Chef des armées "honorifique" : que dit la Constitution ? - Michel Goya

C à vous

Michel Goya, historien militaire et ancien colonel des troupes de marine est l'invité de C à Vous. Il revient sur les propos polémiques de Marine Le Pen dans lesquels elle explique, dans un titre de presse Le Télégramme, que "Chef des armées, pour le président, c'est un titre honorifique" puisque c'est le Premier ministre qui tient les cordons de la bourse. Sur X, elle explique aujourd'hui que Jordan Bardella n'a pas l'intention de lui chercher querelle mais qu'il a posé des lignes rouges sur l'Ukraine. Une déclaration jugée grave par le camp présidentiel qui y voit une remise en cause de la Constitution. L'historien présent sur le plateau revient sur la répartition des pouvoirs entre le président de la République et le Premier ministre. Il y a une différence entre le texte et la pratique depuis 60 ans. La Constitution indique clairement que le chef de l'État est le chef des armées et préside les conseils de défense. Dans la pratique, il y a une balance entre les deux têtes de l'exécutif. En 1961, le contexte de l'époque (guerre d'Algérie) a fait basculer le régime dans un sens présentiel, un système présentiel et centralisé. La pratique a continué, sauf en cas de cohabitation où les choses peuvent se paralyser. De manière générale, le principe veut que ce soit le président de la République qui prenne les décisions pour tout ce qui concerne l'étranger. Mais concrètement, il ne peut pas le faire sans véritablement l'accord du Premier ministre qui contresigne les orientations stratégiques décidées en conseil de défense.