Régimes spéciaux : la bataille ne fait que commencer !
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À pied, à vélo, en trottinette ou en voiture… C’était le retour au système D ce vendredi pour les Franciliens en cette journée de grève à la RATP. Il faut dire que le mouvement a été très suivi au sein de la régie des métros et bus parisiens : dix lignes de métro fermées, les autres ne fonctionnant qu’aux heures de pointe, peu de RER, un bus sur trois en moyenne, des arrêts de travail dans toutes les fonctions, 100 % de grévistes par endroits… Il faut remonter à 2007 pour retrouver une telle mobilisation dans l’entreprise de transport qui était depuis devenue championne de la paix sociale.
"Si la grève est très suivie, c’est que le problème est important" a déclaré ce matin Philippe Martinez le patron de la CGT. Les salariés de la régie parisienne ne veulent pas que le gouvernement touche à leur régime spécial des retraites qui leur permet de partir en moyenne à 56 ans, contre 63 ans pour le régime général. Un avantage justifié selon les syndicats par les contraintes spécifiques et la pénibilité des missions : travail en horaires décalés, le week-end, le soir ou les jours fériés notamment. "Les grilles salariales ont été construites par rapport à ces régimes spéciaux. On démarre très bas pour terminer normalement. À partir du moment où on se retrouve comme tout le monde, on est dupés" estime Laurent Djebali, secrétaire Métro-RER de l'Unsa RATP. "Toucher à nos retraites, c’est briser un contrat social, et même un contrat moral" corrobore Jean-Christophe Delprat, délégué Sud-RATP.
"Un contrat ne peut pas être intangible" a affirmé, de son côté, ce matin Jean-Paul Delevoye, le haut-commissaire chargé de la réforme des retraites. Une réforme qui doit entrer progressivement en vigueur à partir de 2025 pour s’appliquer pleinement à partir de 2040, a expliqué pour sa part hier soir le Premier ministre. Monté en première ligne pour tenter de déminer ce dossier hautement sensible, Édouard Philippe a confirmé le lancement des consultations citoyennes avant la fin du mois de septembre, ainsi que l'ouverture d'une plateforme Internet. Cette concertation citoyenne doit durer jusqu'à la fin de l'année. Une fois cette période terminée, le texte sera rédigé, puis soumis au vote des parlementaires "d'ici l'été prochain".
Mais en attendant les mobilisations vont se multiplier. Lundi prochain, un cortège composé de professions libérales (kinés, médecins, chirurgiens, avocats, etc) et de professionnels du secteur aérien, manifestera à Paris. Deux autres journées de mobilisation sont aussi déjà prévues les 21 et 24 septembre. La reprise de la concertation la semaine prochaine avec les partenaires sociaux risque donc d'être particulièrement houleuse. Alors quels sont concrètement les points qui fâchent ? Agent de la RATP, indépendants, avocats... Pourquoi certaines professions sont-elles déjà vent debout ? Quels sont les points clés de la réforme ?
Invités :
• Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.
• Fanny Guinochet, journaliste en charge des questions économiques et sociales à L’Opinion.
• Gilles Dansart, journaliste spécialiste du transport ferroviaire et directeur de Mobilettre.
• Roland Cayrol, politologue et directeur du Centre d’études et d’analyses (Cetan).
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé