De Rugy en pleine tempête
C dans l'air- 1 h 7 min
- indisponible
- tous publics
Du même programme
- C dans l'air C dans l'air Les Jeux polémiques de Paris 2024 diffusé le 18/05 | 1 h 4 min
- C dans l'air C dans l'air Spécial Iran diffusé le 26/05 | 2 h 17 min
- C dans l'air C dans l'air Edition spéciale Etats-Unis diffusé le 13/10 | 2 h 20 min
- C dans l'air plus que 1j C dans l'air Communes : le retour de la taxe d'habitation ? diffusé le 23/10 | 1 h 5 min
C'est la nouvelle affaire qui secoue le gouvernement d'Edouard Philippe et Emmanuel Macron. Depuis hier, le ministre de la Transition écologique François de Rugy fait l'objet d'une série de révélations de Médiapart qui plonge l’ancien écologiste, désormais numéro deux du gouvernement, dans la tourmente.
Tout a commencé mercredi matin, avec un premier article de Médiapart sur une dizaine de réceptions, données par François de Rugy et son épouse à l'hôtel de Lassay, quand il était encore président de l'Assemblée nationale. Photos à l’appui, le grand public a découvert le faste de ces soirées : des homards servis à table, des grands crus issus de la cave de l'Assemblée nationale à plusieurs centaines d'euros. Les participants entre 10 et 30 personnes, étaient principalement des amis ou des connaissances du couple, selon le site d’information.
A Mediapart, François de Rugy a indiqué qu’il s’agissait de « dîners informels liés à l’exercice de [ses] fonctions avec des personnalités issues de la société civile » pour « répondre à l’exigence de représentation liée à [sa] fonction ». Mais son épouse, journaliste à Gala, n’a pas tenu le même discours au média, assurant que les invités appartenaient pour l’immense majorité à « son cercle amical ».
Depuis, l’affaire suscite de très nombreuses réactions piquantes et ironiques sur les réseaux sociaux. Sous pression, le gouvernement a - pour l’instant - fait corps derrière son ministre d’État. Lequel depuis vingt-quatre heures s’en est justifié à plusieurs reprises. Reconnaissant que ces images des « ors de la République » puissent interpeller les Français, l’ancien président de l’Assemblée nationale a revendiqué son bilan de réformateur au Palais-Bourbon et mis en avant le fait que dans son ministère, seul un tiers du budget réception aurait été dépensé. Se posant en chantre de la transparence, il a aussi publié cette nuit sur son compte twitter « les réponses apportées à Mediapart, sur des dîners à l’Assemblée, et des travaux de rénovation de mon appartement de fonction au ministère ».
François de Rugy a également dû limoger sa directrice de cabinet Nicole Klein pour tenter d’éteindre un autre incendie. Le site d'investigation a révélé mercredi soir qu'elle bénéficiait d’un logement social à Paris depuis 2001, qu’elle a conservé de 2006 à 2018 alors qu'elle n'habitait plus la capitale.
Enfin ce jeudi, un nouvel article de Médiapart dévoile que le ministre a fait réaliser plus de 63 000 euros de travaux, payés par le contribuable, dans les appartements privés du ministère de l’Écologie. Parmi ces travaux figure l’installation d’un dressing à près de 17 000 euros.
Dans l’opposition comme dans une partie de la majorité, les critiques se multiplient à l’égard de celui qui a toujours prôné l'exemplarité et la transparence. Certains, comme la députée écologiste Delphine Batho, vont jusqu’à demander sa démission. Pour l’heure, le ministre assume, et « garde la confiance » du chef de l’État.
Mais François de Rugy peut-il tenir ? Le cas de Rugy est-il un problème de légalité ou d’éthique ? Quelles sont les règles au Parlement ? Le délégué général de LREM, Stanislas Guerini, a estimé ce jeudi que la déontologue de l'Assemblée nationale devra se pencher sur les dîners organisés par François de Rugy. Parallèlement, on a appris aujourd’hui dans les colonnes du Monde que quinze parlementaires, dont Jean-Christophe Cambadélis, sont sous le coup de quinze enquêtes préliminaires distinctes lancées par le parquet national financier (PNF) car ils sont soupçonnés d'avoir utilisé leur indemnité représentative de frais de mandat pour des dépenses personnelles. Les sommes concernées vont de 20.000 euros à 80.000 euros par élus.
Faire table rase des vieilles pratiques, des petits arrangements et des privilèges opaques des élus, c'était tout l'enjeu de la loi de confiance dans la vie politique, adoptée en 2017. Qu’est ce qui a changé depuis cette loi ?
Invités :
• Bruno Jeudy - Rédacteur en chef du service politique de Paris Match
• Soazig Quéméner - Rédactrice en chef du service politique de Marianne
• René Dosière - Ancien député, spécialiste de la gestion des finances publiques
• Frédéric Says - Editorialiste politique à France Culture – Co-auteur de « Dans l’enfer de Bercy »
Présenté par : Caroline Roux