Féminicides : alors on change quoi ?
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Une quarantaine de mesures. C’est ce qu’a annoncé le Premier ministre Édouard Philippe, ce lundi 25 novembre, à l’occasion de la clôture du grenelle contre les violences conjugales. Samedi, près de 50 000 personnes ont marché dans les rues à l’initiative du collectif #NousToutes, pour dénoncer l’ampleur des violences sexistes et sexuelles en France alors qu’on apprenait ce même jour le 138e féminicide depuis le début de l’année.
Une quarantaine de mesures annoncées, donc, dont certaines déjà engagées comme la ligne téléphonique 39-19, dédiée aux victimes, 24 heures/24 et 7 jours sur 7. Dans les nouvelles mesures, on retrouve la création de 80 postes supplémentaires d’intervenants sociaux dans les commissariats et les brigades, la création de deux centres d’accueil par région pour les hommes violents, la prise en compte de la notion d’emprise dans le code civil et pénal ou encore l’assouplissement du secret médical qui permettrait aux personnels de santé de déclarer une situation de violence au sein du couple.
Au total, c’est une enveloppe budgétaire de 361 millions d’euros allouée à la lutte contre les violences faites aux femmes, un montant jugé dérisoire pour Caroline De Haas, militante féministe et membre de #NousToutes : "Le Premier ministre annonce qu'il reconduit quasiment à l'identique pour 2020 le budget alloué aux violences en 2019. Ils ne changent pas les politiques publiques. Les chiffres des violences ne baisseront pas".
Au niveau local, pourtant, certains tentent de faire bouger les choses. En Bretagne, l’hôpital de Saint-Malo a mis en place depuis 2015 un service de consultation dédié à la prise en charge des victimes de violences familiales et conjugales en collaboration avec la gendarmerie locale et plusieurs acteurs de terrain. Depuis sa création, près de 200 enfants, 350 femmes et une dizaine d’hommes ont bénéficié de cet appui.
Et les violences touchent aussi tous les milieux. Deux ans après le mouvement MeToo et l’affaire Harvey Weinstein, le monde du cinéma français lève enfin l’omerta. De nouvelles accusations de viol ont été portées à l’encontre du cinéaste Roman Polanski, déjà reconnu coupable de faits identiques aux Etats-Unis. Plusieurs associations ont appelé au boycott de son nouveau film "J’accuse" et la Société civile des auteurs, réalisateurs et producteurs (ARP) a décidé de le suspendre. Dans le même temps, l’actrice Adèle Haenel est sortie du silence au début du mois de novembre en accusant, sur Mediapart, le réalisateur Christophe Ruggia de harcèlement et attouchements sexuels alors qu’elle avait entre 12 et 15 ans.
Comment Édouard Philippe compte-t-il répondre aux attentes ? Quelles sont les solutions proposées pour enrayer ce fléau ? Pourquoi le cinéma français brise-t-il enfin l’omerta deux ans après MeToo ?
Invités :
• Laurence Rossignol, ancienne ministre des Droits des femmes.
• Christophe Barbier, éditorialiste de L’Express.
• Raphaëlle Bacqué, Grand reporter pour LeMonde.
• Evelyne Sire-Marin, magistrate - Présidente de chambre à la Cour d’appel de Versailles.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé