L'Édito de Patrick Cohen - Déficit public : dérapage incontrôlé

C à vous

L'INSEE a publié les comptes publics de 2023, la France bat quatre records européens. Le déficit public s'est alourdi par rapport à l'an passé, amenant ce dernier à 5,5%. Le pays bat également le records des dépenses publiques avec 57,3% de la richesse nationale. Le poids des impôts est en recul de deux points, bien que nous restons champions européens des prélèvements obligatoires. Enfin, dernier chiffre, celui de la dette publique à plus de 110% du PIB.  Du point de vue du gouvernement, la priorité est désormais de rassurer les agences de notation pour éviter que la note du pays ne soit dégradée, ce qui augmenterait la défiance des créanciers.  Alors où trouver les milliards nécessaires ? Côté recette, une partie de la majorité plaide pour des augmentations d'impôts ciblées. Certains voudraient taxer les super dividendes, augmenter la flat tax, et ponctionner les fournisseurs d'électricité qui se sont engraissés sur le dos des consommateurs avec la flambée des prix de l'énergie. Du côté des dépenses, le gouvernement envisage de réduire les dépenses sociales qui représentent plus de la moitié de la dépense publique. En ce sens, Gabriel Attal devrait enclencher une nouvelle réforme de l'assurance chômage. À l'heure des économies, Pierre Moscovici quant à lui pose une réflexion sur la qualité de la dépense et du service rendu. Il faudrait selon lui aller chercher des économies "intelligentes" afin de ne pas dégrader davantage la qualité du service public.  En effet dans de nombreux domaines comme l'enseignement et la santé, la France dépense plus que ses homologues européens, pour autant on constate dans ces secteurs de nombreuses difficultés, des professionnels parmi les plus mal payés d'Europe et des résultats médiocres.