Extrême droite : l’Italie va-t-elle basculer ? - L’édito de Patrick Cohen
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Ce soir dans L’édito de Patrick Cohen : Extrême droite : l’Italie va-t-elle basculer ?
Pour la première fois, un pays de l'Europe communautaire pourrait être gouvernée par l'extrême droite. La coalition de droite part largement favorite des élections législatives de ce dimanche avec 45 % des voix selon les sondages. Elle unit le leader de la Ligue du Nord Giorgio Salvini, Silvio Berlusconi et son parti Forza Italia et la députée du Latium Giorgia Meloni.
Comme son homologue française, elle part surtout d’immigration et d’islam en promettant de stopper les migrants en mer et en s’engageant à faire passer les Italiens d’abord, mais ses valeurs sont nettement plus conservatrices ou réactionnaires que celles du Rassemblement national. Elle a fait campagne sur la devise Dieu, patrie et famille. Elle défend les valeurs traditionnelles, voudrait limiter le droit à l’avortement, même si elle a corrigé ensuite. Sur l’Europe aussi elle a mis beaucoup d’eau dans son chianti et s’affirme désormais pro européenne en militant pour une Europe confédérale. Elle n’a aucune complaisance envers Vladimir Poutine et soutient l’envoi d’armes et les sanctions contre Moscou.
Voilà pourquoi le RN et Fratelli d’Italia entretiennent une distance méfiante. Les eurodéputés de Fratelli refusent de siéger sur les mêmes bancs que le RN à Strasbourg. Et pourtant, les deux partis ont le même logo, la flamme tricolore. Le parti de Giorgio Meloni est en effet l'héritier du MSI, Mouvement social italien, parti néofasciste fondé après la guerre. Cette flamme c’est l’âme de Mussolini qui s’échappe de son tombeau, MSI signifiant d'ailleurs “Mussolini sempre immortale”, soit Mussolini toujours immortel. A la création du Front national en 1972, Jean-Marie Le Pen et ses lieutenants ont conclu un accord avec le MSI pour emprunter le logo qui existe toujours sous la bannière du RN.
Présenté par : Anne-Elisabeth Lemoine, Patrick Cohen, Bertrand Chameroy, Pierre Lescure, Emilie Tran NGuyen, Mohamed Bouhafsi, Matthieu Belliard