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Déficit public : le gouvernement dans l’embarras - Nicolas Beytout & Éric Heyer
C à vous- Décryptage & investigation
- 10 min 32 s
- extrait
- tous publics
publié le 26/03/2024 à 19h55
Nicolas Beytout, fondateur & directeur du journal “L’Opinion” et Éric Heyer, économiste & directeur du département Analyse et Prévision de l’OFCE reviennent sur la situation économique et la dette publique. Pour Nicolas Beytout, ce déficit n'avait pas été anticipé et démontre une faillite dans la gestion de l'État. Selon lui, cela implique que les alertes sur la mauvaise rentrée des recettes fiscales ont été "soit ignorées, soit trop tardives, soit sous-estimées". On démarre donc l'année 2024, avec un stock de déficit qui rend les prévisions de 2024 impossible à tenir. Pour Éric Heyer, on constate un dérapage inquiétant mais on ne peut pas encore parler de faillite. Il affirme que les taux d'intérêts n'ont pas bougé et que la confiance des marchés est maintenue. Quant à la note, il rappelle que les agences de notation attribuent une note sur 20 et que pour le moment la note française reste de haute qualité avec un 18, bien loin des notes de l'Italie et de la Grèce. Pour autant la France ne peut elle pas souffrir du syndrome du "too big to fail" ? Pour Nicolas Beytout c'est le risque, et le poids de la dette actuelle limite nos marges de manœuvres. Éric Heyer quant à lui affirme que ces 54 milliards ne sont pas une fatalité car ils ne partent pas "n'importe où" mais reviennent pour financer des épargnants qui ont fait confiance à l'État. Il ne faut pas s'endetter pour distribuer de l'argent sans retour comme avec le bouclier énergétique qui était donné à tous sans conditions. Dans le cadre de la réduction des dépenses publiques, le gouvernement a annoncé une nouvelle réforme de l'assurance chômage. Ce volant d'économie est il pertinent ? Sur ce point, Nicolas Beytout approuve la logique selon laquelle l'accélération du retour à l'emploi entraine des rentrées de cotisations. Dans ce but, la diminution de la durée d'indemnisation favorise effectivement le retour à l'emploi. Cependant, pour Éric Heyer ce type de réforme a du sens quand il y a de la croissance, ce qui n'est pas le cas actuellement dans un contexte où les entreprises détruisent des emplois.
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publié le 26/03/2024 à 19h55
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Pour Nicolas Beytout, ce déficit n'avait pas été anticipé et démontre une faillite dans la gestion de l'État. Selon lui, cela implique que les alertes sur la mauvaise rentrée des recettes fiscales ont été "soit ignorées, soit trop tardives, soit sous-estimées". On démarre donc l'année 2024, avec un stock de déficit qui rend les prévisions de 2024 impossible à tenir.
Pour Éric Heyer, on constate un dérapage inquiétant mais on ne peut pas encore parler de faillite. Il affirme que les taux d'intérêts n'ont pas bougé et que la confiance des marchés est maintenue. Quant à la note, il rappelle que les agences de notation attribuent une note sur 20 et que pour le moment la note française reste de haute qualité avec un 18, bien loin des notes de l'Italie et de la Grèce.
Pour autant la France ne peut elle pas souffrir du syndrome du "too big to fail" ?
Pour Nicolas Beytout c'est le risque, et le poids de la dette actuelle limite nos marges de manœuvres.
Éric Heyer quant à lui affirme que ces 54 milliards ne sont pas une fatalité car ils ne partent pas "n'importe où" mais reviennent pour financer des épargnants qui ont fait confiance à l'État. Il ne faut pas s'endetter pour distribuer de l'argent sans retour comme avec le bouclier énergétique qui était donné à tous sans conditions.
Dans le cadre de la réduction des dépenses publiques, le gouvernement a annoncé une nouvelle réforme de l'assurance chômage. Ce volant d'économie est il pertinent ?
Sur ce point, Nicolas Beytout approuve la logique selon laquelle l'accélération du retour à l'emploi entraine des rentrées de cotisations. Dans ce but, la diminution de la durée d'indemnisation favorise effectivement le retour à l'emploi. Cependant, pour Éric Heyer ce type de réforme a du sens quand il y a de la croissance, ce qui n'est pas le cas actuellement dans un contexte où les entreprises détruisent des emplois.
Présenté par : Anne-Elisabeth Lemoine
Chroniqueurs : Patrick Cohen, Pierre Lescure, Mohamed Bouhafsi, Bertrand Chameroy, Emilie Tran Nguyen, Lorrain Sénéchal, Aurélie Casse