Gaza : la mobilisation s’étend dans les facs américaines - Alain Frachon

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Alain Frachon, éditorialiste au Monde, ancien correspondant pour le Monde à Washington ou Jérusalem et directeur éditorial, donne son regard sur la mobilisation pro Gaza en France et aux États-Unis. Il voit premièrement des différences de mobilisation aux États-Unis, en comparaison avec celle de 1968 qui avait réuni quelques dizaines de milliers d’étudiants contre  la guerre au Vietnam. Aujourd’hui, les étudiants américains, contrairement aux étudiants français, ont un gouvernement qui alimente l’armée israélienne via une une sorte de pont hebdomadaire. Deuxièmement, il faut se pencher du côté des analystes de la politique intérieure américaine afin de comprendre. Selon Alain Frachon, la couverture de la mobilisation pro Gaza profite au camp Républicain américain, qui exploite le mouvement étudiant américain au dépend de Joe Biden. Alors que l’actuel Président ne semble pas réussir à raisonner Benyamin Netanyahou, c’est sa capacité à gouverner qui pourrait être remise en cause et peser dans la campagnes pour les prochaines élections présidentielles. On le saura d’ici les prochaines semaines en fonction de l’offensive d’Israël. Un bombardement israélien de la ville de Rafa, où sont réfugiés de nombreux Gazaouis, défierait ouvertement Joe Biden et son administration, totalement opposés à un tel acte. L’opinion américaine, principalement sa classe moyenne, un pan de la population qui pèse dans les décisions, n’aime pas les slogans haineux à l’encontre d’Israël. Mais en même temps, c’est peut-être la première manifestation de la prise de distance de l’opinion envers la politique de soutien d’Israël. Alain Frachon, auteur de la préface du livre "2024, l'année de toutes les menaces vues par la CIA. Analyses, faits et chiffres" disponible aux éditions Equateurs, s’exprime au sujet d’une potentielle volonté des États-Unis de voir démissionner Benyamin Netanyahou. Selon lui, "Washington aimerait un autre gouvernement et aimerait que Benyamin Netanyahou soit balayé par un prochain scrutin".