Le sexisme s’aggrave dans la jeune génération - Sylvie Pierre-Brossolette

C à vous

Cinq ans après #MeToo, le sexisme ne recule pas, au contraire. D’après le rapport annuel sur l’état des lieux du sexisme en France du Haut conseil de l’égalité entre les hommes et les femmes, le sexisme et les violences qui en découlent ont augmenté. 122 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint en 2021, contre 102 en 2020. Une augmentation de 20% des féminicides. Le meurtre d’une femme parce qu’elle est une femme. 20% de la population ne voit toujours pas ce dont il s’agit. 33% des femmes ont déjà eu un rapport sexuel alors qu’elles n’en avaient pas envie, mais suite à l’insistance de leur partenaire. Consciente que le monde est ainsi fait, les femmes ont intégré le sexisme dans leur quotidien. Elles s’adaptent et renoncent à faire des activités seules, à ne pas s’habiller comme elles le souhaitent, à ne pas parler trop fort ou hausser le ton.  Les hommes, en revanche, ont du mal à se sentir concernés. Plus d’un homme sur deux considèrent que les hommes et les femmes sont traités de la même manière. Quatre hommes sur dix pensent que l’on s’acharne sur les hommes. 16% d’entre eux pensent qu’une femme agressée sexuellement peut être responsable de sa situation. Invitée de C à vous, Sylvie Pierre-Brossolette, présidente du Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes commente ces chiffres. “La lutte contre les violences faites aux femmes doit aussi être une lutte contre le sexisme parce qu’il fait le lit des violences futures.” La pornographie, où règne la domination des hommes, imprègne les esprits. Elle propose donc une régulation d'internet et l'éducation sexuelle au consentement.