression sur les prix, les agriculteurs dénoncent également les accords de libre-échange (Mercosur, Ceta) qui entraînent disent-ils une concurrence déloyale, mais aussi des normes trop lourdes, des charges excessives, les zones de non-traitement (par les pesticides) ou encore le manque de considération dont ils seraient victimes et "l’agribashing".
"On franchit des caps toujours de plus en plus graves. Pourquoi ces attaques en direction de l'agriculture ? On a l’impression que tout le monde nous dit comment faire notre métier alors que les agriculteurs ne gagnent pas leur vie", a déclaré ce matin la présidente de la FNSEA Christiane Lambert, au micro de RTL. Le ministre de l'Agriculture avait indiqué hier dans l'hémicycle de l’Assemblée qu'il partageait les inquiétudes des agriculteurs qui "sont malmenés, qui sont montrés du doigt". "Depuis une dizaine de mois, c'est 50 intrusions dans des exploitations agricoles, dans des bâtiments d'élevage. Ce week-end encore, trois bâtiments ont brûlé, ce n'est pas acceptable !", avait souligné Didier Guillaume.
Alors que se passe-t-il dans le monde agricole ? Quelles sont les raisons de cette colère ? Pourquoi les agriculteurs sont-ils vent debout contre le Mercosur et le Ceta ? Enfin comment recréer du lien entre paysans, producteurs, distributeurs et consommateurs ?
Invités :
• Philippe Dessertine, directeur de l’Institut de Haute Finance.
• Éric Birlouez, ingénieur agronome, sociologue de l’agriculture et de l’alimentation.
• Marion Guillou, ancienne présidente de l’INRA.
• Pascale Hébel, directrice du pôle consommation et entreprises au Credoc.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé